Répression après la grève générale des 24-25 août
Au deuxième jour de la grève nationale au Chili, les camarades de la Señal 3, canal de télé communautaire de La Victoria, à Santiago, ont subi une violente attaque de la police.
Les forces de police ont perquisitionné les locaux du canal communautaire Señal 3, implanté à La Victoria, un quartier populaire du sud de Santiago. À 1h30, le jeudi 25, durant la grève nationale de deux jours, mercredi et jeudi, les troupes de la police militaire dirigée par ministre de l’Intérieur de Piñera, Rodrigo Hinzpeter, sont entrées dans la rue Estrella Blance de La Victoria et ont envahi les foyers avec enfants, personnes âgées, alors que leur habitants dormaient. Dans ce secteur il n’y avait pas de barricades, les rues étaient désertes : tout le monde dormait.
Les carabiniers ont commis de nombreuses autres atteintes aux droits dans Santiago et dans le reste du pays, comme l’assassinat du jeune Gutierrez Manuel, 16 ans, à Jaime Villa Eyzaguirre, Macul (Santiago), qui est décédé de blessures par balle dans les premières heures du vendredi 26 août dernier. Selon la famille, la police a tiré trois coups de feu, un coup la poitrine de Manuel, « une personne tranquille, un étudiant qui était un exemple dans son école, il était évangélique ». Selon la sœur du jeune dans une interview à Canal 13, à 300 mètres de la passerelle qui se connecte avec Peñalolén Macul, la police a tiré sur Gutierrez qui poussait le fauteuil roulant de son frère handicapé. L’affaire, impossible à masquer a depuis entraîné le limogeage d’un officier supérieur ainsi que la mise à pied de quatre fonctionnaires des carabiniers, officiellement une enquête serait en cours pour faire toute la lumière. La justice ira-t-elle jusqu’au bout ?
Dans plusieurs autres incidents enregistrés par des caméras privées ou par les médias, la police a lancé des gaz lacrymogènes contre des étudiants du campus de l’Est de l’Université catholique au moment où ils quittaient volontairement l’enceinte. Ils ont également lancé sans raison une bombe à l’intérieur du siège du syndicat de La Poste du Chili, où se trouvait une mineure qui n’a pu être secourue du fait des barres de fer qui condamnaient les portes et des vieilles fenêtres du bâtiment, depuis le carabinier a été mis à pied. Dans le quartier Pincoya, Huechuraba (Santiago), le 25 août dernier le jeune Mario Pinto Parraguez a reçu un tir dans l’œil, il est décédé le 29.
L’attaque à la Victoria a causé des dégâts au sein des foyers perquisitionnés. Les policiers ont rapidement dirigé leur colère sur le siège du célèbre canal Signal 3 La Victoria, en se comportant comme les forces d’occupation qu’on peut voir ailleurs dans le monde. Le raid rappelait la brutalité de la dictature de Pinochet aux communautés des quartiers populaires de la capitale. « Ce sont les fils de Pinochet », a déclaré un voisin, se référant au gouvernement de Piñera.
Au siège du Signal 3 étaient présents les animateurs et journalistes en train de monter les images filmées mercredi, pendant la première journée de grève nationale. Les carabiniers ont gravement blessé quatre habitants de La Victoria et cinq collaborateurs de la Señal 3, et détruit une caméra et une unité d’éclairage. Cependant, la résistance acharnée des animateurs les a empêché de pénétrer dans le local et de détruire les installations.
Les journalistes ont enregistré l’assaut surprise avec la lumière ambiante du petit matin, selon un rapport de 12 minutes qui peut être vu sur YouTube. Les journalistes ont demandé aux grands médias de communiquer sur leur agression, en particulier à la radio Bio Bio, mais ces derniers ont refusé de couvrir l’événement.
Primitivi, 6 septembre 2011.