[24 mars 2012]
Partie impro totale
Impro totale
On m’a dit lève le doigt si tu veux prendre la parole, quand je l’ai levé j’ai mis un gant pour ne pas laisser d’empreintes, ne te fie pas à ma voix de ghetto youth, si tu es clean je te ferai aucun mal, l’animal s’est auto-dompté, rescapé des tours qu’ils ont dynamitées comme s’il fallait juste changer nos buildings de [la] verticale à l’horizontale pour dissiper nos problèmes, dans mon cartable carré il n’y avait que des marqueurs pour taguer ma rage d’enfant, dans cette discipline on était plus de cent, mon nom de tag « HED » comme la hyène du Roi Lion, j’étais foulek j’ai dû tomber love d’un panneau de sens interdit tellement j’aimais aller à l’encontre de l’ordre établi, c’était le dawa dans ma tête, camisole, muselière on a voulu m’enfiler sans succès, mais sans rancune, j’ai sauté du balcon de la zermi avec un parachute percé pour ralentir ma chute, la jalousie m’attendait de pied ferme, on m’a fermé la porte de la réussite sociale, donc je vais essayer de passer par la fenêtre, ma chérie j’aimerais changer ta vie, mais c’est la merde dans la mienne, prends ce bouquet de sincérité en attendant les lovés, mon avenir dépend du poids de ma patience, la place d’un lion n’est pas en cage, bientôt je quitte le grenier sous les yeux de la concierge, je te déconseille de choisir les bracos comme tremplin, ne te fie pas à la hauteur de tes sauts dans le trampoline car des fois certaines chutes te sont fatales ! Je ne sais pas nager j’ai coulé alors que j’avais pied, le hellel m’a tendu la main mais je lui ai mis une crampe GHETTO POÉSIE, faut donc que je m’applique pour mettre un Kärcher dans ma vie, je vais rendre hellal la grammaire je connais mon sujet par cœur, ma rue m’applaudit ça me suffit amplement, ma plume décrit ta vie même si je ne te connais pas WESH T’ES BLUFFÉ AVOUE ?, mes écrits te parlent pas besoin de grandes phrases, je suis l’imposteur au stylo à bille, zéro en dictée mais c’est moins risqué que de s’attaquer aux banquiers, talent d’une rue déserte, oubliée je mets de la couleur où il fait gris, je suis le petit renoi qui te réveille au guidon d’une moto-cross, je réveille ta conscience avant que tu meures dans leur scénario, ne subis pas ta vie les bras croisés, crois en ton destin, vise un doctorat tu vaux mieux que leur RSA, nous sommes condamnés à réussir par nos propres moyens, vise l’excellence sans excès, immigration choisie, quelle connerie…, ben ne t’étonne pas si ces derniers t’ont choisi pour financer leurs Bugatti, ghetto truands, on a pu l’être mais tu as dû faire exploser le thermomètre.
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