Communiqué d’une action de péage gratuit à la Brillane, dans les Alpes de Haute Provence, contre la multinationale Vinci et le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes

Ce samedi 17 mars autour de 14h15, une quinzaine de personnes se sont rassemblées aux 4 stations de péage de la ville de la Brillane (04) afin d’effectuer une action de « péages gratuits » pour soutenir et se solidariser avec les personnes luttant, à la ZAD (Zone À Défendre) et ailleurs, contre le projet de construction de l’aéroport international de Notre-Dame des Landes, proche de Nantes.

Après que les caméras de vidéo-surveillance ainsi que les barrières de péages aient été momentanément mises en veille, il a été permis durant une heure, par libre choix, aux automobilistes de s’affranchir — ou pas — d’enrichir Vinci ; et de s’informer, par la voie oral, des tracts et banderoles, sur le projet d’aéroport. Ce fut aussi l’occasion de dénoncer les différents projets et agissements de la multinationale Vinci (premier groupe mondial de construction-concession) spéculateur, entre autre, sur une grande partie du réseau autoroutier français et investisseur dans la fusion nucléaire d’ITER.

Les automobilistes, pro ou anti-projet, étaient pour une bonne partie réceptifs à l’action et l’information. Des réactions très diverses… Certains se targuant d’un « C’est pour quand le prochain passage gratuit ? », « On vous soutient, on est avec vous » ; et d’autre d’un « Ca serait pratique un aéroport près d’ici, c’est rapide et efficace en Corse… profiter du paysage c’est bon pour ceux qui ne travaillent pas ou ceux qui touchent le RSA ! ».

Pendant ce temps d’action, nous avons été informé que Vinci venait de licencier 800 employés par une trop « habituelle » restructuration économique. Les quelques euros, net d’impôt, glanés par les caisses de solidarité aux péages, ne recréeront pas d’emplois mais serviront néanmoins aux occupants la ZAD et aux opposantes à la construction de l’aéroport à Notre-Dame des Landes.

La première patrouille de gendarmerie n’aura mis seulement que quelques minutes à intervenir sur les lieux à une vitesse de décollage aérien, frôlant certainement les 120 km. Les gendarmes sortirent main à l’arme, prêt à dégainer au besoin, croyant intervenir sur une action de braquage des caissettes automatiques de l’autoroute. Une seconde patrouille, ainsi que deux véhicules de l’aménagement autoroutier de Vinci arriveront par la suite, ce qui ne nous empêchera aucunement de mener, sous la forme et le temps voulu, l’action à son terme.

Ainsi, aucune arrestation ni violence n’a eu lieu, fait assez rare dans ces durs temps de répression hexagonale. Ceci peut-être dû, selon les dires d’un gendarme, à une impossibilité de ne pouvoir joindre des policiers plus haut-placés pour prendre une potentielle décision d’intervention — dur dur les forces publiques en plein week-end !

Nous tenons à réaffirmer notre solidarité aux personnes luttant contre la construction de cet aéroport et que nous continuerons à lutter contre Vinci et ses projets à visées d’économie mortifère, à Nantes, comme ailleurs.

Nous appelons enfin aux personnes le désirant et le pouvant de se rendre à la manifestation en faveur de l’arrêt du projet d’aéroport le samedi 24 mars à Nantes ainsi que de continuer des actions décentralisées.

Des Vinciophobes de la Brillane

Sitiographie : http://zad.nadir.org http://stopvinci.noblogs.org/


Texte du flyer distribué lors de l’action :

« L’autoroute que vous venez d’emprunter est gérée par le groupe VINCI, un des leaders mondiaux des travaux publics et de l’aménagement de l’espace.

Parmi toutes les nuisances occasionnées par ce groupe, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au Nord-Ouest de Nantes, est fortement contesté, depuis longtemps, par une partie des habitants de cette région de bocages (2000 hectares de terres agricoles), ainsi que par diverses associations écologistes, partis politiques ou syndicats. Ce projet de destruction d’un site naturel exceptionnel financé par les ressources publiques est cependant soutenu entre autres par J.M. Ayrault, maire de Nantes, membre du P.S. Une des raisons évoquées pour mener à bien cette ultime bétonnage de la nature est le soit-disant nécessaire « désengorgement » d’un premier aéroport, situé au sud de Nantes, ce qui est mensonger car cet aéroport est en partie sous-exploité. La spécialité de Vinci est de spéculer sur nos déplacements sur le territoire. Leurs méthodes : expulser les gens des quartiers et des campagnes afin de bétonner et aseptiser nos espaces et nos vies, ainsi ils nous vendent le mythe du progrès.

Vinci voit ce type de projet comme une vitrine pour son image de marque, ses actionnaires et ses profits boursiers. Mais leur but propre est de concrétiser les projets de l’Etat de quadrillage et de contrôle de la société via la maitrise de l’espace, de nos espaces.

L’action qui est menée aujourd’hui rejoint de nombreuses autres actions menées durant ce week-end pour signifier aux groupes capitalistes, et aux politiciens qui les soutiennent, qu’il n’est pas question de les laisser prospérer davantage, mais plutôt de les mettre hors d’état de nuire. »

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