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La répression chinoise s’intensifie au Tibet

À l’approche du Nouvel an tibétain, la protestation contre la domination chinoise s’intensifie au Tibet, où les immolations constituent le principal moyen d’expression des populations et des religieux.

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Samedi, une nonne de 19 ans, Tenzin Choedron, a mis le feu son corps enduit de pétrole après avoir scandé des slogans anti-chinois, et en est morte, comme le rapporte la BBC. Trois jours auparavant, un ancien moine du monastère de Kirti s’était sacrifié de la même manière.

Malgré d’importants barrages policiers, le Guardian a réussi à pénétrer dans la ville d’Aba et raconte comment le régime chinois tente d’étouffer la contestation tibétaine dans le nord-ouest du Sichuan, la région où ont eu lieu la majorité des immolations, avec une présence policière « qui rappelle des zones de conflit au Moyen-Orient ou en Irlande du Nord ».

Des officiers dans des camions de pompiers

Dans cette ville reculée dans une zone montagneuse, épicentre de la contestation, officiers de police et officiels du régime sont postés avec des brassards rouges dans les rues, devant  les restaurants et les magasins pour guetter d’éventuels manifestants. Au monastère de Kirti, tout proche, des officiers se tiennent prêts dans des camions de pompier, « au cas où la dévotion [des pèlerins] tournerait à l’immolation ».

Même situation dans le quartier tibétain de la ville de Chengdu, où des voitures de police sont garées tous les dix mètres pour maintenir la sécurité. Les habitants se disent intimidés par ce déploiement de forces, et inquiets du manque d’information sur certaines zones des plateaux tibétains.

Les Tibétains ne protestent pas tant pour un territoire qu’en réaction à une loyauté que tente d’imposer la Chine, explique le Guardian. Les « campagnes de rééducation patriotiques », dirigées vers les moines, constituent en effet l’une des sources principales du mécontentement.

Donner des informations est passible de prison

Dans Le Monde, l’ethnologue et tibétologue Katia Buffetrille raconte l’impossibilité pour les Tibétains de s’exprimer sur la situation : plus de 60 intellectuels et artistes seraient à ce jour en prison, et donner des informations à l’étranger par téléphone est passible d’une peine de prison. Si l’accès à Aba est bloqué, les réseaux internet et de téléphones portables sont également hors service. Et la mise sous pression des monastères équivaut également à l’étranglement de lieux de savoir et de culture tibétains, puisqu’ils font aussi office d’universités.

Pour les autorités chinoises, la protestation a été fomentée par le dalaï-lama et ses fidèles à l’étranger. C’est l’idée exprimée par cet article du quotidien officiel chinois Huangiu Shibao, repris par Courrier International :

« Une minorité d’extrémistes peut ébranler une région et même un État, a fortiori une clique emmenée par le « leader spirituel » qu’est le quatorzième dalaï-lama et soutenue financièrement par l’Occident et son opinion publique ! Il est clair que ces derniers peuvent fréquemment causer des « ennuis » à la région tibétaine. »

Leur presse (Slate.fr, 13 février 2012)

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