Ils ont été repoussés, aucune destruction pour l’instant (mais la journée est loin d’être terminée…).
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Infozone, 23 novembre 2012 – 15h56
Notre-Dame-des-Landes : comment je me suis fait dégager par les CRS à 6h du mat’
Par Dominique Guitton, paysan opposé à NDDL
LE PLUS. Pelleteuse, benne et gendarmes. Ce vendredi matin, les forces de l’ordre ont lancé une vaste opération d’évacuation sur le site du futur aéroport Notre-Dame-des-Landes. Dominique Guitton fait partie des opposants au projet. Il raconte comment la maison squattée où il se trouvait a été réquisitionnée.
Je suis paysan à quelques kilomètres du site qui doit accueillir le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mon exploitation n’est pas directement menacée, mais ça ne m’empêche pas de m’être rallié très tôt au mouvement d’opposition à cette nuisance. Là par exemple, ça faisait une semaine que j’étais dans une maison avec des squatteurs, la ferme du Rosier, dans la commune de Vigneux-de-Bretagne. Elle servait de lieu de repos et de restauration aux opposants. Mais ce vendredi matin, nous avons été dégagés par les CRS.
Les CRS à 6 heures du mat’
On était une vingtaine dans ce grand corps de ferme, situé dans la zone du futur aéroport. À 6 heures du matin, les CRS ont fracturé la porte et nous ont donné une demi-heure pour évacuer. C’était assez violent, très brusque. Nous avons négocié un délai pour sortir toutes nos affaires, mais c’était délicat.
Un huissier est arrivé, parce que la ferme est sous le coup d’un avis d’expulsion depuis une semaine. Officiellement, c’est à cause du squat. Mais on sait bien que c’est clairement lié à notre opposition à l’aéroport.
Personne n’a été emmené au commissariat, on est resté calme. Mais bon, ça s’est quand même corsé quand les CRS nous ont repoussés. Toute façon, la discussion avec les responsables des forces de l’ordre est désormais impossible.
Militants perchés et gendarmes au pied des arbres
Le but des forces de l’ordre, c’était de boucler toute la ZAD (la zone d’aménagement, renommée « Zone à défendre » par les militants, qui correspond au site d’accueil du futur aéroport, ndlr) et d’en évacuer les gens qui s’y trouvait.
Tous les tracteurs placés sur les routes alentour ont été dégagés. Les routes d’accès à la zone sont maintenant bloquées par les forces de l’ordre. La garde mobile essayait ce matin de déloger les opposants réfugiés dans les cabanes qu’ils avaient construites ces derniers jours dans les arbres. C’était presque comique de voir les gendarmes au pied des arbres, avec les opposants perchés.
Il y a aussi eu des affrontements dans la matinée, j’ai vu des heurts entre gendarmes et occupants.
Quant à la ferme du Rosier, elle va être détruite, c’est sûr. Ce sera la 13e ou 14e habitation à subir ce sort.
Notre mobilisation ne faiblira pas
Il ne faut pas croire que cette opération « de nettoyage » va faire faiblir notre mobilisation, bien au contraire. Depuis le début, les pouvoirs publics tentent de nous diviser : les squatteurs, les agriculteurs, les altermondialistes, les locaux, etc. Mais au contraire, nous sommes tous solidaires. Par exemple, je sais que des collègues agriculteurs des départements voisins préparent des actes de soutien en notre direction.
L’aéroport Notre-Dame-des-Landes n’est pas un projet de notre temps. Les crises environnementale, énergétique et financière que nous subissons le prouvent bien. Nous défendons au contraire un vrai projet de société. La ZAD jouit d’une biodiversité exceptionnelle, c’est une zone rare et précieuse, qu’il faut préserver.
Or que voit-on ? Que quand 40.000 personnes se mobilisent contre cet aéroport, comme ce fut le cas lors de la manifestation de samedi dernier, la seule réponse des pouvoirs publics est une réponse policière et violente.
Leur presse (propos recueillis par Hélène Decommer, leplus.nouvelobs.com, 23 novembre 2012 – 15h44)
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