[Lyon] La police charge le rassemblement contre les violences policières

Une centaine de personnes s’était réunie ce soir à partir de 19h place du Pont. Au bout de 40mn le petit groupe s’ébranle.

Après un tour dans la Guill’ aux sons de « flics porcs assassins », « police partout justice nulle part », « la police assassine, ni oubli ni pardon » et compagnie, le cortège s’est arrêté quelque temps devant le comico de Jean Macé avec quelques jets de pétards.

Les Baceux se sont alors mis en fin du cortège qui a redémarré direction Saxe, puis des camions sont rapidement arrivés par les côté, les flics en descendant rapidement en mode chaud.

Le cortège a accéléré de manière groupée avant d’éclater dans les petites rues de la Guill’ qui se remplissaient à vitesse grand V de keufs de toutes sortes.

Beaucoup de gens avaient des codes d’allées ou des apparts amis et sont hors de portée de la répression à l’heure qu’il est. Mais effectivement on peut pas exclure que des gens aient été chopés dans le quadrillage final du quartier, affaire à suivre.

Une belle énergie collective en tout cas.

Rebellyon, 17 janvier 2012.


L’État assassine ! Rassemblement
Ici comme en Corée du Nord, la police tue !

Wissam El Yamni est mort, ce lundi 9 jan­vier suite aux bles­su­res occa­sion­nées par des offi­ciers de police la nuit du 31 décem­bre 2011 à Clermont-Ferrand. Le mardi 10 un autre homme, Abdel, mour­rait lors d’un contrôle dans le hall d’un immeu­ble d’Aulnay-sous-bois. Une fois encore la police tue ! Ces « évènements » ne sau­raient être consi­dé­rés comme le résul­tat d’une erreur, d’une « bavure », impu­ta­ble à des indi­vi­dus isolés parmi les forces de police. L’erreur, c’est la police ! Parce que chaque jour, en vue d’assu­rer la paix sociale, elle appli­que une guerre sys­té­ma­ti­que contre le Pauvre/Marginal/Minoritaire. La bavure c’est que la police, par­tout sur le ter­ri­toire, appli­que un ordre néo-colo­nial et main­tient des per­son­nes, parce que stig­ma­ti­sées comme étrangères, sous le règne de la sus­pi­cion. Ces phé­no­mè­nes résul­tent de la fonc­tion même de la Police : le main­tien des rap­ports de domi­na­tions exis­tants, et la mort de ces deux per­son­nes n’en est que l’abou­tis­se­ment sor­dide.

Si la police est le bras armé du racisme, c’est d’abord par ce que l’État fran­çais est une ins­ti­tu­tion raciste. La mise en place de poli­ti­ques de chasse aux béné­fi­ciai­res d’aide sociale et aux immi­gré-e-s, de stig­ma­ti­sa­tions eth­ni­ques, reli­gieu­ses ou« des ban­lieues », rap­pelle que tous les coups sont permis. Il s’agit pour le pou­voir de s’assu­rer que la divi­sion sociale ne se fasse pas entre celui qui pos­sède et celui qui ne peut comp­ter que sur lui (ou pres­que). Tout est fait pour éviter l’entraide, pour acti­ver la peur de l’autre et de la dif­fé­rence. Si l’État devait n’avoir qu’un seul but, ce serait encore et tou­jours celui d’assu­rer la repro­duc­tion des iné­ga­li­tés à tra­vers le temps, et les géné­ra­tions. Les forces de l’ordre sont donc là pour assu­rer la stig­ma­ti­sa­tion et la répres­sion au quo­ti­dien des vic­ti­mes des iné­ga­li­tés économiques et socia­les, pour atti­ser la peur, l’ins­crire dans nos corps et nos esprits… et ainsi éviter que la ques­tion des iné­ga­li­tés ne devienne cen­trale sur la scène publi­que !

Nous n’atten­dons pas que l’État « rende jus­tice » pour les assas­si­nés ! Il n’y a rien à atten­dre de lui. S’il ne condamne pas, et ne condam­nera pas les assas­si­nats c’est parce qu’il en est le com­man­di­taire. Condamner ses flics serait désap­prou­ver leur mis­sion, et par là même ris­quer de perdre leur fidé­lité. Ses flics sont trop néces­sai­res au main­tien de leurs pri­vi­lè­ges pour qu’il prenne le risque de les condam­ner !

Ces crimes ne doi­vent pas rester dans l’ombre, bien que leurs médias les tai­sent pour empê­cher tout acte de soli­da­rité et toute révolte ! Mais il ne s’agit pas de s’indi­gner ou de seu­le­ment dénon­cer les vio­len­ces poli­ciè­res. Il s’agit aussi et sur­tout d’en pren­dre acte pour mieux com­bat­tre l’État et le sys­tème capi­ta­liste qu’il sert.

Qu’elle soit phy­si­que ou sym­bo­li­que la vio­lence est quo­ti­dienne ! Et si nous vou­lons y mettre un terme nous ne devons pas seu­le­ment nous défen­dre face à ses expres­sions les plus visi­bles et évidentes (flics, fachos…), mais atta­quer ses causes pro­fon­des. Et la cause pro­fonde de cette situa­tion est le sys­tème économique capi­ta­liste, qui pour être main­tenu a besoin de divi­ser les opprimé-e-s, en dési­gnant des enne­mis qui seront tour à tour, « le com­mu­niste », « le musul­man », « l’Afri­cain », « le Rrom », en fonc­tion des lubies du pou­voir en place. Pour ce faire, les pou­voirs s’atta­chent ainsi à déve­lop­per le mythe de l’insé­cu­rité, dans un pays où la « cri­mi­na­lité » recule depuis 50 ans, en déve­lop­pant un dis­cours de peur de l’autre. Tout ce qui est dif­fé­rent étant pré­senté comme un danger poten­tiel, à tenir loin du corps social…

Dans nos vies tous les jours c’est le capi­ta­lisme qui assas­sine ! Tuons-le !

Manifestation mardi 17 jan­vier à 19h
place du Pont (Lyon 7e)

Rebellyon, 15 janvier 2012.

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