[Révolution tunisienne] Quand le pouvoir visite Kasserine et Thala

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326147122.jpgLa Troïka se fait conspuer à Kasserine

Les chefs des trois partis de la coalition au pouvoir (ou Troïka), s’attendaient-ils à un accueil populaire chaleureux ? Si c’était le cas, leur déception a dû être trop grande. Et pour cause…

Le président de la République Moncef Marzouki (Congrès pour la République), le chef du Gouvernement Hamadi Jebali (Ennahdha) et le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaâfar ‘Ettakatol), en visite dimanche à Kasserine à l’occasion du 1er anniversaire de la révolution, ont été plutôt mal accueillis par les habitants.

Le cortège officiel a eu en effet du mal même à se frayer un passage lors de sa visite au gouvernorat pour rencontrer les habitants et célébrer avec eux le premier anniversaire de la révolution, dont ils ont été parmi les principaux acteurs. Il a fallu l’intervention des services de l’ordre pour disperser les habitants qui ont revendiqué leur droit au travail, l’indemnisation des familles des martyrs et des blessés de la révolution ainsi que le jugement de ceux qui ont tiré en janvier 2011 sur des manifestants pacifiques.

Les trois dirigeants du pays ont  promis d’accélérer le jugement des accusés, de soigner certains blessés à l’étranger, ainsi que l’implantation bientôt de 26 projets dans la région… Ce n’était pas suffisant pour éviter l’inévitable « Dégage ! », réservé il y a un an à Ben Ali et ses sbires.

Autant dire qu’en une année, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la révolution tunisienne, qui a pris de l’eau de toutes parts.

Leur presse (Kapitalis.com), 8 janvier 2012.


Marzouki « malmené », les trois « présidents » hués à Kasserine

A l’occasion de la célébration de la journée du martyr, Moncef Marzouki, président provisoire de la République, Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée Constituante et Hamadi Jebali, chef du Gouvernement, se sont rendus, dimanche 8 janvier 2012 à Kasserine pour prendre part aux festivités marquant la célébration de cet événement.

Selon les données rapportées par des radios de la place, à la délégation de la Cité Ezzouhour, devant le siège de la municipalité, alors qu’il était prévu que les trois dirigeants prononcent un petit discours, Moncef Marzouki a entamé le sien mais n’a pas pu le terminer, vu la cohue et la confusion régnant sur les lieux. Hués par les personnes présentes sur place, les officiels ont dû quitter les lieux. Les habitants de Kasserine, en colère, reprochent au gouvernement de n’avoir pas tenu ses promesses.

Pour eux, jusqu’à maintenant et malgré le lourd tribut en martyrs payé par la région, Kasserine n’a bénéficié d’aucune retombée : ni emplois, ni développement régional !

Leur pressse (Business News), 9 janvier 2012.


Les jeunes chômeurs de Kasserine au président tunisien : « Marzouki dégage ! »

Le président tunisien Moncef Marzouki, en visite hier dans le gouvernorat de Kasserine (centre-ouest) pour rendre hommage aux « martyrs » de la révolution, a été hué et empêché de terminer un discours par des jeunes chômeurs, selon la radio Mosaïque FM et un habitant de la ville.

Selon un témoin à Kasserine, M. Marzouki a été accueilli à son arrivée au gouvernorat par un groupe de 200 à 300 jeunes qui réclamaient du travail et qui criaient : « Marzouki Dégage ! », « Jebali dégage ! ». Le président Marzouki et le Premier ministre Hamadi Jebali effectuaient une visite à Thala et Kasserine pour rendre hommage aux martyrs de la révolution dont la Tunisie s’apprête à fêter le premier anniversaire le 14 janvier. Ces deux villes ont payé un lourd tribut — au moins 25 morts — lors de la répression du soulèvement de 2010/2011 qui a abouti à la fuite de Ben Ali. M. Marzouki, qui devait prononcer un discours, a dû quitter les lieux, selon la radio Mosaïque FM, tandis que les jeunes protestaient contre « les promesses non tenues » envers les régions déshéritées de la Tunisie.

Auparavant, lors d’une séance de travail avec les représentants régionaux, M. Jebali avait annoncé le lancement d’une consultation nationale sur le développement des régions de l’intérieur du pays. « Il est temps de dépasser l’écart entre les régions et de rectifier le processus injuste de l’ancien régime », a déclaré M. Jebali selon l’agence TAP, en précisant que des mesures seraient annoncées à la mi-mars à l’issue de la consultation. Le soulèvement populaire est parti des régions déshéritées du centre du pays, ignorées sous l’ancien régime qui a privilégié les zones côtières et touristiques.

Mais un an après la révolution, le mécontentement reste très fort dans ces régions frappées par un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale de 19 %.

Leur presse (ElWatan.com), 9 janvier 2012.


Onze cas d’intoxication parmi les agents de sécurité à Thala

Onze agents de l’ordre parmi les forces de sécurité ayant accompagné le premier ministre Hammadi Jebali à Thala, ont été victime d’intoxication alimentaire. Le repas servis aux agents de sécurité serait à l’origine de cette intoxication.

Les agents de police ont été transportés aux hôpitaux de Thala et de Kasserine ; neuf parmi eux ont quitté l’hôpital ; les deux autres sont restés sous observation médicale. (…)

Leur presse (Mosaïque FM), 8 janvier 2012.

Ce contenu a été publié dans L'insurrection tunisienne et ses suites, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.