Grèce : les staliniens collaborent, les flics assassinent

 

En Grèce, la deuxième journée a viré en bataille ouverte entre les staliniens et les anti-autoritaires. Après que le service d’ordre stalinien a attaqué des anarchistes voulant accéder au parlement et qu’il a même rendu certains à la police, ceux-ci ont riposté par des pavés et des cocktails molotov lancés en direction des rangs du syndicat stalinien PAME. Le syndicaliste Dimitris Kotsaridis âgé de 53 ans est mort dans les affrontements, mais non pas à cause d’un pavé, comme cela a été et est toujours dit par de nombreux médias bourgeois, mais à causé d’une crise cardiaque probablement due à l’emploi massif de gaz lacrymogène de la part de la police.

Déjà hier, la grève a mobilisé des centaines de milliers de personnes dans toute la Grèce. Rien qu’à Athènes, entre 200’000 et 500’000 personnes étaient dans la rue. À la place Syntagma devant le parlement et dans les rues autour, les flics ont dû subir des attaques massives : pavés, cocktails molotovs, coups à l’aide de mobilier urbain divers (vidéos : 1 / 2). Vers la fin de l’après-midi, les flics ont finalement réussi à évacuer la place Syntagma, 25 d’entre eux ont été hospitalisés à Athènes. Il y a également eu de nombreux blessés dans les rangs des manifestants, ainsi que 28 personnes en détention provisoire et 5 arrêtées.

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Étant donné que hier, les flics ont failli perdre le contrôle à la place Syntagma, ils ont aujourd’hui été soutenu par leurs chiens de garde staliniens, le service d’ordre du PAME. Celui-ci a activement empêché les insurgés d’accéder à la place Syntagma en les frappant et en les rendant à la police. Cette collaboration ouverte a enragé les anti-autoritaires et ils ont violemment attaqué la foule de syndicalistes sur la place Syntagma. Après leur départ, se livrent des batailles avec la police qui perdurent encore.

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Les médias du pouvoir racontent l’histoire bien évidemment un peu autrement. Soit ils n’ont pas rectifié le mensonge que le mort aurait succombé à ses blessures de tête dues à un pavé, soit ils ne rapportent pas l’information qu’il est devenu victime d’une guerre civile chimique. En outre, ils parlent des « autonomes complètement fous » ayant attaqué des « manifestants pacifiques » sans aucune raison. C’est probablement ce qui sera écrit dans tous les journaux demain. Les députés à l’intérieur du parlement assiégés sont en même temps actuellement en train de voter de nouvelles mesures d’austérité.

Affaire à suivre…

en français

… en anglais 1 / 2

Le Réveil, 20 octobre 2011.

 

Grèce : La vie reprend son cours à Athènes toujours perturbée par des grèves

Après deux jours de grève générale en Grèce et de manifestations émaillées de violents incidents qui se sont soldés par la mort d’un syndicaliste communiste, la vie reprenait son cours vendredi dans la capitale qui restait perturbée par des mouvements catégoriels de grève.

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Après le vote jeudi soir au parlement d’une loi très contestée qui impose une nouvelle cure d’austérité aux Grecs, le centre de la capitale, dévasté par deux jours d’impressionnantes manifestations au cours desquelles de jeunes fauteurs de trouble ont systématiquement saccagé trottoirs, piliers en marbre, façades de banques et cabines de téléphone, a été nettoyé pendant la nuit et la circulation a repris quasi normalement.

Les taxis jaunes, qui ont pris part au mouvement et refusent la libéralisation de leur secteur imposée par les créanciers du pays comme les lois d’austérité, étaient de retour place Syntagma, en face du parlement, où les stigmates des destructions étaient toutefois encore visibles.

Des commerçants nettoyaient le pas de leur boutique, redressaient des bacs de plantes renversés et tentaient d’effacer les slogans appelant à la révolution, écrits à la bombe.

La présence dans l’air des gaz lacrymogènes lancés par les forces de l’ordre continuait de se faire sentir, mais sans commune mesure avec la veille au soir où il était impossible de traverser la place sans être fortement incommodé.

Un agent réglait la circulation sur la place Syntagma, où la plupart des feux tricolores ont été détruits tandis qu’un employé municipal, stylo en main, recensait les dégâts ayant affecté les feux et la voirie.

Les marches en marbre de l’hôtel Grande-Bretagne, au coin de la place, qui ont été pilonnées et détérioriées par des manifestants comme quasiment à chaque manifestation — le marbre servant de projectile — n’étaient pas encore réparées.

Au Pirée, les marins poursuivaient leur grève, paralysant les liaisons avec les îles, tandis que les éboueurs achevaient leur troisième semaine de grève dans la capitale.

Dans le centre de la ville et certains quartiers de la périphérie toutefois les tas d’ordures amoncellées, dont certains avaient été incendiés par les chauffeurs de taxi en colère, avaient été enlevés des trottoirs, certains éboueurs semblant avoir repris le travail.

Leur presse (Agence Faut Payer), 21 octobre 2011.

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