[Montpellier] Commandement de quitter les lieux et article ML sur les magouilles municipales

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Salut tous,

L’huissier est venu délivrer un commandement de quitter les lieux. À partir de lundi il fera appel aux forces de police pour nous y forcer.

Du côté de la municipalité, silence radio. Midi-Libre nous informe (pour une fois) :

L’élue monnayait ses promesses de logement

« Je conteste. » Chantal Chassonnerie, 59 ans, épuisée au point de rester assise face au tribunal, se défend comme elle peut.

« Vous n’avez jamais reçu d’argent pour faciliter l’obtention de logement ? », s’étonne le président.

« Non, jamais. »

« Vous aviez pourtant déclaré le contraire aux policiers et au juge d’instruction. »

L’ex-conseillère municipale et ex-présidente de la fédération régionale du logement est dans la tourmente depuis sa mise en examen, en avril 2008. Cette autodidacte issue d’un milieu populaire, qui a tutoyé le pouvoir, a fini par se brûler les ailes en cédant aux sirènes de l’argent facile de la corruption.

Mardi soir, le tribunal, avant de la condamner à un an de prison avec sursis et 7500 € d’amende, a décortiqué comment l’élue a ainsi trompé des gens modestes en quête d’un logement social. Chantal Chassonnerie recevait dans son bureau, à l’ancienne mairie, et demandait 500 à 3000 €, toujours en liquide, pour intercéder auprès des organismes HLM. Elle réclamait aussi 20 € d’adhésion pour son association des locataires de La Paillade.

Elle remettait alors un reçu « pour entretenir la confusion. Elle a joué sur les deux tableaux, d’élue et de présidente d’association, pour s’enrichir sur leur dos », dénonce le vice-procureur.

Et comme souvent dans ce genre de dossier, c’est la non tenue de ces promesses qui a débouché sur des plaintes. « Je lui ai donné 1000 €, elle ne m’a jamais rappelé », dit l’une d’elles. Une dizaine de victimes spoliées ont fini par se manifester, pour une dizaine de milliers d’euros perçus. En revanche, on ne saura jamais si d’autres sont restées silencieuses et si, pour certains, la combine a fonctionné.

Les témoignages comme les écoutes téléphoniques et les relevés de compte, où figurent de nombreux versements en liquide, sont accablants. Et pourtant, la prévenue nie jusqu’à l’absurde. Ses explications sur son revirement de position sont confuses. Elle avait pourtant expliqué avoir fini par céder aux nombreuses sollicitations des demandeurs de logement, parce qu’elle avait des soucis d’argent et de découvert. Désormais, elle avance une théorie du complot pour justifier la cabale dont elle serait victime.

« J’ai eu une grosse pression de la part des policiers, notamment un syndicaliste proche du PS. Et devant le juge, il était là, j’ai eu peur, avance Chantal Chassonnerie. J’avais déjà eu des menaces. Se présenter aux législatives à Montpellier, c’est dangereux. On m’avait dit que je ne survivrais pas. Et j’ai aussi combattu la mosquée de La Paillade comme conseillère municipale, on a voulu me faire dégringoler. C’est la même famille qui a déposé plainte. »

Seul son avocat a abondé dans son sens. Il s’est dit « scandalisé par une instruction à charge parce qu’il faut la peau de madame Chassonnerie, il n’y a aucune preuve dans ce dossier » et a osé demander la relaxe. Sans l’obtenir.

L’enquête
Outre les témoignages et les relevés bancaires, les écoutes téléphoniques sont accablantes pour la prévenue. Extraits.
« Est-il possible de faire une rallonge ? », demande-t-elle à une cliente.
Une autre l’appelle et se dit déçue du T3 que la mise en cause lui promet. « Par rapport à ce que je t’ai donné, j’aurais aimé avoir un pavillon. »
« C’est pas moi qui les construis », répond Chassonnerie.
Une autre dame vient d’apprendre que certains n’ont payé “que” 500 € alors qu’elle a déboursé 1000 €. « Je t’ai fait confiance, je t’ai donné 1000 € en cash, la paye de mon mari, j’ai même pas de quoi acheter les couches… Chantal, madame, rends-moi mes sous. »
« Oui, oui, oui, pas de souci. »

Parcours
À La Paillade, Chantal Chassonnerie s’était fait connaître par son engagement total dans le milieu associatif du logement. Elle y a tissé son réseau et connaissait de fait tous les rouages d’ACM et de l’obtention des logements sociaux. Cette position lui a servi de tremplin en politique.
En 2001, elle avait été élue conseillère d’opposition sur la liste Dugrip (RPR-UDF). Elle siégeait ensuite sous le sigle “sans étiquette”, avant de rallier le MRC de Chevènement. Aux législatives de 2007, sur la IIe circonscription, sa liste “Rassemblement pour le changement et la défense du citoyen” récolte 0,37 % des voix. Pressentie sur celle de la majorité municipale en 2008, elle est finalement écartée par Frêche.

Leur presse (Yanick Philipponnat, Midi-Libre), 25 novembre 2011.

C’est un peu comme lors de notre premier entretien en mairie où les chargés de mission nous ont proposé des logements individuels en faisant semblant de ne pas comprendre notre projet de vie…

Mailing (contact), 25 novembre 2011.

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