Chine : la police abat sept « terroristes » preneurs d’otages au Xinjiang
La police a abattu sept preneurs d’otages appartenant à un « groupe terroriste » au Xinjiang, région instable du nord-ouest de la Chine à population musulmane, lors d’une opération qui a permis de libérer les deux otages, a annoncé le gouvernement régional.
Un policier a été tué et quatre « suspects » ont été blessés et arrêtés lors de cette opération survenue mercredi soir après qu’un « groupe terroriste violent » a pris en otages deux personnes dans le comté de Pishan, dans le sud de la région, ont précisé les autorités du Xinjiang sur leur compte de microblog.
Cette région, frontalière de huit pays aux confins de l’Asie centrale, compte une large population musulmane et Pékin y est aux prises depuis des années avec une insurrection larvée et des violences sporadiques.
Les autorités chinoises, qui maintiennent une très forte présence policière au Xinjiang, accusent les « trois forces » de « l’extrémisme, du séparatisme et du terrorisme » de tenter de déstabiliser la région.
Les spécialistes étrangers du terrorisme jugent toutefois improbable l’existence de cellules terroristes organisées dans la région reculée du Xinjiang. La principale minorité ethnique du Xinjiang, ses près de neuf millions de Ouïghours, des musulmans turcophones, se plaint d’être exclue du développement de la Région autonomome riches en ressources naturelles et d’être victime d’une discrimination religieuse et culturelle.
On ignore si les preneurs d’otages de Pishan, situé à 1.800 km au sud-ouest de la capitale régionale Urumqi, aux portes du désert du Takla-Makan, étaient d’ethnie ouïghoure.
Mais Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour qui regroupe des exilés, a fait état d’une confrontation entre des Ouïghours et la police locale qui serait due au mécontentement face à la répression de cette minorité ethnique. « C’était une forme de protestation, parce qu’ils (les Ouïghours) n’ont aucun autre moyen d’exprimer leur mécontentement », a-t-il dit, contacté par l’AFP en Suède. Il a ajouté que le gouvernement régional avait récemment lancé une nouvelle campagne de répression qui s’était soldée par la disparition de plusieurs personnes. « Elles ont été emmenées par les forces armées, qui ont refusé de dire où elles se trouvaient », a-t-il dit, évoquant aussi de nouvelles « restrictions des activités religieuses » pour ces musulmans qui pratiquent une forme modérée d’islam.
Contactée par l’AFP, la police de Pishan a refusé de faire des commentaires tandis que le gouvernement régional n’était pas joignable. Il s’agit des premiers troubles connus au Xinjiang depuis une série d’attaques contre un commissariat, un marché de rue et un restaurant qui avaient fait au moins une vingtaine de morts en juillet dernier à Hotan et Kashgar.
Leur presse (Agence Faut Payer), 29 décembre 2011.