À Angers, le squat est… squatté
Des demandeurs d’asile avaient pris place, le 29 novembre, dans une maison bourgeoise, rue Audusson à Angers. Soutenus à la fois par Mgr Gaillot et le DAL (Droit au logement) 49.
« Depuis ce week-end, ce squat est squatté par des gens que nous n’arrivons pas à contrôler. Du coup, nous ne pouvons plus soutenir les demandeurs d’asile car nous ne pouvons plus assurer dignement leur sécurité », raconte Claude Charrier, responsable du Dal 49.
La Mutualité française Anjou-Mayenne a saisi ce lundi en référé le tribunal d’instance pour demander l’expulsion des demandeurs d’asile. Délibéré le 22 décembre.
Leur presse (Ouest-France), 12 décembre 2011.
Angers : Rififi entre soutiens des squatteurs rue Audusson
Les demandeurs d’asile occupent toujours la maison située au 14 de la rue Audusson à Angers.
Quatre d’entre-eux étaient assignés ce lundi au tribunal d’instance. Les juges diront le 22 décembre s’ils doivent être expulsés.
Samedi, l’association Droit au logement a été, en tout cas, expulsée par un groupe d’individus qui a décidé de « squatter le squat ».
Un drapeau noir, symbole anarchiste, flotte désormais sur la façade.
Leur presse (Le Courrier de l’Ouest), 13 décembre 2011.
[Pour mémoire sur le DAL :
« (…) L’idée de légaliser les squats n’est pas nouvelle et s’exprime par exemple depuis plusieurs années par la voix du DAL (Droit au Logement). Créé en octobre 1990 à partir des luttes de la place de la Réunion, en scissionnant une partie des familles pour s’allier avec les caritatifs comme Emmaüs et négocier avec l’Etat, le DAL s’est érigé en spécialiste de la cogestion de la misère. A partir de l’occupation de la rue du Dragon (Paris-6e), profitant de la campagne pour les élections présidentielles, s’appuyant sur des «personnalités» médiatiques, le DAL a fait du lobbying pour ressusciter une ordonnance de 1945 sur la réquisition de logements vides. Dès lors, il ne s’agira pas de réappropriations ou d’occupations mais simplement de réquisitions, appelant l’Etat à se saisir lui-même de ces immeubles, pour en confier ensuite la gestion -la surveillance- à des associations comme Emmaüs, le DAL, l’Armée du Salut, etc… Ainsi, il n’est jamais question pour lui de squatter des immeubles mais plutôt de faire des coups médiatiques afin de caser ses listes dans celles de l’Etat. De même, le Comité des Sans-Logis, issu d’une scission de la Coordination des Sans Abris fin 1993 avec l’aide du DAL (dont il fit officiellement partie jusqu’en 1996), précise bien qu’il n’est pas question de squatter, mais bien d’appliquer cette ordonnance, puis de travailler main dans la main avec l’Etat. Le DAL et le CDSL (qui s’occupe des célibataires), depuis plusieurs années, occupent donc le terrain de la légalité et de la cogestion, y compris pour les HLM (à Paris, le DAL trie parmi ses familles celles qui se verront attribuer un HLM par l’OPAC). (…) »
[Extrait d’un texte paru dans Cette Semaine n°80, mai/juin 2000]