Enquête sur la Caborne et les identitaires de Bourgogne/Franche-Comté (version ultra-réduite)
C’est en arpentant Internet que j’ai découvert la Caborne, structure se présentant comme une association de défense des traditions et de l’environnement. Sur leur site et les réseaux sociaux, en effet rien ne vient troubler cette image d’Épinal. À l’exception de Facebook, avec une liste d’amis pour le moins politisés. J’en retrouve plusieurs arborant des symboles néo-fascistes et d’extrême-droite dont des noms qui me sont familiers. Départ d’investigations plus poussées.
Après des recherches détaillées et l’exposition de mes doutes au plus grand nombre, je trouve une aide surprenante de la part d’un militant nationaliste qui me donne l’adresse du local et le nom des protagonistes de la Caborne. Un certain Vincent L., personnage bien connu des antifascistes locaux pour son parcours politique, et ses acolytes Michael G., boulanger à Mamirolle, ainsi que Mathieu B., figure emblématique des identitaires bourguignons.
Reprendre l’activisme de Vincent L. est nécessaire pour comprendre dans quel contexte est née la Caborne. Originaire d’Ornans, il est l’un des membres des Jeunesses Identitaires Séquanie, branche jeune du Bloc identitaire. Un conflit opposant le mouvement local au parti national fait que ce dernier ne participe plus au projet. L’organisation prend le nom de Jeunesses identitaires Franche-Comté, avec comme dirigeant le jeune Vincent L. Mais la dissolution est prononcée en 2008 suite à la dégradation d’un chantier de mosquée à Belfort où des adhérents sont impliqués. Vincent n’abandonne pas son combat, et se recentre sur sa ville d’origine.
Il fonde le cercle 1639 avec une bande de copains, et décide de participer à un projet de village racial dans le Morvan. Pendant ce temps là, un certain Terry prend en charge le collectif quand Vincent L. est absent. Très vite, Vincent L. devient éminent dans son milieu et fonde près de Dijon le cercle Vincenot. Un groupe mettant en valeur la production agricole par la vente de paniers bios directement issus des producteurs locaux, cachant une volonté politique d’enracinement de ses principes d’extrême-droite. Mais, pointé du doigt par un blog alternatif, il change de nom et devient le cercle Grevelon.
Le petit jeu continue encore quelques temps, avant qu’un dossier n’apparaisse et décide le maire de la ville à déchoir l’association de son droit d’accès aux locaux communaux. Un échec lourd qui ne freine toujours pas Vincent L. Revenu en Comté, le Bloc identitaire connait un regain, et la Caborne est fondée. Son ami Michael G. devient salarié dans une boulangerie du village, et l’appui de Mathieu B. est constant. D’autres secteurs sont également touchés par leur influence mais dans une moindre mesure, mais, bien que la question se pose, la constitution d’une commune 100% identitaire ne semble pas à l’ordre du jour.
De très nombreux indices retrouvés notamment sur Internet démontrent le fil ici évoqué. Après vérification, l’adresse de la Caborne correspond bien à la boulangerie. Un regard par la fenêtre lors d’une soirée a suffi pour lever tous les doutes. J’apprends également que Vincent vit à Salins-les-Bains, à l’adresse officiellement donnée pour la Caborne. Il participe à une A.M.A.P. ainsi qu’au bénévolat dans une structure de vignes biologiques. Vincent L. recherche d’ailleurs un terrain pour faire pousser un potager, ainsi qu’un partenaire pour faire du vin.
Un petit tour en Bourgogne montre que les diverses organisations identitaires du coin sont particulièrement liées avec la Caborne. Repas, actions communes, conversations, de nombreux points le confirment. Dans ce cadre, l’association des Racines et des Elfes apparaît. Un site agréable et une pléiade de bénévoles qui cachent la Desouchière, habitat racial bourguignon. C’est donc une structure incroyablement dense qui est mise au jour, avec comme leçon une vigilance toujours accrue face aux rétrogrades qui n’hésitent pas à cacher leurs idées et faire du social pour mieux s’intégrer.
Toufik-de-Planoise, 18 avril 2013