Caire : l’ambassade de Syrie saccagée
Des dizaines d’opposants au régime du président Bachar al-Assad ont envahi l’ambassade de Syrie au Caire à l’aube, saccageant le bâtiment et mettant le feu au rez-de-chaussée.
Une cinquantaine de personnes, pour la plupart des Syriens, ont fait irruption dans les locaux de l’ambassade située dans le quartier de Garden City vers 3 heures locales (2h à Paris). Après avoir arraché la grille d’entrée, ils ont saccagé l’intérieur du bâtiment puis mis le feu à plusieurs pièces au rez-de-chaussée. Les traces de l’incendie étaient visibles sur les murs calcinés et du verre brisé jonchait le sol, selon un journaliste de l’AFP sur place. Le mobilier a été détruit et les ordinateurs cassés.
Samedi matin, des policiers égyptiens avaient été déployés pour protéger l’ambassade. Des opposants avaient déjà attaqué la mission diplomatique syrienne la semaine dernière, avant d’être repoussés par les forces de sécurité égyptiennes.
Des militants syriens ont fait état dans la nuit d’un « massacre » à Homs, dans le centre de la Syrie, parlant de plus de 200 morts civils dans des bombardements de l’armée. Damas a démenti avoir bombardé Homs, disant que les civils avaient été tués par des bandes armées.
Leur presse (Agence Faut Payer, 4 février 2012)
Grèce : l’ambassade de Syrie attaquée
Une cinquantaine de manifestants, des Syriens pour la plupart, ont réussi à pénétrer dans l’ambassade de Syrie à Athènes, tôt ce matin, brisant des vitres et inscrivant des mots d’ordre antigouvernementaux sur les murs, a-t-on appris de source policière. La police a arrêté 12 Syriens et un Irakien.
La manifestation contre l’ambassade a eu lieu après que le Conseil national syrien (CNS – opposition) eut affirmé que 260 civils avaient été tués à Homs (centre) dans la nuit de vendredi à samedi, l’un des « plus terrifiants massacres » depuis le début de la révolte contre le président Bachar al-Assad en mars 2011. Le régime syrien, qui ne reconnaît pas l’ampleur de la révolte populaire, a démenti le pilonnage de Homs par l’armée.
Leur presse (Agence Faut Payer, 4 février 2012)
Koweït : des Syriens attaquent leur ambassade, 40 personnes arrêtées
Les autorités koweïtiennes ont procédé samedi à une quarantaine d’arrestations quand des centaines de Syriens et de militants koweïtiens en colère ont pris d’assaut l’ambassade de Syrie à Koweït, a annoncé une source au sein des services de sécurité.
Cette source a précisé à l’AFP qu’au moins deux Koweïtiens figuraient parmi les personnes interpellées, en majorité syriennes.
Le militant koweïtien Abdelaziz al-Mutairi figure parmi les personnes arrêtées, ont rapporté ses proches sur Twitter.
Un groupe d’expatriés syriens a pris d’assaut l’ambassade de Syrie au Koweït, retiré le drapeau et endommagé certains services dans la chancellerie, a indiqué dans un communiqué le ministère de l’Intérieur.
Les agents de sécurité de l’ambassade ont tiré des coups de feu d’avertissement mais les manifestants ont pris d’assaut l’ambassade, ajoute le ministère faisant état de blessés parmi les agents de sécurité.
Plus tôt dans la matinée, des militants koweïtiens ont fait état de tirs en l’air par les gardes de l’ambassade pour disperser les protestataires.
L’association koweïtienne des droits de l’Homme, une ONG, a indiqué sur son compte Twitter qu’au moins deux manifestants avaient été blessés dans un mouvement de foule qui a suivi ces tirs.
L’ambassadeur et les membres du personnel de la chancellerie sont sortis indemnes, selon le ministère de l’Intérieur.
Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a vivement déploré l’incident, qui viole les lois du pays et des chartes internationales.
Le député islamiste Oussama Munawer, nouvellement élu, a appelé dans un communiqué à la libération immédiate des personnes arrêtées.
Des militants koweïtiens ont appelé à une autre manifestation devant l’ambassade plus tard dans la journée.
L’incident a eu lieu après que des Syriens et des militants koweïtiens eurent appelé sur Twitter à un rassemblement à la sortie de la prière musulmane de l’aube, à la suite d’informations de militants syriens sur un massacre perpétré dans la nuit à Homs.
Le député koweïtien et président du Parlement arabe (basé au Caire), Ali al-Deqbasi, a annoncé dans un communiqué qu’il allait demander l’expulsion des ambassadeurs syriens en poste dans les pays arabes.
La poursuite des violences prouve l’incapacité de la Ligue arabe à protéger les peuples arabes, a-t-il ajouté.
Il a critiqué la Russie pour avoir lâché les peuples arabes en tentant de bloquer les efforts internationaux pour sauver le peuple syrien, et appelé les Arabes à être prudents dans leurs relations avec la Russie.
Malgré plus de dix mois de révolte contre le régime syrien et des milliers de morts selon les militants, le Conseil de sécurité de l’ONU a été incapable jusqu’ici d’adopter une résolution sur la Syrie, notamment en raison de l’opposition de la Russie.
Quelque 100.000 ressortissants syriens vivent au Koweït.
Leur presse (Agence Faut Payer, 4 février 2012)
Des manifestants attaquent l’ambassade de Syrie à Londres
Des manifestants qui protestaient contre la répression menée par le pouvoir en Syrie ont attaqué samedi l’ambassade syrienne à Londres, lançant des projectiles sur le bâtiment et tentant d’y pénétrer, et six d’entre eux ont été arrêtés, a annoncé la police.
« Six hommes ont été arrêtés cet après-midi pour trouble à l’ordre public », a déclaré un porte-parole de Scotland Yard à l’AFP. Des échauffourées ont éclaté entre la police et une foule d’environ 200 personnes rassemblées devant la mission diplomatique pour dénoncer la répression en Syrie, a constaté l’AFP. Des manifestants, retenus derrière un cordon policier, ont jeté des pierres, des bouteilles et des morceaux d’échafaudage contre le bâtiment. « Honte à la Grande-Bretagne, honte à la Russie, honte à la Chine, honte aux Nations Unies de nous laisser mourir », a déclaré à l’AFP Noor el-Huda, une Égyptienne d’origine syrienne née à Londres. « La police ne comprend pas pourquoi nous sommes aussi passionnés », a-t-elle ajouté. « Nous devons obtenir une réaction. On ne peut plus attendre. Nos familles se font tuer. » La manifestation contre la répression menée par le président Bachar al-Assad contre l’insurrection qui exige son départ du pouvoir était restée relativement pacifique jusqu’à 15h00 (heure locale et GMT), quand des bagarres ont éclaté. Six autres personnes avaient été arrêtées dans la nuit de vendredi à samedi pour avoir pénétré dans l’ambassade lors d’un autre rassemblement de protestation.
Leur presse (Belga, 4 février 2012)
Manifestations devant plusieurs ambassades de Syrie
Des expatriés syriens ont mis à sac l’ambassade de leur pays au Caire et ont fait irruption dans les missions diplomatiques de Londres et de Koweït pour dénoncer les bombardements de Homs.
Une partie de l’ambassade du Caire a été incendiée et des meubles et équipements divers ont été détruits.
Celle de Londres, devant laquelle 150 personnes se sont rassemblées, a été caillassée et plusieurs vitres ont été brisées. Cinq personnes ont été arrêtées après avoir pénétré dans le bâtiment et une autre a été interpellée pour l’agression d’un policier, rapporte Scotland Yard.
Au Koweït, des manifestants sont également parvenus à pénétrer dans l’enceinte de la mission syrienne, dont plusieurs gardes ont été blessés. Le drapeau a par ailleurs été retiré.
Des rassemblements ont également été signalés devant les ambassades syriennes de Berlin, de Washington et d’Athènes après les informations faisant état d’intenses bombardements à Homs, où plus de 200 personnes auraient été tuées.
À Paris, des manifestants pro et anti-Assad se sont affrontés devant l’ambassade de Russie, qui bloque pour l’instant l’adoption d’un résolution à l’Onu pour condamner la violence. Plusieurs personnes ont été arrêtées par la police, a constaté une journaliste de Reuters télévision.
Devant l’ambassade de Syrie à Tripoli, une manifestation a rassemblé une cinquantaine de Syriens dont certains ont escaladé les murs de l’enceinte diplomatique et remplacé le drapeau officiel syrien par un drapeau de l’opposition.
Le Conseil national de transition, au pouvoir en Libye, a reconnu le Conseil national syrien comme représentant légitime du peuple syrien en octobre dernier.
La Tunisie a de son côté annoncé samedi qu’elle ne reconnaissait plus le pouvoir à Damas et décidé d’expulser l’ambassadeur de Syrie à Tunis.
Le drapeau flottant au-dessus de l’ambassade a été abaissé dans l’après-midi, sous les applaudissements de quelque 200 personnes protestant contre la répression en Syrie.
Samedi à l’aube, le calme était revenu autour de l’ambassade syrienne de Caire, protégée par un cordon de policiers égyptiens, a constaté un journaliste de Reuters.
Plusieurs centaines de manifestants se sont en revanche rassemblés devant un commissariat situé quelques pâtés de maisons pour réclamer la remise en liberté de 11 Syriens et d’un Égyptien arrêtés un peu plus tôt.
C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que la représentation diplomatique de la Syrie au Caire est prise pour cible par des Syriens solidaires du mouvement de contestation contre le régime de Bachar al Assad.
Leur presse (Reuters, 4 février 2012)