Pérou : révocation d’une concession minière canadienne après des émeutes

 

Le gouvernement péruvien a décidé samedi de révoquer un permis d’exploitation concédé à une entreprise canadienne de mines d’argent, au lendemain d’une émeute dans la région de Puno (sud-est) qui a fait cinq morts parmi des paysans opposés à ces activités.

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Heurts entre policiers et manifestants, le 24 juin 2011 à Juliaca, au Pérou

 

Cinq lois ont été publiées samedi au Journal officiel qui répondent pour l’essentiel aux revendications des communautés quechua et aymara de la région de Puno, à la frontière avec la Bolivie, qui exigent la fin de toute activité minière et de toute exploitation d’hydrocarbures.

L’une d’elle révoque la concession minière de la compagnie canadienne Bear Creek. Un moratoire de 36 mois est également imposé pour l’examen de nouvelles demandes de concessions minières.

Interrogé sur cette révocation, le président Alan Gacia (centre-droit) a affirmé qu’il y a « des choses plus importantes » (que les concessions minières) et notamment « de garantir une transition pacifique et un début sans problèmes » au gouvernement du président élu Ollanta Humala, un nationaliste de gauche, qui doit lui succéder le 28 juillet prochain.

Depuis la fin du mois de mai les manifestations contre les activités minières sont allées crescendo jusqu’à vendredi lorsque cinq personnes ont été tuées et 30 autres blessées lorsque la police a fait feu pour disperser un millier de manifestants qui voulaient investir l’aéroport de Juliaca, qui dessert la région.

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Marche de protestation, le 24 juin 2011 à Juliaca, au Pérou

 

Les paysans craignent que les exploitations minières ne contaminent l’eau des rivières qui irriguent leurs champs.

La révocation de la concession « est un très mauvais signal pour les investisseurs », a affirmé le président de la Comex, qui regroupe les exportateurs péruviens, Alfonso Garcia Miro.

« Les émeutiers ont eu ce qu’ils voulaient : des morts et des blessés. On a perdu tout contrôle sur les évènements », a pour sa part affirmé l’ancien ministre de l’intérieur Fernando Rospigliosi, cité par le quotidien Peru21.

« Le gouvernement ne doit pas céder à cette pression sans quoi d’autre départements feront de même et le secteur minier disparaitra au Pérou », a-t-il ajouté.

La compagnie Bear Creek avait prévu d’investir 71 millions de dollars pour produire cinq millions d’onces d’argent dans les cinq prochaines années dans la mini de Santa Ana qui a des réserves de 63,2 millions d’onces.

Le Pérou est le deuxième pays producteur d’argent et de cuivre au monde et le sixième producteur d’or.

Leur presse (Agence Faut Payer), 25 juin 2011.

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