Mayotte : mort d’un manifestant, apparemment d’un malaise cardiaque
Un manifestant de 39 ans est mort mercredi à Mamoudzou, préfecture de Mayotte, apparemment d’un malaise cardiaque, a annoncé à l’AFP le préfet de cette île française de l’Océan indien en proie à des troubles sociaux depuis plus de trois semaines.
Ce manifestant a été relevé par les secours qui ont tenté en vain de le ranimer après une échauffourée entre protestataires et policiers en plein centre de la ville, a précisé le préfet. Il ne présentait, selon les médecins que le préfet a interrogés, aucune trace d’impact de grenade lacrymogène ou de flashball.
Un autre manifestant a été atteint par un tir de flashball et hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger, a affirmé le préfet.
Selon le préfet Thomas Degos, une dizaine de fonctionnaires de la PAF (police aux frontières) en tenue étaient affectés à la sécurisation du secteur, lorsqu’ils ont été la cible de galets, vers 10 heures (locales).
« Pour se dégager, ils ont fait usage de grenades lacrymogènes et de flashball », indique le préfet.
C’est à cette occasion qu’un manifestant a été légèrement blessé par un projectile, qui l’a atteint au thorax.
Dans le même temps selon le préfet, « un autre manifestant s’est écroulé au sol, et les secours intervenus lui ont prodigué un long massage cardiaque avant de le transporter à l’hôpital. Les soins qui lui ont été dispensés ont été vains », a précisé le préfet.
Selon les médecins qui ont accueilli Ali El Anziz (BIEN EL ANZIZ), 39 ans, il ne présentait aucune trace d’impact sur le corps. Les médecins du centre hospitalier de Mamoudzou ont privilégié l’hypothèse d’une crise cardiaque.
Une enquête a été ouverte.
Lorsque la rumeur du décès a circulé dans Mamoudzou, un groupe d’environ deux cents personnes s’est constitué en centre-ville, qui a ensuite pris la direction de Kaweni, un quartier populaire du chef-lieu.
Une manifestante souffrante après un jet de gaz lacrymogène, à Mamoudzou, le 10 octobre 2011
Depuis le 27 septembre, Mayotte est le théâtre d’un important mouvement social contre la vie chère, ponctué de manifestations et de grèves.
Des débordements ont eu lieu à plusieurs reprises dans cette île de l’archipel des Comores, qui a accédé au statut de département le 1er avril 2011 : pillages de magasins, racket d’usagers de la route, affrontements avec les forces de l’ordre.
Le mouvement social, initié par les syndicats CGT Mayotte, CFDT, FO et CFE-CGC, rejoints par trois associations de consommateurs, revendique la baisse des prix des produits de première nécessité.
Leur presse (Agence Faut Payer), 19 octobre 2011.
(…) Dans la matinée, après le décès d’Ali El Anziz, plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Mamoudzou et d’autres localités de l’île, tant en Petite-Terre qu’en Grande-Terre.
Un supermarché du centre de Mamoudzou a été pillé par un groupe de jeunes, ainsi qu’un entrepôt en zone industrielle et un autre magasin d’alimentation à Combani, dans le centre de l’île.
Saccage du supermarché Somaco
Les gendarmes mobiles — ils sont environ 400 actuellement stationnés à Mayotte — sont intervenus à plusieurs reprises et ont essuyé des jets de galets, auxquels ils ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. (…)
Leur presse (Agence Faut Payer), 19 octobre 2011.
Mayotte : un blessé grave dans des heurts
Scènes de guerre civile à Mayotte ce mercredi matin. Une personne a été grièvement blessée dans des heurts et transférée à l’hôpital dans un état critique. Le député européen et secrétaire général PCR Élie Hoarau et Jean-Hugues Ratenon, président de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté, sont actuellement sur l’île de Mayotte secouée par un mouvement contre la vie chère. La situation reste extrêmement tendue dans la capitale. Des affrontements ont éclaté entre perturbateurs et forces de l’ordre. Lors d’une conférence de presse organisée ce matin dans un restaurant au centre de Mamoudzou, Élie Hoarau a esquivé un gaz lacrymogène.
Alors qu’un protocole d’accord a été signé lundi soir entre le syndicat Force Ouvrière et les patrons de la grande distribution sur la baisse des prix de 8 produits de consommation, le calme n’est toujours pas revenu à Mamoudzou. De nouveaux affrontements ont éclaté entre des « fauteurs de troubles » et les forces de l’ordre. En visite pour la journée dans l’île, la délégation de la Réunion composée d’Élie Hoarau et Jean-Hugues Ratenon a été surprise de la violence régnant dans les rues de Mamoudzou.
« Cela n’a rien à voir avec la grève, il y a des gens qui balancent des pierres et les forces de l’ordre répondent par des flash-ball et des gaz lacrymogènes, c’est l’affolement ! », décrit Jean-Hugues Ratenon. Les rues de la capitale avaient pris des allures de champs de bataille ce matin. Élie Hoarau a esquivé un gaz lacrymogène lors d’une conférence de presse qui se tenait ce matin dans un restaurant en plein cœur de Mamoudzou. La délégation a voulu apporter son soutien aux Mahorais et à leurs revendications contre la vie chère.
Si les magasins ont pu rouvrir ce matin sous l’escorte de la police, un incident a eu lieu place de la république dans le centre de Mayotte. Un barrage avait été dressé par les manifestants et la situation a dégénéré. Un manifestant a été grièvement blessé dans les affrontements au niveau du thorax par un tir de grenade lacrymogène. Dans une certaine confusion, des pompiers ont prodigué les premiers soins prodiguant un massage cardiaque à la victime, avant de l’évacuer au service des urgences de l’hôpital. Selon nos informations, les services de la Police de l’Air et des Frontières serait intervenue.
Actuellement, plusieurs centaines de manifestants se dirigent vers le Jumbo Score de Kawéni. La situation reste extrêmement tendue sur l’île aux Parfums, 23 jours après le début du mouvement.
Leur presse (L’info.re), 19 octobre 2011.
Mayotte : confusion et état de siège à Mamoudzou
Après la signature du protocole d’accord dans la nuit par Madi M’Colo de l’Union départementale Force ouvrière, tard dans la nuit de lundi à mardi, la plus grande confusion s’est installée à Mayotte. Malgré tout, l’intersyndicale réduite a annoncé une poursuite du mouvement.
Tous les Mahorais avaient son nom à la bouche. Madi M’Colo, « le traitre » comme certains le nomment déjà. Tard dans la nuit de lundi à mardi, après le départ des autres syndicats (CGT Ma et Cisma-CFDT) à la suite d’un nouveau clash avec les patrons, il a signé le protocole d’accord concernant les prix de dix produits. La viande n’a pas bénéficié de baisse malgré les discussions. L’accord court désormais jusqu’au 31 décembre.
Manifestants et acheteurs
Insuffisant pour les autres organisations et pour la base qui s’est mobilisée mardi aux abords de la désormais célèbre place de la République. Objectif : former un cortège pour aller à Kawéni. La nouvelle de l’ouverture des commerces de grande distribution dans la zone industrielle s’est répandue comme une traînée de poudre. D’un côté de Mamoudzou, les manifestants se sont donc regroupés. De l’autre, les acheteurs dont les frigos sont vides, venus par milliers pour se ravitailler.
Les manifestants ont, de leur côté, emprunté la route longeant la mangrove pour se rendre à Kaweni quand un important dispositif de gendarmes mobiles s’est mis en place empêchant le cortège d’aller plus loin. Quelques participants à cette manifestation ont tenté un sit-in. Les gendarmes les ont rapidement relevées faisant reculer l’ensemble du cortège. « Notre but n’était pas d’aller ouvrir les magasins, c’était une manifestation pacifiste », raconte un manifestant. Plus tard dans l’après-midi, une nouvelle marche a réussi à se rendre à Kawéni, dans le calme.
Débordements et pillages
Du côté des commerces ouverts, le ravitaillement a tourné à la foire d’empoigne. Certains commerces, à Passamainty notamment, ont ouvert normalement et ont été débordés par la foule. D’autres dans la zone de Kawéni ont organisé une entrée au compte-gouttes sous la protection des gendarmes dans les supermarchés créant ainsi de grosses files d’attentes. Il fallait jusqu’à quatre heures de patience à certains endroits.
La situation a dégénéré à Cavani où des pillages ont eu lieu en fin de matinée. Les cibles : des coffres de voitures de personnes venant de faire les courses. Un camion a aussi été la cible des pilleurs plus tôt dans la matinée. En Petite Terre, chez Jumbo Score, des baisses de prix correspondant à l’accord signé entre les patrons et Force ouvrière ont déjà été appliquées.
De nouvelles discussions sont prévues lundi prochain avec l’observatoire des prix.
Leur presse (Le Journal de l’île de la Réunion), 19 octobre 2011.
Précision d’une mahoraise sur le meurtre policier à Mayotte de ce début de semaine
Vu sur mon blog:
MADI
JE SUIS MAHORAISE ET Je n’étais pas sur place hier mais selon de nombreux témoins El anziz a été tué par un tir à bout portant de flashball. Ecroulé par terre les policiers ont envoyé le gaz lacrymogène alors qu’il avait déjà du mal à respirer. Une infirmière libérale qui passait par là a proposé de lui porter secours les policiers lui ont dit de dégager, alors que les secours n’étaient même pas sur places, 30 bonnes minutes s’étaient écoulées avant que les secours n’arrivent sur place. La préfecture de Mayotte a du sang sur les mains et essaye d’étouffer l’affaire: hier le préfet disait qu’il était mort d’une crise cardiaque, aujourd’hui il accuse ceux qui ont pratiqué le massage cardiaque. Mais la question qu’il devrait se poser ce serait plutôt, qui a tiré sur ce jeune homme, et pourquoi gazer alors qu’il agonisait déjà au sol. la préfecture devrait reconnaitre ses tords et présenter des excuses sincères à la famille du défunt, en disant la vérité sur ce qui c’est réellement passé je pense que cela calmera les esprits. Au lieu de museler les médiats et jeter la faute sur les autres. les bavures font parti du quotidien des Mahorais depuis le début de la grève.un jeune garçon de 9ans en a déjà fait les frais et pleins d’autres blessés arrestations arbitraires……La France pays des droits de l’homme sauf à Mayotte?
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