Les conducteurs et contrôleurs de trains de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), en grève depuis samedi 24 décembre 2011 à 20h, ont décidé de maintenir leur mouvement de protestation, ce lundi matin 26 décembre 2011, suite aux déclarations du nouveau ministre des Transports Abdelkrim Harouni, selon lesquelles un accord avait été trouvé avec les grévistes.
En effet, dimanche soir, les conducteurs et contrôleurs de trains avaient décidé de reprendre le travail dans la soirée.
Le hic, et selon une déclaration d’Ibrahim Dhaouadi, secrétaire général du Syndicat des conducteurs de trains, à Mosaïque Fm, c’est que ni l’administration, ni les syndicats n’ont pris part à la réunion du ministre. Toujours selon le SG, des tiers auraient conclu cet accord avec le ministre, d’où l’incompréhension des syndicalistes et des agents de la SNCFT et leur décision de poursuivre leur sit-in jusqu’à la prise de connaissance du contenu de cet accord.
M. Dhaouadi a, dans ce contexte, appelé le ministre des Transports à les inviter (les syndicats) aux négociations afin de trouver un compromis et qu’ils puissent reprendre leurs activités.
Rappelons que ce mouvement de protestation intervient en réaction aux déclarations de l’un des directeurs de la Société nationale des chemins de fer Tunisiens (SNCFT) dans lesquelles il a imputé l’entière responsabilité du déraillement du train de marchandises à Bouargoub (Nabeul), samedi, au conducteur, déraillement qui a causé la mort du conducteur et de son assistant.
Leur presse (Business News), 26 décembre 2011.
Mort d’un chauffeur de train et de son assistant, et colère du personnel de la SNCFT
Un accident de train de marchandises a eu lieu, samedi à 5h30 du matin, au niveau de la station de Bouargoub (Gouvernorat de Nabeul), causant la mort du chauffeur et de son assistant. La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a indiqué dans un communiqué que l’accident a été causé par le déraillement du train qui venait de Sfax vers Tunis, lors de son entrée à la station de Bouargoub (47 km sud de la capitale). La SNCFT précise que les services techniques de la SNCFT se sont rendus sur le lieu de l’accident pour y identifier les causes. Mais cela n’a pas empêché Mouldi Zouaï, directeur à la SNCFT, de rendre le chauffeur responsable de ce drame, mettant en cause la vitesse excessive avec laquelle se déplaçait le train. Une déclaration, pour le moins déplacée, puisqu’aucune expertise sérieuse n’a eu le temps de vérifier et de se prononcer sur les faits et les causes de cet accident qui a causé des pertes en vie humaine. Le personnel de la SNCFT endeuillé par la perte de deux collègues n’a pas manqué d’exprimer sa colère suite à cette déclaration en décrétant un sit-in de protestation.
Leur presse (Business News), 24 décembre 2011.