[Notre-Dame-des-Landes] « Nous lutterons contre l’aéroport par tous les moyens »

[Seule la lutte décolle !] Un petit récit de la manif de réoccupation du 17 novembre

Dès 9h du matin, des milliers de manifestant-e-s ont convergé vers le bourg de Notre-Dame-des-Landes. Vers 11h, c’est un cortège immense qui s’est élancé en direction de la zone à défendre dans un chouette bazar. Immense, mais aussi plein de gens d’horizons divers : venus de la région ou de l’autre bout de la France ou de l’Europe ; jeunes ou plus âgé-e-s ; familles ou groupes en luttes ; comités locaux ou individu-e-s… Un cortège aux ambiances variées aussi entre battukadas, chorales improvisées ou non, ballade tranquille et bandes de clowns, parsemé d’un drapeau aux couleurs de la lutte : un cercle rouge entourant un avion barré. Une joyeuse bande accompagnée de tracteurs et de camions chargés d’éléments de charpentes, de divers matériaux de constructions, de chapiteaux, de marabouts. Selon nos comptages, on dénombrait environ 40’000 manifestant-e-s accompagné-e-s de plus de 400 tracteurs. Cette grande manifestation populaire a encore une fois démontré l’échec de la campagne des autorités pour diviser l’opposition à l’aéroport et à son monde.

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La tête de la manif

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Le convoi de matériel quitte le bourg

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Le convoi de tracteurs

Vers 13h, le début du cortège est arrivé sur le site de réoccupation alors que la fin de la manif n’était pas encore partie du bourg ! Pendant qu’un campement d’accueil se montait dans un champ, le défrichage a commencé sur le terrain choisi pour accueillir le nouveau lieu d’organisation : un bois de châtaigners parsemé de clairières en cours d’expropriation. On était plein à faire la chaîne pour acheminer les matériaux de construction déchargés des tracteurs au bout du chemin boueux. Les charpentes des structures de base a été montées très rapidement. Pendant ce temps, dans le champ, de nombreux groupes en luttes témoignaient des luttes qu’illes mènent ici et ailleurs contre l’aménagement du territoire et le monde qui va avec.

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La chaîne qui décharge les constructions

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Des planches qui voyagent

À la fin de la journée, les murs de la cabane de discussion et la cuisine collective sont érigés. On construit aussi sanitaires, dortoirs, atelier et mobilier, et autres petites structures. De nombreuses autres cabanes amenées lors de la journée seront montées dans les jours qui viennent.

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Le chantier de construction

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La cabane de discussion en fin de journée

On était des dizaines de milliers pour occuper ce nouveau lieu d’organisation de la lutte contre l’aéroport et son monde. Ça fait une belle force collective pour intensifier la lutte d’ici dans la perspectives des travaux qui s’annoncent. Cette force collective, on souhaite aussi qu’elle donne de l’énergie à tou-te-s celleux qui sont venu-e-s de plus loin pour lutter contre les projets et autres merdes qu’illes se prennent sur la geule.

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Une pancarte de la manif

Par ici la lute continue dans le temps qui viennent : ce week-end et la semaine prochaine pour continuer la reconstruction sur le terrain occupé aujourd’hui, dans la forêt de Rohanne et ailleurs ; le week-end prochain pour la manifestation mensuelle contre l’aéroport et son monde à Nantes samedi 24 ; et dans les mois qui viennent pour empêcher la destruction de la forêt de Rohanne et les premiers traveaux du barreau routier prévus dans les mois qui viennent – des rendez-vous qui seront relayés sur le site web zad.nadir.org.

Alors qu’ils pensaient vider la zone, le mouvement contre l’aéroport et son monde prend de l’ampleur. Une lutte collective qui ne fait que commencer.

Les occupant–e-s de la ZAD, 17 novembre 2012


Prise de parole à l’arrivée de la manif de réoccup : « Ici comme ailleurs, défendons nos rêves et cultivons nos révoltes pour qu’elles deviennent leur cauchemar ! »

Ami-e-s d’ici, ami-e-s d’ailleurs,

Nous, expulsé-e-s ou expulsables, habitant-e-s qui résistent au projet d’aéroport et à son monde, nous tenons à vous remercier.

Merci d’être venu-e-s, de Vigneux ou de Turin, de Rennes ou de Bruxelles, pour participer à cette lutte, pour reconstruire aujourd’hui ensemble les bases matérielles nécessaires à la poursuite de la résistance sur le terrain.

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Merci de vous être réappropriés ce combat, en organisant des rassemblements, des collages, des moments de rencontres sur les marchés de vos villes et de vos villages, en créant des comités locaux…

Vous avez su exprimer notre colère contre les aménageurs par un foisonnement de gestes solidaires : du péage gratuit au défilé de tracteur, du sabotage au concert de soutien, de la prise d’antenne sauvage aux messages qui nous parviennent depuis plusieurs semaines maintenant !

Vous avez participé à cet immense élan de solidarité, solidarité mot qui aujourd’hui prend tout son sens et qui s’est répandu comme une traînée de poudre bien au-de-là du bocage.

C’est vous, anonymes, animés par d’inébranlables convictions qui faites la lutte. Vous qui ne cherchez ni la gloire superflue sous le crépitement des flashs et des caméras, ni les privilèges et le confort d’un siège de député ou de ministre. Vous qui êtes là parmi nous, humblement, et qui avez décidé d’agir plutôt que de subir. La parole des politiques ne doit pas étouffer celle des habitants pour s’y substituer. Cette lutte c’est la nôtre, c’est la vôtre, parce que c’est avec vous que nous obtiendrons l’arrêt immédiat du projet et que nos pourrons faire plier les décideurs, ici comme ailleurs.

Nous avons toujours dit, « un territoire se défend avec celles et ceux qui l’habitent ». Et ces dernières semaines ont prouvé que les habitant-e-s de la zone se défendent ! Une armada policière débarque et le balais infernal des machines emporte dans sa danse macabre, maisons et cabanes, vieux chênes et salamandres… La tristesse et la colère nous gagnent face à Vinci et à l’État socialiste écologiste qui défigurent sous nos yeux ce paysage si familier. Ils ravagent la nature et cherchent à effacer nos souvenirs. Qu’ils nous jettent à la rue à coups de matraque ou nous poussent au déménagement par les pressions, c’est toujours la même violence et le même arbitraire qui nous écrasent. Il est légitime que l’on retourne cette violence contre ceux qui nous l’infligent.

Face à l’État, tous nos gestes de résistances peuvent paraître dérisoires, mais ils sont ô combien justes et nécessaires. Rassemblements, manifs, défense des lieux vie, ouverture collective de maisons, occupation forestière, ravitaillement, blocage de routes, reconstruction, assemblées… Nous avons voulu montrer que nous ne sommes pas de simples meubles qu’on déménage, que nous pouvons nous organiser, résister, dire non !

Ces semaines ne sont qu’un début ! La lutte ne fait que commencer : défense du Rosier, réoccupation de la forêt de Rohanne pour s’opposer à son abattage, blocage des travaux du barreau routier, procès et expulsion à venir des habitant-e-s en bail précaire et des paysans. Il y encore tant à faire. Hollande, Ayrault et les cadres de Vinci doivent comprendre qu’il n’y aura pas de retour à la normale jusqu’à l’arrêt immédiat du projet d’aéroport. Qu’ils prennent garde, car plus la lutte se renforce sur le terrain et plus elle se répand !

Notre rêve, c’est que tous les ami-e-s d’ici et d’ailleurs ramènent chez eux un peu de la détermination qui est née dans ce bocage. Que cette lutte nourrie par celle du Val di Susa comme par celles de Plogoff et du Larzac, renforce en retour d’autres combats.

Nos révoltes ne se limitent pas à Notre-Dame-des-Landes et à son aéroport. Pendant que les caméras et l’attention se focalisent ici, ils continuent d’expulser et de bétonner ailleurs, tous les jours, en silence… L’État oppresse, enferme, réprime partout, tout le temps. Il est confortable de fermer les yeux, facile de se résigner, mais indispensable de se révolter. Partout, pour contrer tous les Césars qui veulent aménager nos vies et nos territoires, continuons de construire des foyers de résistance irréductible.

Ici comme ailleurs, défendons nos rêves et cultivons nos révoltes pour qu’elles deviennent leur cauchemar  !

Les occupant-e-s de la ZAD, 18 novembre 2012


Notre-Dame-des-Landes : Ayrault, prends ZAD dans ta gueule !

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« Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. » zadiste

« Pour nous, c’est 2000 hectares de liberté et de création, de légumes et de plantes, de fromages et de pain, d’animaux et d’humains, de musique et d’art.
Pour eux c’est un aéroport de plus…
De quoi avez-vous le plus besoin ? » zadiste

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40’000 personnes en soutien à la lutte sur la ZAD

Alors que nous subissons, depuis maintenant un mois, les destructions de nos lieux de vies par les forces armées ripoux-blicaines saucialistes, la résistance au projet mégalo d’Ayrautporc continue de monter en puissance sur la ZAD.

Samedi, quelques 40’000 personnes ont défilé toute la journée de Notre-Dame-des-Landes au Rosier dans une atmosphère festive et conviviale pour signifier au gouvernement leur totale solidarité avec la lutte et leur refus de voir un nouvel aéroport rayer de la carte 2000 hectares de nature uniquement pour satisfaire l’appétit vorace des rapaces de la finance. Un cortège très compact de plus de 5 kilomètres a traversé la Zone à Défendre tout au long de la journée.

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Les partis politiques faiblement présents (EELV, Parti de Gauche, etc.) sont presque passés inaperçus dans la foule immense. Leurs étendards se sont vus, dans le cortège, repeints de boue par des clowns activistes zadistes soucieux-ses de rejeter avec force toute tentative de récupération politique.

La préfecture de Police atteinte du syndrome récurant de Pinocchio annonçait le chiffre fantaisiste de 13’500 personnes présentes à cette manifestation dans l’après-midi… Pourtant aucun flic en uniforme n’a été signalé tout au long de la journée sur la ZAD (hormis la présence de plusieurs flics en civils).

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De nouvelles cabanes et maisons poussent un peu partout. La reconstruction a commencé.

Grâce à la solidarité qui s’articule partout sur la ZAD depuis plusieurs semaines, de nombreux chantiers collectifs ont commencé et déjà de nouvelles maisons s’apprêtent à accueillir tous les zadistes et sympatisant-e-s qui se sont retrouvé-e-s sans toit après les premières opérations de saccage initiées le 16 octobre 2012 par les forces terroristes de l’État français.

Dès la nuit tombée, les tracteurs de la Confédération Paysanne sont venus en nombre (400 tracteurs) acheminer le matériel nécessaire à la reconstruction sur les chantiers (portes, fenêtres, planches, etc.), alors que la manif. n’était pas encore terminée.

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Le toit du Rosier

Le Rosier en danger de destruction imminente

Le Rosier est, depuis le 16 novembre 16 heures, sous la menace des vandales de l’État saucialiste. Mais désormais le rapport de force a bien changé. Certes, le pouvoir dispose d’une armée de robocops lobotomisés du bulbe surarmés, de moyens financiers illimités (tant que les contribuables acceptent de casquer) et des machines de destruction de la DDE (grues, pelleteuses, manitous, camions de gravas).

En face, la résistance, sans arme, dispose d’un fort appuis populaire et d’une aide logistique qui ne cesse de grandir sans compter la présence sur place de nouveaux-elles résistant-e-s qui nous ont rejoint-e-s dans la lutte au cours de la manif de réoccupation et au fil de ses dernières semaines.

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Tous les chemins et routes qui mènent au Rosier sont bloqués par plusieurs barricades et de nombreux-ses activistes sont posté-e-s sur tous les coins stratégiques autour de la maison.

Désobéissance civile

Cette mobilisation exceptionnelle, et la solidarité qui en découle, montre que la lutte légitime que mènent (depuis des années pour certains) les habitant-e-s et occupant-e-s de la ZAD reçoit un écho favorable dans les classes populaires.

La désobéissance civile bat son plein et les actions contre Vinci et le PS se multiplient. Ce qui est injuste ne peut être accepté sous le prétexte fallacieux qu’il s’articule autour de lois iniques votées pour défendre les intérêts d’une oligarchie qui méprise ses populations.

Des solidarités autour de la lutte se sont crées dans toute la France et encore au-delà. Des collectifs s’organisent et planifient des actions partout où Vinci et son chien de garde Saucialiste sont présents. Les actes de résistance et de sabotage décentralisées se multiplient partout afin de faire courber l’échine du gouvernement et de son donneur d’ordre Vinci qu’il protège à grand coup de deniers publics.

Nous luttons ensemble, unis contre la destruction planifiée, par Vinci et l’État saucialiste, d’une terre que nous aimons et que nous protégeons et continuerons à protéger jusqu’à l’abandon du projet d’aéroport et de tout projet destructeur pour l’environnement sur la ZAD.

De plus, une fois le projet abandonné, les habitant-e-s de la ZAD resteront sur place. Des expériences, des échanges de compétences nous ont permis d’apprendre les uns des autres. Depuis le Rosier en 2007, c’est tout un village autogéré qui s’est créé sur la ZAD. L’autogestion étant le but à atteindre.

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Les destructions massives de nos lieux de vies et des jardins collectifs qui les entourent n’ont fait que renforcer notre détermination à faire capoter ce projet destructeur. Le gouvernement a certainement imaginé qu’en pratiquant la politique de la terre brûlée, qu’en détruisant tout sur son passage il parviendrait à briser la lutte et son monde.

La très forte mobilisation de ce week-end montre bien que le gouvernement continue de s’enfoncer avec son opération César à la con. Il a tout essayé, nous a traité de terroristes, d’ultra-violents… Il n’a réussi qu’à révéler les propres limites de son pouvoir, limites qui le conduiront tôt ou tard à sa perte.

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Une lutte globale contre le capitalisme

Dans le monde entier se multiplient des résistances au capitalisme et à sa soif de profit.

Dans toute l’Europe les populations se battent contre les politiques d’austérité dictées par Bruxelles, la BCE et le FMI. Tous les gouvernements portés au pouvoir par les urnes, qu’ils soient conservateurs ou sociaux-démocrates, continuent de servir la soupe aux marchés financiers et aux intérêts privés, trahissant de fait les intérêts de leurs populations.

Au Japon c’est un peuple tout entier, toujours lourdement frappé par les rejets radioactifs engendrés par la catastrophe de Fukushima, qui se dresse sur le chemin des nucléocrates assassins (Areva, Vinci, EDF, TEPCO, etc).

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Sur le continent américain les résistances se multiplient face aux exploitations de pétrole lourd, sables bitumineux, gaz de schistes et autres. La construction des pipelines XXL, qui passeront bientôt du nord du Canada au golf du Mexique, rencontre une opposition acharnée des populations indigènes et des activistes environnementaux. Du projet « Grand-Nord » au Canada aux mines d’uranium au Nouveau-Mexique (dont Areva est le principal bénéficiaire), la résistance est partout.

Au Brésil, les populations locales se battent contre les grands barrages hydroélectriques sur le fleuve Xingu, contre les mines à ciel ouvert et contre la déforestation de la forêt amazonienne.

Au Mexique les communautés indigènes d’Atenco ont définitivement fait capoter un projet d’aéroport semblable au nôtre ! Cela grâce à leur détermination inébranlable conservée malgré une longue et rude lutte et des nombreuses brutalités policières qui en ont découlé.

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Notre-Dame-des-Landes fait partie de cette lutte globale qui s’intensifie partout pour combattre pied-à-pied un système politique ultra-libéral mondial destructeur.

La nature n’est pas à vendre !
L’humain n’est pas une marchandise !
La terre appartient à toutes et tous. C’est notre bien commun…
Vinci dégage ! Résistance et sabotage !

Des habitant-e-s en résistance – le dimanche 18 novembre

Dernière info :
Dimanche soir, déjà 40 camions de « Play-Mobiles » sont annoncés sur la zone certainement pour détruire le Rosier. Nous les attendons de pied ferme. La répression policière à Notre-Dame-des-Landes va, sans l’ombre d’un doute, s’accentuer mais nous ne lâcherons RIEN !!!

Toutes les infos et bien plus encore sont disponibles sur le site de la ZAD Zone À Défendre – Tritons crété-e-s contre béton armé.

Bob 92 Zinn, 19 novembre 2012

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