Violence : trois policiers municipaux suspendus
La Chapelle-Saint-Luc – Olivier Girardin annonce une mesure de précaution « sans préjuger de la responsabilité des agents ».
Deux agents expérimentés de la police municipale ainsi qu’un stagiaire ont été suspendus par le maire de La Chapelle-Saint-Luc. Une décision qui fait suite à une enquête administrative interne menée ces derniers jours.
Les faits remontent au 21 décembre dernier lorsque les agents municipaux se lancent à la poursuite d’un exhibitionniste qui sévirait rue Gaston-Berger.
La victime, une factrice, vient de lancer un appel d’alerte. Sur place, les policiers font face à Rachid Djemli dont l’allure correspond au signalement. À la vue de la patrouille, l’homme s’enfuit. « Je n’aurais jamais dû, j’ai eu peur », plaidera-t-il quelques jours plus tard.
Une course-poursuite s’engage alors au cœur du quartier. Dans la rue Claude-Debussy, Rachid Djemli grimpe quatre étages d’un immeuble avant de se rendre. Il est menotté. « L’un des policiers me dit “Tu m’as bien fait courir” avant de m’attraper par les menottes et de me balancer dans l’escalier. »
L’homme s’effondre, plusieurs vertèbres fracturées. Placé en garde à vue, il est rapidement orienté vers le centre hospitalier de Troyes puis transféré au CHU de Reims.
Le 3 janvier, un médecin légiste établit 90 jours d’ITT (interruption totale temporaire de travail) au vu des radiographies, « sous réserve de complications ». Jeudi, son avocat entendait « saisir le procureur de la République ».
Depuis, Olivier Girardin a décidé de suspendre les trois agents. « Au regard de l’ensemble des éléments dont je dispose et sans préjuger de leur responsabilité, j’ai décidé de les suspendre à titre conservatoire. » Une mesure de précaution sur laquelle le maire ne s’étendra pas. Et ceci « dans l’attente des suites que donnera ou non le procureur de la République ».
Alex Perrin qui analyse et dissocie deux affaires. L’exhibition sexuelle, tout d’abord, point de départ de l’intervention des agents. « L’enquête est toujours en cours mais des éléments objectifs plaident pour la responsabilité de cet homme. »
Les violences policières, ensuite, pour lesquelles le procureur de la République reste « en attente de la plainte dont il est fait état. Pour l’instant, je n’ai pas encore été saisi. » Seule certitude, « sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale, j’ai reçu les éléments transmis par le maire. »
Si une plainte devait atterrir sur le bureau du procureur, et donc croiser les éléments fournis par le maire, « je ferais naturellement diligenter une enquête » concluait, hier, Alex Perrin.
Leur presse (Céline Tillier, L’Est-Éclair), 7 janvier 2012.