Échauffourées à Corbeil : les parents de l’enfant blessée accusent la police

 

L’enfant de 9 ans, grièvement blessée dimanche soir lors d’affrontements entre jeunes et forces de l’ordre dans le quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essonne), se trouve dans le coma, ont annoncé ce lundi matin ses parents.

La famille met en cause la police, et se dit persuadée que la fillette a été blessée par un tir de flashball, et non par une pierre. Aucun lien n’a été établi « en l’état actuel des informations » entre « un tir policier » et la blessure de la petite Daranca Gimo assure de son côté un porte-parole de la police.

Daranca a été blessée à la tempe droite dimanche soir peu avant 20 heures par un projectile alors que de violentes échauffourées opposaient les forces de l’ordre et une trentaine de jeunes du quartier réputé sensible des Tarterêts, qui venaient de mettre le feu à deux voitures.

Enquête de la police des polices — Une enquête est en cours pour connaître les circonstances exactes du drame. « Le parquet d’Évry a cosaisi l’IGPN (la police des polices) et la Sûreté départementale de l’Essonne afin d’apporter toute la lumière, tant sur les circonstances de cette embuscade que sur l’origine des blessures de la fillette », souligne Pascal Garibian, porte-parole de la DGPN (Direction générale de la police nationale). « Le Directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Claude Borel-Garin, est en relation constante avec la famille. Notamment pour apporter à cette famille le soutien de la police de l’Essonne », ajoute-t-il.

Le père envisage de porter plainte — « Ça ne pouvait pas être autre chose qu’une balle de flashball », estime le père de la fillette, absent au moment des faits, mais pour qui le projectile « n’était pas une pierre », comme l’affirmait dimanche soir une source policière. « Le médecin a parlé de quelque chose de rond », a ajouté le père de Daranca, qui envisage de porter plainte. Selon les déclarations des parents, l’enfant se trouvait avec sa mère et trois autres enfants dans un parc situé à proximité de leur immeuble lorsque les heurts ont éclaté. La mère et les quatre enfants ont cherché à rejoindre au plus vite leur appartement. « On courait pour traverser la route lorsque ma fille s’est écroulée à côté de moi », confie la mère de Daranca.

Les policiers ont crié aux parents « de rentrer leurs enfants » — Les policiers affirment avoir demandé aux familles présentes dimanche soir de « rentrer les enfants », avant la blessure d’une fillette placée dans le coma. Le télégramme d’intervention des forces de l’ordre que s’est procuré l’AFP, daté de lundi peu avant 2 heures, environ six heures après les faits, rapporte que les policiers ont été « pris à partie par une trentaine d’individus capuchés venant en courant dans leur direction en jetant des projectiles à savoir des pierres et des bouteilles de verre ».

Toujours selon ce télégramme, ils intervenaient en assistance des sapeurs-pompiers venus pour des « feux de véhicules ». « Afin de repousser les assaillants qui continuent de leur jeter des projectiles », explique le rapport des policiers présents sur place, « les effectifs locaux constatent » la présence « de jeunes enfants qui jouent sur le haut du quartier » et « crient aux adultes » de les « rentrer pour leur sécurité ». Alors qu’un autre équipage de police est « pris à partie » par des « individus hostiles », les mêmes policiers locaux, raconte le télégramme, voient arriver vers eux un homme « portant à bout de bras une fillette (…) blessée à la tête suite à un jet de projectile ».

Ce même télégramme rédigé dans un style administratif, le plus souvent au présent, précise qu’une « trace de sang de la victime a été relevée » au sol non loin de là. « Une fois le quartier sécurisé », conclut le rapport, « un homme se présente aux policiers ayant été victime d’un tir de flashball », sans préciser de qui et comment, et cette personne « est transportée au CH (Centre hospitalier) d’Évry pour être soignée ».

Leur presse (Le Parisien.fr), 6 juin 2011.

 

Corbeil : une fillette grièvement blessée lors de violences urbaines

Une enfant de 9 ans, prise au milieu d’un affrontement entre jeunes et policiers, hier soir aux Tarterêts, a été atteinte à la tête par un projectile. La victime a été hospitalisée dans un état grave.

Une fillette a été transportée d’urgence à l’hôpital Necker à Paris dimanche soir, dans un état jugé très sérieux. Âgée de 9 ans, elle a été touchée à la tête par un projectile, alors que de violentes émeutes opposaient des jeunes du quartier des Tarterêts à des policiers.

Le drame a eu lieu juste avant 20 heures. Tout commence par plusieurs feux de véhicules. Trois voitures partent en fumée. Les hommes de la BST, la brigade de sûreté territoriale de Corbeil (ex-Utec), sont appelés sur place pour sécuriser l’intervention des sapeurs-pompiers. Sept agents descendent de leurs véhicules.

Soldats du feu et policiers sont très rapidement pris à partie. Côté jeunes, une trentaine de personnes font pleuvoir des projectiles sur les policiers et les sapeurs-pompiers depuis la rue Léon-Blum. Des bouteilles ainsi que des pierres sont notamment lancées. Les forces de l’ordre répliquent avec des tirs de gaz lacrymogène.

L’enfant aurait été touchée par une pierre — « Ils n’ont pas utilisé de flash-ball, commente une source proche de l’enquête. Le flash-ball ne s’utilise qu’à courte distance. Là, ils se sont servis de ce qu’on appelle des LBD, pour lanceur de balles de défense. Ça tire plus loin, mais c’est surtout beaucoup plus précis. »

Au moment où les affrontements se calment, une fillette blessée, inconsciente, est amenée par ses parents aux policiers, alors qu’elle a reçu un projectile en pleine tête. Toujours de source proche de l’enquête, ses parents auraient indiqué qu’elle avait été touchée par une pierre. Un élément à vérifier car, sur place, plusieurs témoins assuraient à l’inverse que ce sont d’abord des jeunes du quartier qui ont découvert l’enfant inanimée.

Vers minuit, les hommes de la police technique et scientifique s’attelaient à prélever des indices pour connaître l’origine du projectile, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet d’Évry et confiée à la sûreté départementale de l’Essonne. « Les faits plaident en faveur de nos collègues, précise Claude Carillo, secrétaire départemental du syndicat de gardiens de la paix Alliance. S’il s’était agi d’un tir de flash-ball, la plaie aurait été saignante. Or, cela n’a pas été le cas. La fillette a reçu le coup en pleine tempe. »

Pour ce policier, la situation dans le quartier des Tarterêts est sans cesse plus tendue entre les jeunes habitants de la cité et les forces de l’ordre. « C’est un état de siège permanent. Nous sommes clairement dans une guerre de territoires, estime Claude Carillo. Nous touchons à l’économie souterraine, alors, en face, les délinquants considèrent qu’il faut faire mal à l’envahisseur. » Bruno Piriou, élu PC de Corbeil, parle, lui aussi, d’état de siège, mais « il faut que cela s’arrête, soupire-t-il. Quelle que soit son origine, la blessure grave de cette enfant est inadmissible, comme l’a été celle d’un policier la semaine dernière. »

Leur presse (Marie d’Ornellas et Nicolas Jacquard, Le Parisien.fr), 6 juin 2011.

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Une réponse à Échauffourées à Corbeil : les parents de l’enfant blessée accusent la police

  1. lcne25 dit :

    La presse bourgeoise veut nous faire croire à un caillou lancé par les jeunes du quartier. On connaît les flics ils mentent constamment ! Les médias sont à leurs bottes (comme d’hab!) et les gens qui vivent au quotidien ces violences de Bandes Armées de Criminels et de tous ces porcs ne sont pas dupes. Le contexte des émeutes est là. Le fasciste Guéant accuse les jeunes (comme Sarko en 2005) mais bientôt la colère face à toutes ces injustices va exploser à la gueule de tous ces porcs et assassins !

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