[Révolution tunisienne] La critique de la religion est la condition première de toute critique

Tunisie – Les attaques contre les lieux de cultes se poursuivent

Les attaques et profanation de lieux de culte continuent. En effet, selon un communiqué du ministère des Affaires religieuses rapporté par la TAP samedi 14 avril 2012, des individus ont jeté des bouteilles de vin sur l’une des mosquées à Sousse alors que d’autres ont jeté des ordures sur le Mihrab de la mosquée « Al Fatah » à Mahdia, avant d’agresser le mausolée de Sidi Mbarek Bahloul.

À cette occasion, le ministère des Affaires religieuses a dénoncé les « tentatives fielleuses et suspectes » ciblant les symboles religieux et portant atteinte à l’intégrité des lieux de culte, en cette conjoncture délicate que vit la Tunisie. Le ministère a évoqué certaines parties suspectes à l’origine de ces « actes ignobles », qui visent à semer la discorde dans le pays et à perturber le processus de la révolution, mais sans préciser leur identité.

Le communiqué appelle les autorités sécuritaires à ne ménager aucun effort dans la protection des lieux de culte, à poursuivre les criminels et à les faire comparaître devant la justice, exhortant les imams prédicateurs et les cadres religieux ainsi que les composantes de la société civile à sensibiliser les gens aux préceptes de l’Islam et à la nécessité de préserver les lieux de culte.

Publié par des ennemis de la révolution (Business News, 15 avril 2012)


Les Tunisois désertent les mosquées !

Aller à la mosquée pour faire la prière ne fait plus partie des mœurs des Tunisois dans la Tunisie de l’après 14 janvier. Ainsi à Tunis et ses banlieues, les fidèles ne remplissent plus les lieux de culte comme ce fût dans leurs habitudes jusqu’à quelques semaines après la révolution. Cette désertion des lieux de culte se justifient selon beaucoup de Tunisois par la radicalisation et la politisation des mosquées.

Une mosquée dans un quartier populaire au sud de Tunis a vu le nombre de ses fidèles régresser de moitié, l’imam de cette mosquée en est bien conscient et dans son prêche de vendredi dernier, il s’étonne que la mosquée ne soit plus pleine comme avant. Un jeune employé à la société de transport de Tunis, résidant aux quartiers ouest de Tunis a décidé de ne plus aller à la mosquée parce que des barbus lui ont interdit d’entrer à la mosquée pour la simple raison qu’il portait un survêtement, un habit inapproprié pour prier, selon les nouveaux propriétaires des lieux, oui ils sont nouveaux puisque comme me le précise mon témoin, ces gens-là ont destitué l’ancien imam de vendredi et l’imam des prières, ils ont pris leurs places et maintenant, ils imposent leur vision intégriste de l’islam. Une autre mosquée, la même histoire, cette fois les Nahdhawis ont pris les commandes, la prière de vendredi est l’occasion de faire de la propagande pour leur parti politique, on y apostasie surtout les laïcs comme me le confie un jeune tunisien, un ingénieur en génie civil, ajoutant que la mosquée est devenue une sorte de « cho3ba » d’Ennahdha, c’est pourquoi il a décidé de changer de mosquée.

Après l’éveil spirituel des dernières années et les mosquées qui ne pouvaient plus contenir le nombre énorme de fidèles, on est passé maintenant à une situation de déclin de la pratique religieuse en groupe. Malheureusement, après la ferveur spirituelle et l’engouement pour les mosquées qui se sont manifestés dans les premières semaines ayant suivi la révolution, la majorité des Tunisois préfèrent actuellement prier à la maison qu’aller aux mosquées car sûrement ils n’y retrouvent plus ce qu’ils désirent, soit la sérénité et de la béatitude. Si avant, on fuyait le clientélisme ambiant du RCDavec ses « cho3ab » et « lijén tansi9 » et on se réfugiait dans les mosquées pour se réconforter spirituellement, maintenant et sous la pression des islamistes, les Tunisois ont même fui les mosquées vers leurs propres maisons puisque la propagande politique est venue les déranger même dans leurs derniers remparts comme elle ne l’a jamais fait auparavant. C’est désolant de constater que les islamistes ont réussi à travers leurs agissements irresponsables et égoïstes à créer la division au sein de la société tunisienne, ainsi la religion qui devait, en fait, renforcer la fraternité et le bon vouloir entre concitoyens est devenue un instrument de division, ce qui ne plaira certainement pas au bon Dieu.

C’est ainsi que les Tunisiens se trouvent acculés à choisir entre les mosquées politisées pour le compte d’Ennahdha et autre partis islamiques et les mosquées non politisées qui n’ont de compte à rendre qu’à Dieu, mais c’est clair que bon nombre de Tunisiens taillent court, en choisissant de faire leurs prières à la maison, finalement c’est le chacun chez soi qui s’installe.

Publié par des ennemis de la révolution (Baldaquino, GlobalNet, 1er mai 2011)

Ce contenu a été publié dans L'insurrection tunisienne et ses suites, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à [Révolution tunisienne] La critique de la religion est la condition première de toute critique

  1. A.D. dit :

    L’esprit d’un monde sans esprit…la religion c’est l’opium du peuple.
    K.M.

Les commentaires sont fermés.