[Justice pour Hakim Ajimi] La mascarade continue

Procès Ajimi : de la prison avec sursis pour les policiers

De la prison avec sursis. Les policiers impliqués dans la mort par asphyxie du jeune Hakim Ajimi en 2008 ont été condamnés vendredi matin à de la prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grasse.

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Les deux agents de la BAC ont été reconnus coupable d’homicide involontaire. Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin ont été condamnés à 18 et 24 mois d’emprisonnement avec sursis. Walter Lebeaupin ayant également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger.

Quant au policier municipal Jim Manach, il a été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger et condamné à six mois de prison avec sursis. Les quatre autres policiers qui comparaissaient ont tous été relaxés.

La famille arrivée en retard

La famille de la victime, arrivée en retard, n’était pas présente lorsque le président de tribunal correctionnel de Grasse a rendu son jugement dans une ambiance très calme. Parlant de nombreuses erreurs professionnelles, le procureur Jean-Louis Moreau avait pourtant requis à l’issue du procès en janvier des peines pour tous les prévenus.

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Déception pour le père d’Hakim

Le père d’Hakim Ajimi s’est dit déçu des condamnations prononcées et aurait préféré que les policiers de la BAC soient condamnés à de la prison ferme parlant d’une « justice à deux vitesses ». Il veut désormais se battre pour que ce genre de drame ne puisse plus se reproduire.

Le décès d’Hakim Ajimi 22 ans était survenu le 9 mai 2008 lors d’une interpellation musclée.

Leur presse (NiceMatin.com, 24 février 2012)


(…) « La faute a été reconnue, mais la peine ne suit pas : j’ai perdu un enfant et eux, ils prennent du sursis », a déploré devant les journalistes Boubaker Ajimi, le père de la victime. « Ils vont pouvoir continuer à travailler (comme avant). Il y a une justice à deux vitesses : une justice première classe et une justice deuxième classe, c’est pas normal. » « De toutes façons, on continue le combat, c’est pas fini, pour que ce genre de choses n’arrive plus à personne », a-t-il assuré.

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Le père de Hakim Ajimi, Boubakar Ajimi, à droite, au Palais de justice de Grasse, en compagnie de son avocat Maître Henri Leclerc et du porte parole du comité de soutien de Hakim Ajimi, Walid Klai, le 17 janvier 2012

« Je considère qu’au moins sur le principe, pour la famille, il y a un constat qu’elle attendait depuis longtemps, c’est qu’il n’y a personne au-dessus des lois », a tempéré l’avocat des parties civiles Franck de Vita.

Pour Paul Monmaur, membre du comité Vérité et justice pour Hakim Ajimi, ce délibéré montre que « la justice protège la police : il y a une justice de classe pour une police de classe ».

Me Gérard Baudoux, qui défendait les deux policiers condamnés pour homicide involontaire, s’est dit pour sa part « convaincu que les policiers n’ont fait qu’appliquer ce qui leur avait été enseigné à l’école de police (…) même si on a compté à l’occasion de cette affaire un certain nombre de carences dans l’enseignement et dans les instructions qui sont dispensées ».

« Mais il n’est pas sain à mon sens de faire de ces deux fonctionnaires de police jusque-là parfaitement irréprochables les boucs émissaires d’un certain nombre d’impérities », a-t-il ajouté. « Il devrait y avoir appel » de la part des policiers condamnés, a estimé Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité SGP Police, pour qui ce sont les « techniques » d’interpellation enseignées à l’école de police qui ont été « condamnées ». (…)

Leur presse (Agence Faut Payer, 24 février 2012)

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