[Vive la démocratie directe] Grèce, 2e phase de lutte : stratégie de la tension et mouvement des occupations

Deuxième journée de grève générale.

Comme les camarades le pressentaient, beaucoup moins de monde aujourd’hui dans les rues, pour les mêmes facteurs que hier avec en plus la grande journée de tension et d' »attente » avant le chaos de demain.

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Les flics ont opté pour une stratégie de la tension tout en évitant le contact direct : dès 10h les MAT (CRS) ont encerclé la fac de Droit occupée par le gros des troupes combattantes anarchistes et bouclés plusieurs accès dans l’intention manifeste de bloquer toute tentative de sortie de la part des camarades. Cependant, comme il a été discuté dans les AG d’hier dans la soirée, les combattants préféraient éviter de descendre dans la rue et se protéger de toute répression avant la grande journée de demain.

Malgré cela, 500 à 1000 anarchistes ont formé un cortège et défilé bruyamment et solidairement, avec comme toujours tags révolutionnaires sur les murs, quelques casses de banque ou d’attaques à la peinture, etc. Mais l’objectif essentiel était de marquer et maintenir une présence politique dans la manif de grève générale. Après deux heures passés devant le parlement avec les autres cortèges, nous nous sommes dirigés de nouveau vers la fac de droit, escortés par plusieurs colonnes de MAT en armes. Finalement ils ont préféré évacuer le secteur et se positionner dans les rues plus éloignées avec une grande jonction des camarades à la fac de droit.

Les flics maintiennent la pression et encerclent également Exarchia. Cette nuit, plusieurs groupes de combat ont tenté des sorties offensives contre les positions de flics et les faire reculer. Quelques affrontements. Finalement, chacun reste sur sa position.

À présent, tous se préparent pour demain.

En ce qui concerne le front ouvrier, le mouvement des occupations ne cesse de s’étendre. Toutes les mairies et autres lieux occupés depuis hier (dont les ministères de la santé et des finances) tiennent bon et d’autres lieux sont à leur tour occupés depuis aujourd’hui, à Athènes comme un peu partout en Grèce. Chaque Comité d’Occupation, la plupart du temps par des travailleurs grévistes, dans les divers lieux stratégiques produisent des communiqués et appels à la « révolte », « l’insurrection », « la chute du gouvernement » et « l’autogestion ».

Par exemple, voici le communiqué (mal traduit mais suffisamment clair) du monument Olympion occupé à Thessalonique :

Les grévistes ont occupé l’Olympien et de le convertir à la race cœur.
TOUS ET TOUS LÀ !

VENEZ A LA FIN DE LA

Avant le signe NOTRE PROPRE !

Conflits sans compromis, une insurrection, verrouiller partout, à bannir gouvernement, l’UE et le FMI

Pour obtenir le jeu entre nos mains, dans chaque carré, chaque quartier, d’inonder les rues et tous ensemble, qui fait rage rivière, à livrer bataille pour empêcher le passage.

Pour ne pas dire que demain, « de peur que nous avons perdu » dans les rues et ne partez pas sans laisser

Tout le monde dans la grève et des manifestations dans chaque carré, dans chaque ville et quartier.

Tout / toute dimanche dans le département Assembler INITIATIVE SUR LE SECTEUR PUBLIC ET PRIVE, Tsimiski ARISTOTELOUS et 16 heures

Nous participons au rassemblement dans la place Aristote

Continuer jusqu’à la chute

LUTTE ANENDOTOS À LONG DE LA VICTOIRE

Département INITIATIVE SUR LE SECTEUR PUBLIC ET PRIVÉ

La préfecture de Thessalie est occupée par des travailleurs grévistes qui ont rédigé un appel à la révolte qui se finit sur ces mots : « il n’y a aucun autre moment. Maintenant ou jamais. »

Plusieurs supermarchés expropriés également, comme à Patras aujourd’hui.

Par ailleurs, sur la plan politicard et de l’État, si les socialos « refusaient » de signer l’accord (ils le feront demain) par intérêts électoralistes, un signe bien plus inquiétant mais logique lorsque le parti néonazi LAOS déclare depuis les affrontements d’hier qu’ils refusent catégoriquement de se joindre à l’accord. Cette démarcation politique est significative. Quant au premier ministre Lucas Papademos, il a aussitôt réagi en mettant en garde contre le risque de « chaos incontrôlé » sans accord sur la dette. « Une faillite incontrôlée plongerait le pays dans une aventure désastreuse » et créerait « les conditions d’un chaos économique et d’une explosion sociale », a déclaré le premier ministre du gouvernement grec de coalition à l’issue d’un conseil des ministres, estimant que le pays se trouvait dans « un moment de responsabilité historique » (citation AFP). Avec les camarades, nous traduisons ces mots par la porte ouverte à la gestion fasciste du chaos et au régime fasciste. Voilà le retour de la situation espagnole isolée de 1936.

La lutte continue.

Du chaos de la misère au chaos de la révolte. Que la peur change de camp.

Samedi 11 février 2012, 15h24.


Révolte en Grèce : articles de précisions par d’autres camarades

Sur les lieux occupés, et tous les détails de la révolte

Vidéo

De Greek Crisis

15h52.

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