[Flics, porcs, assassins / Ali Ziri] « On trouve toujours les mêmes conclusions pour couvrir les exactions des forces de l’Ordre : Ceux qui ne survivent pas à la rencontre des forces républicaines, souffrent toujours de pathologies anciennes »

Ali Ziri 69 ans chibani et le mépris de la République

Cette semaine l’expression « Indignez vous » était en vogue suite à la mort de Stéphane Hessel. Et le verdict de la cour d’Appel de Versailles, concernant la mort d’Ali Ziri, résonne comme une insulte à sa mémoire et à celles de tous ceux qui ont subi la violence sans limites des fonctionnaires des forces de l’ordre. Selon les conclusions de la Justice, il n’y a pas de lien établi entre le décès et l’interpellation. Les 27 hématomes et les multiples ecchymoses ne peuvent en rien démontrer que l’interpellation n’a pas tourné au lynchage, alors comment expliquer les anomalies dans l’instruction ou des déclarations contradictoires ?

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Cette technique du « pliage » exercée entre 3 et 5 minutes sur un viel homme agé de 69 ans et qu’on a laissé pendant plus d’une heure allongé face contre terre dans son vomi est cautionnée par les institutions et on notera que cela a permis de blanchir de nombreux fonctionnaires incriminés pour les mêmes raisons. En 2009, n’était-il pas possible de procéder à une interpellation basique sans faire subir une pluie de coups à cet homme ? On trouve toujours les mêmes conclusions pour couvrir les exactions des forces de l’Ordre : Ceux qui ne survivent pas à la rencontre des forces républicaines, souffrent toujours de pathologies anciennes.

Il va falloir que les choses changent et que l’État prenne ses responsabilités, la liste des victimes ne cesse de s’allonger et les verdicts iniques souillent la mémoire des morts et la peine des familles est d’autant plus grande face à ce mépris. Les procédures interminables et le déni de responsabilité sont autant de facteurs aggravants et j’ai peine à croire que tout cela ne soit pas le fruit d’une synergie gouvernementale. Il n’y aura pas de respect de la Justice sans procès équitables et la mort de M. Ziri est une offense à tous les « chibanis » qui ont sué sang et eau pour ce pays qui accorde l’immunité aux assassin de l’un d’entre eux.

Le Ministre de l’intérieur si prompt à rassurer ses troupes et à compatir avec les familles de policiers ne va pas remettre en cause la probité de ses hommes bien au contraire et il faut maintenant attendre la cour de Cassation pour une énième décision qui selon toute vraisemblance ne changera rien à cette injustice. On dit qu’on juge une société selon le respect qu’elle a pour ses anciens, en 2013 tout est dit.

Sam Deghout – collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, 1er mars 2013

 

Affaire Ali Ziri : cap sur la Cassation

La cour d’Appel de Versailles a confirmé le non-lieu prononcé contre les policiers impliqués dans la mort de Ali Ziri. La famille de ce retraité algérien, décédé en 2009 à Argenteuil lors d’une interpellation de la police, a décidé de se pourvoir en cassation.

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Le comité Ali Ziri participant à la marche de la « Commémoration Nationale des Victimes de la Police »

Ils s’étaient préparés à ce jugement depuis longtemps. C’est dire si leur confiance en la justice est entachée. « Le combat continue », lâche aussitôt Areski Semache, membre du Comité « Vérité et Justice pour Ali Ziri ». Hier jeudi (28-02), la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a confirmé le non-lieu rendu en octobre. En 2009, Ali Ziri meurt lors d’une interpellation policière à Argenteuil, en région parisienne. Sur la route qui le mène au commissariat, il est maintenu la tête contre le siège avant. C’est la technique dite du « pliage ». Une autopsie conclut qu’il est mort des suites d’un arrêt cardiaque après suffocation.

Enquête bâclée

Le 15 octobre dernier, une ordonnance de non-lieu est rendue. Le juge a établi qu’« aucun acte de violence volontaire n’a été la cause directe ou indirecte du décès ». Un non-lieu incompréhensible pour la famille de la victime qui dénonce une enquête bâclée. La famille a vu défiler trois juges d’instruction en trois ans. Trois juges et aucune reconstitution. Et les policiers mis en cause n’ont accessoirement jamais été entendus par les juges d’instruction.

Inconcevable de ne pas se pourvoir en cassation

Pas de temps à perdre. La famille d’Ali Ziri décide de se pourvoir en cassation. « Il est inconcevable qu’un homme de 69 ans décède alors qu’il est entre les mains de la police française et que cela ne fasse pas l’objet d’une instruction judiciaire comme toutes les autres affaires. Ce d’autant plus qu’il s’agit de la police », martèle maître Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille.

Procédure très coûteuse

« Le pourvoir en cassation risque d’être très coûteux », précise Areski Semache, « c’est pour cela que nous avons lancé une souscription sur notre blog, pour inciter les gens à nous aider financièrement ». Vu que l’État ne le fait pas. Dans cette affaire, la famille aurait déjà déboursé 6000 euros pour les frais judiciaires et 5000 pour garder le corps en chambre froide pour l’autopsie.

Future condamnation de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ?

Plus que la Cour de Cassation, c’est la Cour européenne des droits de l’homme que vise la famille de Ali Ziri. « La cour européenne a déjà condamné la France pour un cas similaire. Ce sera la deuxième fois avec le dossier Ali Ziri », promet maître Maugendre. En 2007, la France a effectivement déjà été épinglée par cette même cour pour une affaire qui s’était produite à Toulon, il y a 15 ans : la mort de Mohamed Saoud.

Leur presse (Chloé Juhel, lecourrierdelatlas.com, 1er mars 2013)

 

Argenteuil : les policiers blanchis dans l’affaire Ali Ziri

Le dossier Ali Ziri est pratiquement refermé. La cour d’appel de Versailles a confirmé jeudi le non-lieu prononcé par le juge d’instruction le 15 octobre dernier. Le magistrat instructeur avait estimé qu’aucune charge ne pouvait être retenue à l’encontre des policiers d’Argenteuil mis en cause par les proches du retraité, décédé le 11 juin 2009 à sa sortie de garde à vue.

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Argenteuil (Val d’Oise), le 10 juin 2012. Le collectif justice et verite avait organisé, comme chaque année, une manifestation en mémoire d’Ali Ziri, trois ans jour pour jour après l’arrestation qui avait conduit à sa mort.

Ali Ziri avait été interpellé deux jours plus tôt, vers 20h30, avec un ami boulevard Jeanne-d’Arc, dans le centre d’Argenteuil. Ivres, les deux hommes sont invités à descendre par les trois policiers qui les contrôlent. Les deux occupants s’énervent : il y a des insultes, des coups portés contre les forces de l’ordre, selon les témoins. Les deux hommes sont ensuite amenés au commissariat. Pendant le trajet, Ali Ziri, qui, selon les termes de l’ordonnance de non-lieu, tente de porter des coups au conducteur du véhicule de police est maintenu la tête contre le siège avant, « pour éviter de nouveaux coups et un accident ». C’est la technique du « pliage » que dénonce les proches du retraité décédé.

Ali Ziri, qui présente une alcoolémie de 2,42 g, est emmené à l’hôpital d’Argenteuil à 22 heures. Il est pris en charge par le personnel soignant quarante à quarante-cinq minutes plus tard, dans un contexte de surcharge des urgences. Dix à douze personnes étaient arrivées en même temps. Il est décédé le 11 juin à 10 heures. Selon le juge d’instruction, « l’information n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès de M. Ali Ziri ni aucune faute directe ou indirecte imputable à quiconque qui aurait involontairement causé sa mort ». Il a ordonné un non-lieu aussitôt frappé d’appel.

Le proches du retraité décédé vont saisir la cour de cassation

Au cours de l’audience de la chambre de l’instruction, qui s’est déroulé à huis-clos le 17 janvier, l’avocat général avait requis la confirmation du non-lieu. Il avait alors estimé que les techniques policières employées n’étaient pas normales, que la prise en charge d’Ali Ziri dans le commissariat puis à l’hôpital posait des difficultés et que le juge d’instruction aurait dû procéder aux interrogatoires. Mais il a aussi expliqué qu’il y avait des rapports d’expertises mettant en cause la prise en charge d’Ali Ziri, et d’autres non et que selon lui, une instruction ne pourrait permettre d’aller plus loin, qu’il y aurait toujours un doute.

Me Stéphane Maugendre, l’avocat des familles, qui avait demandé un supplément d’information, indique ce vendredi matin avoir d’ores et déjà été mandaté « pour introduire un pourvoi en cassation contre l’arrêt confirmatif du non-lieu ». « Dans ce dossier, le juge d’instruction n’a entendu personnellement aucun des protagonistes, ni les policiers, ni les témoins, alors que la commission nationale de déontologie de la sécurité a entendu tout le monde et a taclé les services de police sur la manière dont a été traitée Ali Ziri et son ami Arezki Kerfali au moment de l’interpellation et dans le commissariat », critique l’avocat, qui regrette également que sa demande de reconstitution n’ait pas été acceptée. Si la cour de cassation ne les suit pas, « ce qui est très probable », présume Stéphane Maugendre, « la cour européenne des droits de l’homme, elle, pourrait aller dans notre sens ». Du côté du collectif Vérité et justice pour Ali Ziri, créé après le décès du retraité algérien, on se dit « outré ». « Cette décision de justice est scandaleuse. Nous sommes résolus à poursuivre le combat », martèle Arezki Sémache, un de ses membres.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Frédéric Naizot et Maïram Guissé, LeParisien.fr, 1er mars 2013)

 

Ouverture d’une souscription pour couvrir les frais de justice

Au titre de votre organisation, de votre association ou à titre individuel vous avez  participé au combat pour que  vérité  et justice adviennent dans « l’affaire Ali Ziri ».

Le 17/01/2013, Maître Maugendre a fait appel du non-lieu prononcé le 03/01/2012 dans la mort d’Ali Ziri, devant la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Versailles. Quelques mois auparavant comparaissait Monsieur Kerfali, interpellé en même temps que Monsieur Ziri, dans un procès pour outrage à agents. L’avocat ayant obtenu la jonction avec l’affaire Ziri, un nouveau procès est à venir, et nous attendons à la fin du mois le résultat du délibéré du jugement d’appel du non-lieu sur la mort d’Ali Ziri.

C’est pourquoi nous vous sollicitons pour  aider les familles à couvrir les frais de justice passés  et à venir.

L’argent est collecté sur un compte spécial sous la responsabilité de l’ATMF. Libellez vos chèques à l’ordre de : ATMF Solidarité Ali Ziri

Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri c/o ATMF
26 boulevard du Général Leclerc – 95100 Argenteuil
Tél. : 01 39 82 81 48

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