Communiqué, le 13 février 2012
Nous sommes des militants et militantes de l’agglomération grenobloise qui avons décidé de réagir face à la situation de demandeurs d’asile vivant dans la rue depuis des mois. Vendredi 10 février, nous avons donc ouvert un bâtiment appartenant à la mairie de Fontaine, vide comme des milliers de logements alors que des centaines de personnes vivent et dorment dans la rue.
Voici le message des personnes pour lesquelles nous avons réquisitionné ce bâtiment :
« Arrivé-e-s en France il y a plusieurs mois, nous en avons assez de l’injustice et de la tyrannie dans nos pays d’origine, aussi sommes-nous venu-e-s demander l’asile politique, pour vivre dignement comme doit pouvoir le faire tout être humain. Depuis notre arrivée en France, nous vivons dans la rue dans des conditions inacceptables ; c’est pour cela que nous venons habiter dans ce bâtiment inoccupé. Nous exigeons la reconnaissance de nos droits élémentaires, et de pouvoir ainsi participer activement à la vie de la société. Nous ne cherchons ni la pitié ni la charité mais la solidarité, car c’est le devoir de chacun et de chacune de nous permettre de vivre dignement. »
Nous souhaitons rencontrer la mairie de Fontaine pour expliquer nos intentions et ainsi pérenniser ce nouveau lieu de vie.
Le Réseau du 22 rue des Alpes
NB : Contact sur place pour passer soutenir cette réquisition : 07 87 08 78 19.
Compléments d’informations :
Hébergement d’urgence
Ça tombe bien, cette action ne devrait pas fâcher le préfet de l’Isère, puisque le Conseil d’État vient de reconnaître que le droit à l’hébergement d’urgence est une liberté fondamentale, estimant “qu’il appartient aux autorités de l’État de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale ; qu’une carence caractérisée dans l’accomplissement de cette tâche, peut, contrairement à ce qu’a estimé le juge de référé de première instance, faire apparaître pour l’application de l’article L 521-2 du code de la justice administrative, une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale lorsqu’elle entraine des conséquences graves pour la personne intéressée”.
Gageons que notre préfet saura gré aux militant-e-s de palier ses carences dans ce domaine…
Voir l’article sur le site du DAL.