[Grèce] Les préfectures commencent à brûler

Après des rassemblements devant la mairie, des actions « symboliques » d’occupation temporaire, puis des occupations et des blocages durs des instances de pouvoir municipales et préfectorales un peu partout, des chômeurs révolutionnaires commencent à revendiquer la destruction de ces instances de pouvoir. Des préfectures et mairies commencent à être attaquées et incendiées, contre la famine et le génocide social perpétré par la bourgeoisie assassine.

Rappelons que les prochaines élections en Grèce devraient avoir lieu la dernière semaine de mai 2012, malgré les craintes et réticences de la plupart des ministres des finances européens et internationaux. Et ceci avant l’adoption de nouvelles « ultimes » mesures d’austérité courant juin, avec la première ratification totale des mesures précédentes déjà adoptées, à effet rétroactif depuis janvier 2012. La bourgeoisie continue de piller, et par l’effet rétroactif, craint que ces élections provoquent une instabilité irréversible et un chaos. Dans le même temps, elle craint que sans ces élections, le résultat soit le même. L’idée d’un « pouvoir fort et national » fait logiquement son chemin, même si tout est déjà décidé. La farce des élections ne trompent personne, ni les affameurs ni les affamés, sur leur véritable rôle politique.

Effectivement, dans les deux cas, ce sont toujours les mêmes qui auront faim et les mêmes qui mangeront. Effectivement, dans les deux cas, plus aucune illusion démocratico-bourgeoise et spectaculaire-marchande peut faire mentir et rendre « démocratiquement abstrait » le fait que les gens meurent de faim, que leurs poches et leurs frigos soient vides.

Dans les instances encore occupées, que ce soit mairies ou entreprises, les travailleurs changent de ton dans les débats d’après plusieurs camarades grecs sur place : « s’ils veulent nous maintenir dans la famine par les armes, nous nous défendrons par les armes ». Simultanément, les fascistes s’organisent en groupes paramilitaires armés « pour l’ordre, contre le chaos » et il s’agit d’être précis là-dessus : la plupart seraient des flics ou militaires qui s’entrainent et s’organisent hors de leur service avec des appuis nazis, créant une véritable force fasciste contre-révolutionnaire. Les nazis, ou sociaux-fascistes, peinent à avoir du poids dans la lutte sociale et donc, comme cela a toujours été le cas historiquement, ils développent leur meilleure arme pour gagner en puissance : la peur isolée contre le « chaos général ». En tant que tel, ils sont le plus fort appui de la bourgeoisie, comme toujours historiquement. Mais leur influence réelle de terrain resterait encore minime pour le moment.

L’accélération des évènements, du génocide social, de la famine, de la terreur policière, du terrorisme d’Etat, et donc du diktat du capitalisme va entraîner une évidente rupture pour tous et chacun : choisir son camp, de manière irréversible, lorsque ces deux camps seront en affrontement armé.

Feu au capitalisme.
Tout de nous, rien de vous.

Mailing, 4 avril 2012

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