ÉDITO
Depuis l’édito du mois dernier et malgré les parcours douloureux, on est content d’avoir pu acceuillir dans le quartier de nouveaux voisin-e-s venu-e-s de loin. Une cinquantaine de Somaliens, Érythréens, Soudanais, Éthiopiens ou Congolais en demande d’asile vivent de manière solidaire et encore très précaire dans les bureaux d’une ancienne boucherie industrielle que la Mairie avait laissé à l’abandon depuis une dizaine d’années, rue du Dr Bertillon [Pied de nez fortuit au Dr Bertillon, sinistre anthropo-criminologue, père de la biométrie et de la cartographie policière des corps humains, qui a apporté une contribution déterminante aux répressions et fichages exercés actuellement sur les migrants.]. Les nombreux-ses réfugié-e-s à la rue en plein hiver, et le laissez-faire de la préfecture qui veut juste que tout ce monde reparte au plus vite, a amené la coalition d’associations dijonnaises mobilisées à soutenir des démarches de réquisition d’immeubles et à s’y recoller si nécessaire. En attendant d’avoir fait exploser l’exploitation mondialisée que les frontières protègent tant bien que mal, il y a besoin de soutien matériel et de bricolage rue Bertillon, et les assos débordées cherchent à former des bénévoles pour aider à suivre les dossiers de demande d’asile et les recours en cas de refus.
Au retour de Valognes, nous sommes heureux-ses de constater aussi que le train CASTOR, transporteur de déchets morbides et ingérables, a connu un retard historique et donc un coût record pour Areva et consorts, grâce aux résistances conjuguées et offensives du côté francophone et allemand : enchaînements, déformations des voies, bloquages, sit-in massifs, manifs et sabotages… Nous participerons le 8 décembre (voir programme) à une rencontre avec le collectif anti-nucléaire de Saône-et-Loire pour se pencher sur les suites localisées, parce que du centre d’armement de Valduc au projet de zone d’enfouissement à Bure, il y a fort à faire dans le coin pour mettre en déroute la société nucléaire.
Et puisqu’on ne croit plus au père Noël mais à l’action collective, nous irons aussi le 22 décembre devant la Mairie à l’occasion du prochain conseil muncipal pour partager une soupe proposée par le Potager Collectif des Lentillères. Histoire de s’assurer que le Pot’Col’Le ne se fasse pas déménager par l’« éco-cité » et de faire passer un peu de l’énergie du quartier.
Sur tout ça, à bientôt !
Programme de décembre de l’espace autogéré des Tanneries.