Un camp autogéré anti-capitaliste, anarchiste et anti-nucléaire aura lieu le weekend de Pentecôte (10-13 juin) à Benken, au nord de Zurich, un des possibles sites d’enfouissement de déchets nucléaires.
À Berne, on campe depuis des mois devant le siège des FMB, propriétaires de Mühleberg, avec l’intention d’y rester jusqu’à la fermeture de la centrale ! Une manif avec caravanes cyclistes des villes environnantes (Fribourg, Bienne, Berne) aura aussi lieu le lundi 13 juin !
Liste d’information de l’Espace autogéré à Lausanne, 7 juin 2001.
A4-Camp à Benken du 10 au 13 juin 2011
Déjà avant le tremblement de terre au Japon et les incidents dans la centrale nucléaire de Fukushima, la résistance contre l’énergie nucléaire était un sujet de discussion en Suisse. Les déchets nucléaires rayonnent et menacent la vie dans les alentours pendant des dizaines de milliers d’années. Différents endroits en Suisse sont envisagés en tant que dépôt final pour les déchets nucléaires. Trois centrales nucléaires seront éteintes à cause de leur âge et le lobby nucléaire voulait, du moins jusqu’aux jours précédent le 11 mars, en reconstruire deux. Il mentionnait une pénurie d’électricité sinon et qualifiait l’énergie nucléaire d’écologique. Étant donné le changement de la situation, le vent devrait avoir tourné. Du moins, ils le disent. Gorleben et Fukushima montrent pourtant très clairement que les apprentis sorciers sont loin de savoir dompter les forces nucléaires qu’ils avaient déclenchées jadis et dont les répercussions négatives doivent (ou bien : ont dû) être vécues par des milliers de personnes.
Dans le contexte de la catastrophe devenue désormais réelle, les associations écologiques, les autres forces « vertes » et ceux qui, compte tenu de la situation actuelle, voudraient se donner une touche verte nous appellent à la protestation toujours polie et conformiste contre l’énergie nucléaire. Ils essayent de nous convaincre que surtout maintenant, il faut militer pour la construction de panneaux solaires, d’éoliennes et de centrales nucléaires un peu partout. Leur crédo est destiné à un marché censé bannir l’énergie nucléaire afin de couvrir le besoin sans cesse croissant d’énergie par des sources d’énergie alternatives. Étant donné que cette confession de foi est incapable de mettre un terme aux atrocités envers la nature et l’homme causées par l’exploitation capitaliste et son mode de production, elle ne peut qu’être considérée comme une critique réductrice du désastre nucléaire. L’écologisme réformiste, c’est-à-dire celui qui veut en même temps protéger l’économie et qui n’ose pas ébranler les piliers de la société industrielle, n’est qu’un palliatif pour la mauvaise conscience. Les modes de production actuels et l’idée qu’il faut faire du profit à tout prix sont le cadre dans lequel de telles dévastations ont lieu. Le capitalisme est incompatible avec un environnement intact et des hommes libres s’épanouissant ensemble.
D’un point de vue capitaliste, l’idée que de nouvelles technologies sont introduites dès qu’elles promettent des bénéfices constitue une évidence. Des doutes éventuels sont ensevelis sous des phrases d’apaisement hypnotiques par une horde de scientifiques bien payés. Que ce soit dans le cas des OGM, des nanotechnologies ou bien de l’énergie nucléaire. Et même là, les experts continuent déjà à discuter des éventuels progrès de la technologie. C’est juste qu’il faut attendre un peu avant qu’on soit de nouveau sujets à l’oubli et à l’apathie.
Le fait que la résistance réformiste (écrire des lettres, des pétitions, des initiatives, boire des flûtes de champagne contre…) ne débouche même pas sur des réformes du statu quo tient principalement à son caractère inoffensif faisant qu’elle ne résiste à quoi que ce soit, ni à qui que ce soit. Elle se contente de faire appel aux dominants au lieu de nous habiliter nous-mêmes à faire quelque chose. Et c’est pourquoi elle est acceptée — puisque personne ne se sent menacé par elle. Nous ne voulons cependant pas ce statu quo où seuls les marchandises et l’argent, seules les choses mortes, ont de l’importance et non pas nous et tout ce qui est vivant. Nous n’avons pas besoin de ces marchandises dans des couleurs acidulées et nous ne les voulons pas. Nous aspirons à un monde et nous luttons pour un monde où nous sommes au centre de l’intérêt et où l’on s’aide mutuellement. Un monde qui sait vivre avec la nature et les animaux sans les exploiter ni les dominer. Mais on en est loin. Pour le réaliser, il faut résister avec persévérance à l’idéologie dominante. Nous ne voulons pas négocier avec les politiciens qui, dans le meilleur des cas, tentent de rendre le maintenant un peu plus supportable. C’est pourquoi nous ne voulons pas les prier d’éteindre les centrales nucléaires. Il faut qu’on fasse pression, mais pas par des signatures ne valant pas un kopek. Nous devons enfin prendre nos vies en main et prendre les décisions nous concernant.
C’est de quoi il s’agit au camp A4. Il s’agit de la résistance contre le capitalisme en général et contre les centrales nucléaires en particulier, de la tentative de tirer même du profit des catastrophes écologiques : le capitalisme vert. Et il s’agit aussi de discuter qu’est-ce que la résistance signifie et pourquoi.
TouTEs celles et ceux qui se sentent concernéEs sont cordialement invitéEs à participer au camp A4 à la Pentecôte.
Anti-Kapitalistisch gegen AKWs, 19 avril 2011.