« Bettencourt, Karachi, bouclier fiscal : qui sont les fraudeurs et les parasites ? »

Plusieurs agences Pôle Emploi occupées à la veille du sommet social

Plusieurs agences Pôle Emploi ont été momentanément occupées mardi notamment à Lyon, en Bretagne ou en région parisienne, par des militants de différentes organisations dont les Indignés, à la veille d’un sommet social organisé par l’Élysée.

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Rennes

Des locaux de Pôle Emploi à Clichy-La-Garenne (Hauts-de-Seine), Nice, Rennes, Quimper ou Lyon ont été investis, selon différentes sources. Au total, une dizaine d’agences ont été concernées sur environ 900 agences en France, selon un décompte effectué par l’AFP.

À Toulouse, une vingtaine de personnes se sont réunies devant une agence du centre ville, provoquant sa fermeture, a rapporté Thomas Domenech, syndicaliste CGT.

À Bordeaux, une trentaine de personnes — syndicalistes, militants du Front de gauche et d’Europe-Écologie-Les-Verts, membres d’associations de chômeurs —, ont tenté d’occuper une agence mais en ont été empêchés par un cordon de policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.

Depuis quelques jours, un appel à « occuper Pôle Emploi » a été relayé sur internet par des associations de chômeurs, d’altermondialistes, d’intermittents et du mouvement des Indignés. Ces mouvements ne sont cependant pas coordonnés et l’origine de l’appel reste inconnu.

Face à cette menace, la direction de Pôle Emploi a placé un agent de sécurité devant chaque agence d’Ile-de-France, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’organisme public.

En plus des vigiles, certaines agences ont annulé leurs entretiens prévus avec des demandeurs d’emploi, selon un syndicaliste.

Des précautions jugées « disproportionnées », selon M. Domenech car les éventuels envahissements étaient avant tout « symboliques ».

L’appel n’a d’ailleurs pas été suivi « massivement », a reconnu un porte-parole du collectif les Désobéissants même s’il « est de nature à relancer la dynamique pour la présidentielle ».

Néanmoins, dans ce contexte, les associations de chômeurs, qui demandent à participer au sommet social de mercredi, ont obtenu d’être reçues mardi par le cabinet du ministre du Travail.

« Nous avons fait un tour des problèmes que rencontrent les chômeurs » et fait part de « nos revendications », notamment l’augmentation immédiate des minima sociaux, a raconté à l’AFP Jean-François Yon, délégué fédéral du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP).

« Il était important pour nous de faire un coup de projecteur sur les organisations de chômeurs » qui sont toujours tenues à l’écart des grandes échéances les concernant, selon lui.

Nicolas Sarkozy réunit mercredi les partenaires sociaux pour leur présenter un bouquet de réformes sur l’emploi, face à la montée du chômage, qui a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans.

Leur presse (Agence Faut Payer), 17 janvier 2012.


[Rennes] Pôle emploi Fréville occupé par des chômeurs et précaires

L’agence Pôle emploi Fréville, située boulevard Albert 1er à Rennes, a été occupée ce mardi par une trentaine de militants du Mouvement chômeurs et précaires en lutte et des Indignés de Rennes.

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« Pôle emploi occupé, chômeurs, défendez-vous. » Ou encore : « Bettencourt, Karachi, bouclier fiscal : qui sont les fraudeurs et les parasites ? » L’agence Pôle emploi Fréville, située à deux pas de l’avenue du même nom, à Rennes, a revêtu des habits de forum des luttes.

Une trentaine de militants du Mouvement chômeurs et précaires, ainsi que des Indignés de Rennes, ont occupé ce mardi du matin jusqu’à 17h les locaux de l’agence publique, sans entraver les démarches des usagers. Leur mot d’ordre : dénoncer les conditions de vie des chômeurs. Ils sont partis du métro République à 10h, sans annoncer le lieu vers lequel ils se dirigeaient jusqu’au dernier moment pour éviter que « l’agence ne soit fermée avant [leur] arrivée ».

« Radiations arbitraires »

Arrivés sur place, ils ont tenu une assemblée générale. Le directeur est resté à les observer, en les laissant discuter. Les chômeurs ont pris la parole à tour de rôle. L’un d’entre eux a dénoncé des « centaines de milliers de radiations arbitraires », des chiffres du chômage « sous-évalués dans la presse officielle ». Un autre a critiqué une politique qui rend les conseillers de Pôle emploi soumis à des pressions managériales. Une mère de famille a déploré le fait de ne pas pouvoir se rendre aux rendez-vous le mercredi car elle n’avait pas la possibilité de venir à Pôle emploi avec son enfant.

Un appel a été lancé en amont dans plusieurs grandes villes de France, sur les réseaux sociaux notamment, pour occuper des agences Pôle emploi. La date n’a pas été choisie au hasard. Un sommet « qualifié cyniquement de social », d’après le mouvement, doit se tenir demain, mercredi, à Paris, à l’initiative du gouvernement.

Leur presse (Le Mensuel de Rennes), 17 janvier 2012.


[Lille] Manifestations dans les agences Pôle Emploi

Ce matin, à la veille du sommet social sur l’emploi qui se tient demain à Paris, le collectif Agir contre le chômage ! a fait entendre sa voix dans l’agence Pôle Emploi de la rue de Condé.

« Dans la région, il y a 400’000 chômeurs et 150’000 allocataires RSA… Ça nous fait 600’000 solutions à trouver pour résoudre cette crise, explique Serge Havet, président du collectif. Lorsqu’il y a une catastrophe, on met en place un plan d’urgence, un plan rouge. C’est ce que nous voulons pour cette catastrophe-là. »

Dans une autre agence, boulevard de la Liberté, les Indignés ont occupé les locaux, contraignant la direction à fermer l’agence.

Leur presse (Nord Éclair), 17 janvier 2012.


[Quimper] Une manifestation devant une agence Pôle emploi

Une quinzaine de personnes manifestent ce mardi matin devant l’agence Pôle emploi de Ti Douar, à Quimper. À la veille du sommet social, plusieurs associations, partis et syndicats ont appelé à manifester devant les agences de Pôle emploi. À Quimper, ce sont les Indignés qui ont lancé le mouvement.

Les manifestants dénoncent dès à présent des mesures à venir qui, selon eux, imposeraient « aux travailleurs une flexibilité à outrance ».

À noter que le rassemblement n’empêche pas l’accès à l’agence pour les demandeurs d’emploi.

Leur presse (Ouest France), 17 janvier 2012.


[Clichy-la-Garenne] À Pôle Emploi, « de plus en plus de demandeurs et de moins en moins de moyens »

Il ne sont qu’une trentaine rassemblés au pied de la statue formée d’horloges située aux abords de la gare Saint-Lazare. Quelques Indignés, des militants de l’Alternative révolutionnaire socialiste (ARS)-Combat, une organisation communiste révolutionnaire, des membres du Parti de gauche et du Front de gauche ou encore quelques chômeurs et précaires venus de leur propre chef : le petit attroupement est on ne peut plus disparate. Il s’est formé là à 14 heures pour répondre à l’appel « Occupons Pôle Emploi », lancé initialement par quelques Indignés en Gironde et devenu un mouvement national présent à Rennes, Lyon ou encore Toulouse.

Xavier Renou, porte-parole du collectif les Désobéissants, jongle entre les interviews données à des journalistes venus en masse et les coups de fil passés pour organiser la suite du mouvement. Il est le seul, semble-t-il, à connaître la suite des événements. « Je suppose qu’il est prévu d’aller occuper un Pôle Emploi, mais je n’ai aucune certitude », confie Pedro, un chômeur de 28 ans qui, malgré un bac+5 en audiovisuel, enchaîne les petits boulots alimentaires faute de mieux. « Moi je suis surtout venu voir qui est motivé par une action des chômeurs. Une occupation, c’est pour alerter, mais il faudrait un vrai mouvement de chômeurs », estime-t-il.

« À la rencontre des agents »

Au bout d’une trentaine de minutes et quelques tergiversations, le cortège s’engage discrètement et par petites vagues dans le métro. Direction l’agence Pôle Emploi de Clichy (Hauts-de-Seine). L’occupation des locaux se fait sans violence. Xavier Renou prend la parole haut et fort pour dénoncer la politique de maintien d’un haut niveau de chômage adoptée par le gouvernement, dont le discours de promotion de l’emploi serait « hypocrite ». D’autres participants tentent d’entrer en discussion avec les conseillers de l’agence et sa direction. Car c’est bien là l’autre objectif de cette action : « aller à la rencontre des agents de Pôle Emploi », comme l’expliquait Renou dans une précédente interview.

Patrice, conseiller Pôle Emploi depuis plus de vingt ans, accueille plutôt bien cette intrusion sur son lieux de travail. « C’est Claire Villiers, une ancienne de l’ANPE, qui a créé le collectif Agir contre le chômage », tient-il à souligner, comme si ce seul fait était la preuve que les revendications des chômeurs et celles des agents de Pôle Emploi étaient directement liées.

« Aujourd’hui, on n’a ni les moyens ni le temps de bien accompagner les demandeurs d’emploi, explique sa collègue Fanny. Normalement, on devrait s’occuper de 70 demandeurs, mais moi aujourd’hui je suis le dossiers de 350 d’entre eux. » Pour autant, elle désapprouve l’initiative d’occupation qui a été lancée : « Il y a mieux comme action. Là, on nous empêche de travailler et on oblige les demandeurs d’emploi à revenir demain. Je sais que ce n’est pas lancé pour nous nuire, mais ce n’est pas la bonne méthode », estime cette conseillère en poste depuis quatre ans.

« Action trop disparate »

Les syndicats des agents de Pôle Emploi sont d’ailleurs restés absents de cette journée. Contacté plus tôt dans la matinée, le syndicat national unitaire (SNU), majoritaire, expliquait qu’il avait jugé « l’action trop disparate et avec trop d’inconnus » parmi les participants. « Les interlocuteurs les plus crédibles, comme le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) ou l’APEIS (Association pour l’emploi, l’insertion et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires), n’étaient pas les plus engagés », ajoutait Jean-Charles Steyger, du bureau national.

Ces associations, rassemblées sous la bannière des « Raisons de la colère », préféraient agir de leur côté. Ils étaient reçus ce mardi après-midi par le cabinet de Xavier Bertrand pour présenter leurs revendications.

Leur presse (Marion Garreau, Libération), 17 janvier 2012.

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Une réponse à « Bettencourt, Karachi, bouclier fiscal : qui sont les fraudeurs et les parasites ? »

  1. colporteur dit :

    Il y a eu plusieurs manières de le dire, comme celle de Rennes
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5989
    ou l’une de celle de Paris
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5990
    il y a eu [plu sieurs manières de le faire, dans pas mal de villes
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5956
    comme à Lyon
    http://rebellyon.info/Le-17-janvier-occupation-de-Pole.html
    comme d’autres, les occupants du Pôle Clichy proposent de recommencer
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5991
    on s’en reparle bientôt, ici et ailleurs.

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