[Dijon] Des nouvelles de l’internat d’État occupé par les demandeurs d’asile

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Dijon – bâtiment d’État occupé par les demandeurs d’asile – dernières infos

Jeudi 26 janvier, une manifestation de soutien aux demandeurs-euses d’asile appelée par une vingtaine d’associations dijonnaises s’est solidarisée avec l’occupation d’un ancien internat de l’École des Greffes appartenant à l’État, à l’angle du boulevard de la Marne et de la rue Aristide Brillant.

Dans la foulée de la manifestation environ deux cent personnes se sont rassemblées devant le bâtiment dont l’occupation a ainsi été rendue publique. Dans la soirée, 70 demandeur-euse-s d’asile d’Érythrée, Somalie, Éthiopie, Soudan… laissé-e-s sans solution d’hébergement, malgré les obligations de l’État, y ont élu domicile. Cet ancien internat inoccupé depuis plus d’un an et demi est parfaitement adapté au logement et ne fait l’objet d’aucun autre projet à court terme. Ce grand bâtiment contient plus d’une cinquantaine de chambres double.

Dès vendredi matin, les représentants de « France domaine », institution d’État à qui revient la gestion du bâtiment ont envoyé un huissier pour constater l’occupation et lancer une procédure d’expulsion. Ils nous ont fait savoir que dans ce cas précis et au vu de la situation légale du bâtiment, le préfet avait tout pouvoir pour décider du maintien dans les lieux des demandeurs d’asile ou d’une procédure d’expulsion.

Le soir même, le directeur de cabinet du préfet a accepté de recevoir en urgence des représentants des associations solidaires et des demandeur-euse-s d’asile. Alors que les associations souhaitaient trouver des solutions pour pérénniser l’occupation, le directeur de cabinet leur a répondu que la préfecture souhaitait mettre fin au plus vite à cette occupation, invoquant un « trouble à l’ordre public ». Il lui a été répondu que si il y avait un trouble à résoudre, c’était dans le fait de laisser des personnes à la rue. Lors d’une audience accordée trois jours avant, la Préfecture n’avait pas hésité à tenir un discours assez offensif contre la présence des demandeurs d’asile à Dijon et ne proposait toujours aucune solution de logement sous prétexte qu’il n’y aurait pas d’espace disponible à Dijon.

Alors que la préfecture réactive le plan d’urgence hivernale cette semaine, elle demande paradoxalement dans le même temps l’expulsion d’un des immeubles les plus adaptés à reloger des personnes sans abri dans l’agglomération, notamment les demandeur-euse-s d’asile dont elle est « légalement » censée assurer l’hébergement.

Il faudra sans doute se mobiliser dans les jours à venir, lors du procès, sur place ou dans la rue, pour empêcher l’expulsion et trouver les leviers nécessaires à leur faire faire marche arrière.

Une conférence de presse publique aura lieu, ce mardi à 10h30, à l’appel des demandeur-euse-s d’asile et des diverses associations qui soutiennent l’occupation.

Nous invitons tout un chacun à passer sur place dans les prochains jours pour rencontrer les migrant-e-s et apporter du soutien matériel, humain et politique (3 bvd. de la Marne).

Des soutiens du côté de l’Espace autogéré des Tanneries, 29 janvier 2012.

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