Grève générale en Grèce

 

Au premier jour d’une grève générale de 48 heures, la dépêche AP du 19 octobre indique au moins 100.000 personnes manifestants à Athènes et 15.000 à Thessalonique. L’AFP annonce que « plus de 125.000 personnes selon la police ont défilé dans les rues des grandes villes grecques pour protester contre un nouveau train d’austérité imposé par le gouvernement. »

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Athènes : Le parlement encerclé par les travailleurs

Selon AP : « Tous les secteurs, des dentistes aux avocats en passant par les enseignants, ont décidé d’arrêter le travail (…) Les avions étaient restés cloués au sol dans la matinée mais certains ont redécollé dans l’après-midi, les contrôleurs aériens ayant ramené à 12 heures au lieu de 48 la durée de leur mouvement. Des dizaines de vols intérieurs et internationaux étaient cependant encore annulés. Les ferries sont restés à quai tandis que les transports publics étaient perturbés même si bus, métro et tramway ont fonctionné à Athènes pour faciliter les déplacements des manifestants. » Selon l’AFP, « transports, écoles, musées et secteur public étaient paralysés, mais aussi commerces, taxis et entreprises privées dans le cadre de la cinquième grève générale en Grèce depuis le début de l’année. »

À Athènes, selon l’AFP, le Parlement a été encerclé par les protestataires. Des affrontements ont éclaté quand des groupes de jeunes ont lancé cocktails Molotov et pierres sur un barrage de policiers, qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes. Des incidents ont aussi opposé propriétaires de taxis dénonçant la libéralisation du secteur et forces de l’ordre. AP annonce aussi des affrontements à Thessalonique entre manifestants et forces de répression.

Solidarité ouvrière, 19 octobre 2011.

 

Grève et manifestations contre l’austérité en Grèce

Une grève générale de 48 heures a débuté mercredi en Grèce et de violents affrontements se sont produits à Athènes entre forces de l’ordre et manifestants cagoulés devant le siège du parlement. Malgré ce vaste mouvement de contestation, les députés ont adopté dans la soirée en première lecture un nouveau plan d’austérité.

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Une grève générale de 48 heures, la plus importante depuis des années, a débuté mercredi en Grèce et de violents affrontements se sont produits à Athènes entre forces de l’ordre et manifestants cagoulés devant le siège du parlement.

Malgré ce vaste mouvement de contestation, les députés, dont les 154 élus socialistes, ont adopté dans la soirée en première lecture un nouveau plan d’austérité. Ils devront encore se prononcer jeudi article par article.

Ce nouveau train de mesures comprend notamment une réduction des salaires et des retraites dans la fonction publique, une hausse des impôts, une suspension des accords salariaux de branche et l’instauration du droit de licenciement dans l’administration.

La grève de 48 heures entamée mercredi concerne les administrations, les entreprises, les services publics mais également les commerces de détail.

Plus de 100.000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes.

« C’est l’une des plus grandes manifestations de ces dernières années. Les gens montrent qu’ils sont déterminés à manifester contre les politiques suivies », a témoigné une manifestante, Mary Bossis, professeur à l’Université du Pirée.

« Nous n’en avons pas fini avec les manifestations. Nous sommes arrivés à un point où les gens ont le sentiment que le gouvernement ne les représente plus, où ils veulent un changement radical », a-t-elle ajouté.

Impopulaire, le Premier ministre socialiste George Papandreou a réclamé le soutien de ses concitoyens sur sa politique d’austérité qu’il juge indispensable pour sortir la Grèce de son endettement.

Après deux ans de ce régime drastique, la colère était évidente mercredi chez les manifestants furieux non seulement contre leur propre gouvernement mais aussi contre les créanciers internationaux exigeant une telle politique d’austérité.

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COCKTAILS MOLOTOV

« Qui essaient-ils de tromper ? Ils ne nous sauvent pas. Avec ces mesures, les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches. Et bien je dis : “Non merci. Je ne veux pas de votre aide” », a déclaré un fonctionnaire de 50 ans, Akis Papadopoulos, dans un défilé.

S’exprimant avant le vote, Nikos Kioutsoukis, l’un des responsables du syndicat du secteur privé GSEE, a jugé que les députés auraient dû rejeter les nouvelles mesures d’austérité « s’il leur reste encore un peu d’humanité, de décence, de fierté et d’esprit national ».

Malgré le déploiement de plus de 7.000 policiers dans la capitale, des manifestants casqués et cagoulés, vêtus de noir, ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes place Syntagma, devant le parlement.

De violents affrontements s’étaient produits fin juin au même endroit lors d’une précédente manifestation.

Pour la première fois, les manifestants sont arrivés jusqu’aux marches de l’édifice, forçant les policiers à reculer. L’odeur des gaz lacrymogènes était perceptible à l’intérieur du parlement.

Au milieu des détonations provoquées par les grenades lacrymogènes, des colonnes de fumée noire provoquées par les cocktails Molotov se sont élevées sur la place. Après plusieurs heures de confrontation, la police a fini par vider la place mais des heurts se sont poursuivis dans des rues adjacentes.

Au moins sept personnes ont été hospitalisées et d’autres ont souffert de problèmes respiratoires, de brûlures légères ou de coups à la tête. Des affrontements ont aussi été signalés sur des avenues loin du principal rassemblement.

Au moins trois agences bancaires et trois hôtels ont été endommagés tandis que l’Acropole disparaissait derrière un nuage de fumée provenant d’amas de détritus en feu. Un bâtiment occupé par une banque a été évacué après avoir été incendié par des cocktails Molotov.

« LA LIMITE DU SUPPORTABLE »

La police a aussi fait état de violences en Crète, où plus de 20.000 personnes ont manifesté contre l’austérité, et dans les villes de Thessalonique, Volos, Lamia et Patras.

Quelque 400 dockers se sont rassemblés à l’entrée du port du Pirée tandis qu’un millier de gardiens de prison se sont réunis devant le ministère de la Justice.

Les contrôleurs aériens ont décidé d’assouplir leur mouvement et d’observer un débrayage de douze heures seulement (de minuit à midi) pour ne pas pénaliser les voyageurs. Un porte-parole de l’aéroport d’Athènes a indiqué que 150 vols nationaux et internationaux avaient été annulés tandis que 16 vols ont été reportés.

Cette grève survient avant un sommet de l’Union européenne dimanche consacré à la crise de la dette souveraine dans la zone euro et à la question du déblocage d’une nouvelle tranche d’aide pour permettre à la Grèce de faire face à ses échéances financières au-delà du mois de novembre.

George Papandreou dispose d’une courte majorité de quatre sièges au Parlement mais il a réussi à maintenir la discipline au sein du groupe parlementaire du Pasok, dont les 154 députés ont voté en faveur de son projet.

Le malaise est pourtant perceptible chez les députés socialistes, dont un a démissionné lundi en signe de protestation contre l’austérité.

« Il est évident que la société a atteint la limite du supportable », a déclaré une députée Pasok, Elpida Tsouri.

Le ministre de la Réforme administrative, Dimitris Reppas, a pour sa part évoqué le sentiment d’isolement qui règne au sein du parti au pouvoir, se comparant à un homme « jeté aux lions ». « Au gouvernement, on se sent comme des gens dans le Colisée, face au monstre de la dette, sous l’œil de la foule dans les tribunes », a-t-il dit.

La Grèce qui connaît une troisième année de récession accuse une dette publique qui s’élève à 162 % de son produit intérieur brut (PIB).

Leur presse (Reuters), 19 octobre 2011.

 

Manifestations record en Grèce, heurts près du Parlement

200 jeunes ont bombardé de cocktails molotov une barrière installée par la police pour fermer l’accès au parlement.

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Des affrontements ont éclaté mercredi 19 octobre entre groupes de jeunes et police près du parlement grec, dans le centre d’Athènes, noyé sous les gaz lacrymogènes de la police et les fumées de nombreux incendies de poubelle, en marge d’une manifestation géante contre l’austérité.

Les grands hôtels de la place Syntagma ont fermé leurs volets face à l’offensive de groupes de manifestants vêtus de noir et masqués, lançant bouts de marbre et autres projectiles sur la police massée devant le parlement, où doit être voté jeudi un nouveau projet de loi d’austérité à la demande des créanciers internationaux du pays.

Une guérite abritant en temps ordinaire un evzone, les gardes nationaux vêtus de la traditionnelle fustanelle dont le pas cadencé fait la joie des touristes, a été incendiée, sous les yeux de centaines de journalistes du monde entier venus assister à l’épreuve de force entre le peuple grec et ses gouvernants au bout de plus de deux ans de crise.

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125.000 manifestants dans le pays

Un peu plus tôt à la mi-journée, quelque 200 jeunes avaient commencé à bombarder de cocktails molotov et de pierres une barrière installée par la police pour fermer l’accès au parlement, s’attirant en riposte des tirs de gaz lacrymogènes et de bombes assourdissantes.

Les affrontements se poursuivaient en début d’après-midi aux marges d’un rassemblement qui restait fourni autour de Syntagma, à l’issue de manifestations ayant réuni quelque 70.000 personnes, selon la police, environ 200.000 selon les syndicats. Pour tout le pays, la police recensait quelque 125.000 manifestants.

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Poubelles en feu

Alors que près de 5.000 policiers ont été placés en état d’alerte, des groupes ont aussi cassé à coups de barres de fer une guérite placée devant un des bâtiments du ministère des Affaires Étrangères, avant d’être repoussés par une charge des forces anti-émeute.

Un peu plus loin, quelque 300 propriétaires de taxis sur les milliers manifestant contre la libéralisation de leur profession ont bombardé un cordon policier de pierres et de poubelles, déclenchant des tirs de lacrymogènes.

Des poubelles, débordant sur la chaussée après plus de deux semaines de grève des éboueurs, brûlaient aussi sur des grandes artères du centre.

La police a concentré ses forces sur la sécurisation du parlement, mais sa présence restait discrète aux abords du corps des manifestations, partagées entre un rassemblement communiste et un cortège des syndicats et de l’extrême gauche.

Leur presse (Le Nouvel Observateur –  AFP), 19 octobre 2011.

 

« La mère de toutes les grèves » paralyse la Grèce

Une grève générale de 48 heures a été décrétée par les syndicats. Près de 125.000 personnes défilaient dans les grandes villes contre l’austérité. Le Parlement vote des mesures de rigueur supplémentaires jeudi.

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Un pays paralysé, une capitale en état de siège. Alors que des millions de Grecs sont appelés à faire grève durant 48 heures, 10 escadrons de police ont dressé des palissades anti-émeutes autour de la place du parlement, au centre d’Athènes. Le mouvement doit être « la mère de toutes les grèves », prévenait mardi le quotidien de gauche Ta Nea.

Près de 70.000 manifestants défilaient ce mercredi dans la capitale, pour converger vers l’emblématique place Syntagma, coeur politique du pays. Des heurts avaient lieu devant le Parlement entre groupes de jeunes et policiers. En juin, de violents affrontements avec les forces de l’ordre avaient émaillé le rassemblement. Dans toute la Grèce, 125.000 personnes sont dans les rues, d’après un décompte de la police à la mi-journée. Ces chiffres constituent un record depuis le début de la crise.

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« Nous allons adresser un message fort au gouvernement et au système politique », a promis Costas Tsikritas, patron du syndicat Adedy qui représente le service public. « Nous pensons que la mobilisation va être énorme. » Cette grève générale pourrait effectivement être la plus importante depuis longtemps. Administrations, transports publics, entreprises, et même boulangers sont appelés à cesser le travail et à défiler contre la rigueur mise en place par le gouvernement socialiste.

Il s’agit de faire pression sur les députés qui doivent débattre pendant trois jours, à partir de jeudi, de nouvelles mesures d’austérité. La contrepartie pour obtenir le versement de la prochaine tranche de 8 milliards d’euros, dans le cadre du plan de 110 milliards accordé par l’Union européenne et le FMI au printemps 2010.

Le premier ministre Georges Papandréou s’est montré déterminé : « Tous ces gens qui font du chantage et prennent le pays en otage, en occupant des bâtiments, en laissant les ordures s’entasser dans les rues, en fermant les ports et le Parthénon, doivent nous expliquer en quoi cela va nous aider à retomber sur nos pieds. »

Il a également appelé à l’unité. « Nous devons poursuivre dans cette guerre, en tant que peuple, en tant que gouvernement, en tant que groupe parlementaire, afin de permettre au pays de la gagner, a-t-il plaidé. Nous gagnerons pour le pays, nous continuerons. C’est la raison pour laquelle je suis ici. » Le chef du gouvernement dispose d’une courte majorité de quatre sièges au Parlement.

Or, des inquiétudes subsistent à la veille du vote du plan de rigueur, concernant la discipline du Pasok. Un député du groupe socialiste a démissionné en signe de protestation, lundi. Deux autres ont menacé de voter contre. Un petit parti d’opposition pourrait venir en renfort et voter pour.

Les nouvelles mesures d’austérité, qui représentent 6,6 milliards d’euros, prévoient des réductions de salaires et des pensions de retraite, visent à placer au chômage technique 30.000 fonctionnaires et à mettre en place une grille de salaire unique dans la fonction publique. Le gouvernement veut également abaisser le seuil du revenu annuel imposable à 5.000 euros.

Leur presse (Le Figaro), 19 octobre 2011.

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Une réponse à Grève générale en Grèce

  1. colporteur dit :

    En complément éventuel, des formes de continuité organisées se mettent en place qui ne se bornent pas à l’affrontement contre la police : comités de chômeurs, assemblées de quartier suite aux assemblées centrales de la place Syntagma et syndicats de base.

    Ces expériences renvoient à un certain nombre de préoccupations et de questions politiques partagées en France notamment : Quelles peuvent être les raisons spécifiques qui ont conduit une partie du mouvement anarchiste grec, largement teintée d’insurrectionnalisme, à créer des structures syndicales de base, alors même qu’ils se montrent très critiques à l’encontre du syndicalisme ?

    Méditations sur le renouveau du syndicalisme grec
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5876

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