[Amiens] Série de représailles à la prison

Coups de feu sur la prison d’Amiens

Quatre coups de feu ont été tirés hier soir sur la porte principale de la maison d’arrêt d’Amiens, alors que des surveillants se préparaient à sortir, selon des sources concordantes.

L’équipe de surveillants de l’après-midi attendait l’autorisation de quitter l’établissement, lorsque quatre détonations ont retenti : quatre tirs de calibre 12 tirés « presque à bout portant » avec un fusil sur une vitre pare-balles, au niveau de la porte d’entrée, a indiqué Étienne Dobremetz, secrétaire régional adjoint à Lille du syndicat Ufap.

« En l’état actuel des investigations, personne n’est identifié », a indiqué le parquet d’Amiens, qui a saisi l’antenne amiénoise de la police judiciaire de Lille.

Pour Étienne Dobremetz, ces tirs s’inscrivent dans une série de « représailles » en raison de la politique de la nouvelle direction de la prison, qui « met un peu d’ordre à l’intérieur », en termes de « discipline et de sécurité », alors qu’il y avait selon lui « un peu de laisser-aller ». « Ça gêne ceux qui avaient leurs petites habitudes à l’intérieur », a ajouté le syndicaliste.

La voiture d’une surveillante gradée, stationnée devant la prison, a ainsi été incendiée, indique M. Dobremetz. « Ça a commencé par des individus qui ont pris à partie certains collègues leur disant de “faire attention à eux”. »

« Tous les deux, trois mois, il se passe un truc, on s’inquiète », ajoute-t-il.

La maison d’arrêt est située au nord d’Amiens, dans l’un des secteurs les plus sensibles de la ville.

« À cet instant, les autorités pénitentiaires ne semblent pas mesurer l’ampleur de ces actes et l’effet dévastateur que cela peut avoir sur les personnels pénitentiaires. Aucune mesure n’a été proposée par l’administration le temps de la réparation des dégâts constatés », a affirmé de son côté le syndicat CGT Pénitentiaire.

Les syndicats pénitentiaires locaux demandent notamment la mise en place d’une cellule de crise, ainsi qu’une fouille générale de l’établissement et des patrouilles de police pour sécuriser l’entrée et la sortie des agents.

La maison d’arrêt emploie 113 surveillants pour 500 à 550 détenus dans un bâtiment prévu pour en abriter 300, selon l’Ufap.

Leur presse (Agence Faut Payer), 12 décembre 2011.

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