[6 août 2012]
Au fond j’ai pas changé
Je ne cautionne pas la violence ni les vols à l’arraché pourtant c’est ce qui m’a permis de m’acheter mes premiers survêts LACOSTE. Les moralistes se contentaient de nous regarder dans le rétro, la seule chose qu’ils ont fait pour nous c’est un coup de téléphone à la POLICE.
C’est pas une blague, j’écris du fin fond des toilettes de la République.
Zéro en dictée mais j’fais d’la littérature de rue. Nouveau style, nouveau mouvement. Même Victor Hugo ne l’avait pas prévue celle-là.
La porte m’a été fermée donc je l’ai explosée. Pose mes textes sans leur consentement, de manière illégale sur la toile. Je fais partie des gens qui n’attendent pas que les choses se fassent mais font que les choses se font.
Je n’veux pas mentir aux « TITS-PE » et leur dire que je ne posséderai plus d’armes à feu. La légitime défense est écrite dans la Constitution. Je me suis rangé donc faut pas me déranger sinon je risquerais de les expédier aux urgences.
Ne sois pas choqué par la violence de mes écrits c’est juste la réalité du terrain. Même les soldats de l’ONU prônent la paix avec des fusils-mitrailleurs.
Le Christ en personne s’est fait clouer à une croix par ses propres frères donc pardonne-moi de douter de la bonne foi de l’être humain.
Les petits veulent être nous mais je leur conseille de rester eux.
J’ai tiré, j’ai braqué, j’ai cassé, j’ai pillé, je suis venu, j’ai vu et ils m’ont eu. À 6 heures du mat pas besoin de réveil, le commissaire était toujours à l’heure.
J’ai mis ma dent sous mon oreiller, au réveil, j’y ai trouvé un fusil. La souris te donne le cadeau qui va avec la vie que tu mènes.
On n’a rien à perdre vu qu’on s’est perdus.
Si tu crois que j’ai changé, c’est que c’est toi qu’a changé. Dix ans sans même un SALAM, tu t’attendais à quoi ???
L’argent ne fait pas le bonheur mais la HASS non plus.
J’écris en noir pendant mes nuits blanches.
Si tu m’as trahi protège ton dos, c’est plus fort que moi, j’ai la mémoire dans la peau.
Je mets ma plume au service des opprimés, au service des oubliés. Seul dans le noir, j’ai trouvé mes repères. Il y fait tellement sombre que j’ai appris à lire en braille. Je pourrais écrire encore des heures comme si on était centenaires.
[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]