[Justice pour Hakim Ajimi] Manifestation du 7 janvier 2012 à Grasse (2)

Réunis à Grasse en mémoire de Hakim Ajimi et à une semaine du procès des deux agents de la BAC

Samedi 7 janvier à Grasse, la famille, les amis et des militants venus de Paris, Lyon, Montpellier, Marseille, Avignon, Istres, se sont rassemblés, non loin de l’interpellation mortelle dont a été victime Hakim Ajimi. Un rassemblement symbolique a eu lieu avant le procès des deux agents de la BAC, poursuivis pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger » car ayant pratiqué une clé d’étrangement sur ce jeune homme de 22 ans. Le procès qui aura lieu au Tribunal correctionnel de Grasse du 16 au 20 janvier mobilisera en nombre des citoyens et membres d’associations, collectifs ou partis (MIB, Divers Cités, FSQP, PIR, etc.) qui dénoncent depuis de longues années les violences policières, aujourd’hui devenues banales. L’affaire Ali Ziri, retraité de 69 ans, Mamadou Maréga, Mohamed Boukrourou, Lamine Dieng et dernièrement Wissam El Yamni, actuellement dans le coma à Clermont-Ferrand, en sont autant d’exemples. Tour à tour, des membres d’organisations ont pris la parole, parmi eux : Samir Baaloudj (membre du MIB, porte-parole de la campagne « Police personne ne bouge ?! »), Omar Slaouti (collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri), Abdelaziz Chaambi (notamment membre fondateur de Divercité), Walid Klai (porte-parole du comité de soutien « Vérité et Justice pour Hakim Ajimi ») et Adil Fajri. Voici en vidéo, un extrait des interventions.

« La famille Ajimi se bat depuis quatre ans pour que le mot « justice » ait un sens. » Walid Klai, porte-parole du Collectif « Vérité et Justice pour Hakim Ajimi », va droit au but. « Nous ne faisons pas le procès de la police mais des agents qui ont causé la mort d’Hakim » lance-t-il à la foule (environ 200 personnes), sous l’œil ému de Zohra et de Boubaker Ajimi, les parents d’Hakim, silencieux et visiblement épuisés.

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Walid Klai, porte-parole du collectif

Walid Klai a également évoqué les conditions dans lesquelles le jeune homme de 22 ans a été interpellé par deux agents de la Brigade anti-criminalité poursuivis « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger » et cinq policiers municipaux, poursuivis quant à eux pour « non-assistance à personne en danger », soit 7 agents pour le plaquer et pratiquer « une clé d’étranglement qui n’était pas nécessaire ». Selon les rapports d’expertise médicale, « la mort lente et douloureuse » du jeune homme est due à « une asphyxie mécanique, conséquence d’une compression thoracique et d’une clé d’étranglement pratiquées par les policiers durant trop longtemps ».

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Une pratique enseignée dans les écoles de police et que le collectif souhaite voir interdite et que la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS) qualifie de « barbare ». Cette commission a été supprimée par Nicolas Sarkozy malgré l’augmentation de 50% des plaintes en 2009 et 2010 a notamment rappelé, Abdelaziz Chaambi, militant associatif dans la région lyonnaise, qui a aussi été victime de cette fameuse clé d’étranglement, interdite dans de nombreux pays européens.

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Abdelaziz Chaambi

Après de nombreux rebondissements judiciaires et après avoir subi un certain nombre de pression, le collectif annonce que le procès des deux policiers de la BAC, poursuivis pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en péril » aura lieu du 16 au 20 janvier au Tribunal Correctionnel de Grasse, bien que la famille aurait souhaité qu’ils soient jugés dans une cour d’assises, prononçant des peines plus lourde. « Les policiers risquent deux ans de sursis » a précisé Dorsaf Briki, membre actif du comité « Vérité et Justice pour Hakim Ajimi » qui a affirmé que « le procès ne sera qu’une étape » dans la lutte qu’ils mènent pour la justice et la vérité.

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Samir Baaloudj

Pour en arriver là, la lutte a été longue. Les agents ont d’abord été placés en position de témoins assistés en 2008, puis mis en examen en 2009, ensuite déchargés de toute responsabilité en 2010 et aujourd’hui renvoyés devant le tribunal de Grasse ce mois de janvier 2012.

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Omar Slaouti

Les différentes prises de parole ont cité les nombreuses victimes de violences policières à l’image d’Ali Ziri retraité algérien décédé le 11 juin 2009 à Argenteuil suite à son interpellation par la police. Le procureur de la République de Pontoise vient de prononcer un non-lieu dans cette affaire, et ce, malgré les conclusions de l’autopsie de l’institut médico-légal de Paris qui relève l’existence de 27 hématomes. Le 14 janvier prochain, le collectif Ali Ziri, ira inscrire sur une plaque de marbre : « Ali Ziri, 69 ans, mort suite à son interpellation par la police nationale d’Argenteuil, ici même ». Une plaque qui sera visible de tous et visible des policiers a insisté Omar Slaouti, membre actif du collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.

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Adil Fajry

La dernière affaire en date est celle de Wissam El Yamni aujourd’hui dans le coma après son interpellation musclée par deux policiers à Clermont-Ferrand, aujourd’hui visés par une information judicaire. Le jeune homme de 30 ans a été arrêté la nuit de la Saint-Sylvestre car il aurait lancé des projectiles sur leurs véhicules. Il a été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat. Il est tombé dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport. Des membres du MIB, rejoints par d’autres collectifs se rendront prochainement à Clermont-Ferrand pour accompagner la famille de Wissam dans leur démarche judicaire.

D’autres, à l’image d’Adil Fajri ont appelé à l’union et la lutte sur le terrain politique, faisant écho aux différentes initiatives ou mouvements qui naissent dans les quartiers populaires de France. A l’image des 3es Rencontres Nationales des Luttes de l’Immigration ou encore « Le Printemps des Quartiers Populaires ».

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Boubaker (père de Hakim)

Les appels se multiplient pour que la mobilisation se poursuive en vue du procès dans une semaine. Les militants s’organisent déjà pour se rendre en masse devant le Tribunal Correctionnel de Grasse. Durant la semaine du procès, un point info aura lieu chaque jour devant le tribunal de 16h à 18h et le vendredi toute la journée.

Henda Bouhalli – Med’in Marseille, 9 janvier 2012.

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Une réponse à [Justice pour Hakim Ajimi] Manifestation du 7 janvier 2012 à Grasse (2)

  1. Gégé dit :

    Wissam El Yamni est mort ce soir à Clermont… flics porcs assassins!

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