Nice : Les photos de policiers niçois mises en ligne sur Copwatch
Suite à un incident lors du carnaval indépendant, des portraits ont été pris et mis sur Internet.
« Identification : forces de sécurité niçoises. Individus au profil violent. » Sous cette mise en garde diffusée sur le Net par le site Copwatch apparaissent les visages de plusieurs policiers niçois.
Portraits instantanés d’hommes et de femme, en tenue ou en civil, pris le 26 février dernier sur la place Garibaldi. Ce jour-là, en plein cœur de Nice, le carnaval indépendant était de sortie. Sauf que, depuis 2008, cette alternative aux corsos officiels n’a plus droit de cité. Une première fois, à Saint-Roch, des heurts avaient gâché la fête. Ce fut à nouveau le cas cette année dans le quartier du port.
Alors que le défilé vient de quitter la place Île de Beauté, l’un des participants entreprend de grimper au mat d’une caméra de vidéosurveillance rue Cassini.
Le « barbouilleur » de caméra
Il en « barbouille » l’objectif avec de la peinture avant de redescendre. La manifestation a beau ne pas avoir reçu d’agrément préfectoral des policiers encadrent le défilé. « Ils étaient avant tout là pour couper la circulation sur le passage du cortège, explique Frédéric Guérin du syndicat des gardiens de la paix. Et donc, assurer la sécurité des carnavaliers eux-mêmes. » Mais, « témoins d’un délit qui venait de se passer sous leurs yeux, à savoir une dégradation de biens publics, que vouliez-vous qu’ils fassent ? Ils sont intervenus en flag », poursuit Laurent Laubry, du syndicat Alliance.
Plaintes croisées
Les policiers ne parviennent pas à interpeller l’auteur des faits mais l’identifient. Tout au moins ils sont certains de le reconnaître quelques minutes plus tard sur la place Garibaldi. Les fonctionnaires reçoivent l’ordre de l’appréhender et s’immiscent donc au milieu des festivités. Une intervention qui met le feu aux poudres. Côté forces de l’ordre, on évoque « une dizaine de fonctionnaires blessés ». Côté manifestants, on dénonce des violences policières. « Vidéos à l’appui ». Dans cette guéguerre des images, chacun a les siennes.
Celles du réseau de vidéo surveillance ont déjà valu une procédure judiciaire à sept « carnavaliers ». Quant aux films amateurs collectés par ces derniers ils doivent étayer une plainte déposée, cette fois, à l’encontre des policiers. Sans attendre un éventuel jugement, les administrateurs du site Copwatch se sont donc forgés une intime conviction : « Il est clair que le déploiement [des policiers] prend la forme d’une provocation policière visant à produire du désordre », peut-on lire sur le Net.
Une version des faits « calomnieuse », selon Frédéric Guerin qui dénonce la « stigmatisation » des fonctionnaires dont le portrait est ainsi diffusé. « Tous ou presque ont d’ailleurs décidé de porter plainte », confirme Laurent Laubry qui rappelle au passage que « la police française est l’une des catégories de fonctionnaires les plus contrôlées d’Europe. Nous n’avons pas besoin en plus d’un site belliqueux qui n’appelle qu’à la haine du flic et dont la fermeture a déjà été prononcée à deux reprises. »
Leur presse (NiceMatin.com, 23 mars 2012)
Violences policières au carnaval indépendant de Nice
Dans l’application des délires sécuritaires en France, Nice tient la palme de l’absurde. Christian Estrosi [Député des Alpes Maritimes depuis 1988 et maire de Nice depuis 2008 (bastion traditionnel du Front National), c’est ce type plein de bonnes intentions qui a proposé le rétablissement de la peine de mort en 1991, l’adoption du droit du sol à Mayotte en 2008, œuvré au maintien des dispositions liberticides des articles 29, 30 et 31 de la Loi sur la Sécurité Quotidienne et initié la loi dite « anti-bandes » adoptée en 2009. En conséquence, on pense sérieusement que cet homme a un agent de la DCRI nanoscopique implanté sous le cuir chevelu…] a fait de sa ville un mini Londres, avec caméras de vidéo-surveillance ou encore police municipale équipée à la mode SWAT…
Nous avons pris connaissance de cette vidéo que nous relayons et qui montre l’ambiance joyeuse du carnaval indépendant de Nice. Dans un premier temps tout se passe bien, malgré la présence massive des forces de l’ordre. Une telle présence n’a pas pour objectif de « contribuer à la tranquillité publique » mais ne vise en réalité qu’à interpeller, à « faire du chiffre », tout en montrant que tout doit se faire avec l’aval et sous le contrôle total des autorités. Lorsque autant d’unités, constituées d’agents de la police municipale et nationale en tenue, de flics en civil, d’agents des CRS et des CDI, escortent un défilé d’à peine 300 personnes, il est clair que le déploiement prend la forme d’une provocation policière visant à produire du désordre. En clair, il s’agit de faire dégénérer la situation, avec en arrière pensée la volonté de « mater » tout rassemblement de personnes s’il n’est pas déclaré ou si ses participants appartiennent à une « catégorie sociale » indésirable.
Après avoir attentivement analysé la vidéo, nous constatons que la prouesse de cette nouvelle provocation revient à la CDI 06 de Nice. Présentes dans les principales villes françaises, les compagnies départementales d’intervention sont la seconde boîte de pandore de la police nationale (la première place est occupée par les BAC) : dans ses rangs, on se soutient mutuellement, même dans les pires excès de brutalité. Disponibles 24h/24 et 7j/7, plus visibles et mobiles que les CRS, les CDI sont incontestablement avec les BAC les unités de police les plus violentes. Le référencement de ces unités est donc aussi important que celui des policiers en civil.
Rappel : identifier un policier, diffuser sa photo, son nom et son prénom, a pour objectif de l’inhiber, de lui montrer qu’il ne peut agir à l’insu de tous. Moins un policier sera décomplexé, plus il se tiendra tranquille. C’est du moins ce qu’on espère : nous œuvrons à ce que la paranoïa gagne doucement les rangs de la police. Qu’ils se cachent, nous ne voulons plus les voir !
Par ailleurs, il serait souhaitable que le brave gardien de la paix qu’on voit lancer un projectile (bouteille en verre) réalise qu’il n’est pas dans un saloon et qu’il ne peut pas lancer comme ça des cadavres de bouteille sur des personnes désarmées (de la même façon qu’on ne peut normalement pas tuer un homme désarmé, contrairement à ce que la police a démontré à de nombreuses reprises par le passé). Nous serons toujours du côté des indiens pour nous opposer à la domination virile des cowboys ;o)
Pour information, voici le référencement de la CDI 59 effectué par nos camarades lillois.