« MEDEF 44 et Nantilus » contre « le Reste du monde » : Victoire nette du populo dans la première manche du match contre la Barge des privilégiés, ce soir à Nantes

Bonsoir,

Le patronat nantais et les défigurateurs du paysage ont subi ce soir lundi 4 juillet 2011 une quadruple défaite :

1 – Leur inauguration ce soir lundi 4 juillet a tourné court : De nombreux patrons ont dû entrer ou sortir sous les quolibets moqueurs des manifestants (près de deux centaines de participants), et le seul événement intéressant de leur morne soirée à thème de riches, et bien, c’était nous.

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Et le pire, pour la bourgeoisie sarkozyste, c’est que la police déployée en force n’ait évidemment pas osé nous charger, paralysée par notre bonne humeur tranquille, notre bar festif et notre musique. (Il se dit cependant qu’un bateau de la police nationale aurait débarqué directement et discrètement un VIP sur la barge sans passer par l’entrée terrestre du public, peut-être le préfet himself, exfiltré depuis son bureau douillet par nos glorieux pandores. Espérons qu’il n’a pas eu le mal de mer.)

2 – Ces gens-là s’en souviendront (1) : D’abord les invités du patronat nantais, car il n’est pas difficile de prévoir ce qui se dira lors du prochain bureau exécutif du MEDEF 44 :

« Si c’est ainsi, nous préférerions faire comme d’habitude pour nos agapes de privilégiés : se retrouver discrètement à la sortie sud de Nantes, à l’hôtellerie luxueuse de l’Abbaye de Villeneuve, ou bien com’d’hab’ à l’Ermitage à la Baule, mais jamais, plus jamais sur la barge Nantilus, c’est trop risqué et trop ridicule. On aurait dû laisser cette inauguration fatale au Téléthon ou aux Foulées de l’Erdre, cela aurait été moins politiquement provoquant que le Medef ».

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Ces gens-là s’en souviendront (2) : Ensuite, les actionnaires du Nantilus, parce qu’en deux heures, nous avons ruiné (bien malencontreusement sans le vouloir 🙂 leur investissement en communication publique, parce que nous avons prouvé que cette barge de riches ne peut fonctionner que sous la protection massive de la police (dès lors que nous de le déciderons), et que les clients n’ont aucun autre accès que les sorties de passerelles, et surtout pas d’autres sortie morale que leur sens du ridicule, faculté si rare dès lors qu’on a un revenu dépassant 3000 euros par mois.

Conclusion : Cap ailleurs ! Cette « barge de bargeots » (sic) doit être déplacée dans un endroit plus reculé et moins « tape à l’oeil » qui ne polluerait pas le paysage urbain.

 

3 – Quant à l’esthétique, excusez messieurs les investisseurs, mais lorsque nous avons vu le « cul » de la barge, avec ses quatre massives passerelles, tout le monde a poussé un cri d’horreur. Et personne n’a souhaité, au grand jamais, même complètement bourré, aller y boire un verre, sauf à déroger à tout honneur de Nantes-la-belle-et-la-rebelle.

 

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4 – Deux cents manifestants, c’est très peu, mais c’est assez pour être efficace ensemble, et c’est même beaucoup (merci à nous tous), c’est énorme, quand on songe que l’appel n’a circulé sur internet que depuis 3 ou 4 jours, qu’il n’a pas été envoyé dans la presse locale ni relayé par plusieurs appareils bureaucratiques subventionnés, et que pour autant :

a.. les présents et présentes représentaient toute la palette large des opinions possibles à gauche, comme ainsi dire de Bayrou à Bakounine dans une bonne entente (nous disons cela à l’intention des RG de la DCRI qui ne comprennent toujours pas cette énigme), certains manifestants étant venus en groupes par collectifs de famille, de voisinage ou bien de travail entre collègues, et que nous sommes tous heureux d’avoir réussi ce bon tour aux privilégiés locaux, sous le magnifique soleil rasant de Nantes à 19 heures, que le bar « à prix libre » a été autofinancé, et, pire encore, que nous sommes prêts à recommencer, ce qui ne pourra fonctionner que si nous tous redistribuons chacun et chacune les prochaines invitations par internet, quitte à les renforcer par un coup de fil personnel à nos ami/e/s, ou alors en les incitant à se faire inscrire d’ores et déjà sur la liste internet « Nantes en luttes », en écrivant à : Liste Nantes-En-Luttes.

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Merci de faire passer ce message.

AVEC UN ÉNORME MERCI À LA CHORALE « LES VOIX DE GARAGE » QUI A INTERPRÉTÉ MAGNIFIQUEMENT « MERCI PATRON » DES CHARLOTS (c’était vraiment de circonstance !) ainsi que plusieurs chansons ouvrières, dont des chants de la Commune et des chansons antifascistes espagnoles et italiennes.

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Lucky, 5 juillet 2011.

 

Nantes : une manifestation accueille les participants à l’université d’été du Medef 44

Environ 70 manifestants se sont rassemblés ce lundi 4 juillet, devant la barge Nantilus à Nantes, où se tient l’université d’été du Medef de Loire-Atlantique. Les manifestants, qui ont répondu à l’appel d’un collectif, ont accroché des banderoles hostiles au capitalisme. Le rassemblement a été animé par les chants d’une chorale.

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Leur presse (Ouest-France), 4 juillet 2011.

 

« Barge », la fête inaugurale du MEDEF 44 sur le Nantilus, le lundi 4 juillet !
Mais nous aussi, nous serons de la Fête

C’était l’un des plus beaux panoramas du monde : Là où l’appel du large s’ouvre enfin après la Petite-Hollande, encadré par les lignes harmonieuses des rives fluviales en aval, enfin dégagées des comblements de l’amont.

C’est ce site incomparable que la bourgeoisie nantaise s’est honteusement appropriée ce printemps 2011, avec l’arrimage d’une sorte de ponton flottant, plus qu’encombrant et vraiment peu gracieux, destiné à accueillir les fêtes privées et les plaisirs endogames des privilégiés locaux. C’est vrai qu’il était tentant de souiller un si beau paysage urbain, et un site aussi convoité, en face des palais négriers du Quai de la Fosse, juste en bas des Machines de l’Île, là où travaillaient autrefois des milliers d’ouvriers des constructions navales (que la mémoire locale est fortement invitée à oublier).

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L’harmonie brisée d’une ligne de « river side » exceptionnelle en Europe.

Un ponton ? Une sorte de barge de luxe sottement arrimée au bord, singeant maladroitement l’esthétique des paquebots avec un goût de nouveaux riches. Méga-Véranda ou maxi-verrue ? Qu’importe la laideur, car on n’y est bien qu’à l’intérieur, dont le point de vue sur Nantes est effectivement époustouflant. Tant pis pour les autres qui n’auront jamais le ticket d’entrée. C’est bien dans l’esprit du temps sarkozyste : Je vous enfume avec mon 4×4, je vous snobe avec mes Rolex et je m’impose avec mes balcons arrogants sur le voisinage. Tant pis pour le bien public commun. Et malheur aux prolos, aux citoyens ordinaires, aux promeneurs, aux enfants et aux poètes.

Et plus c’est gros, plus ça marche ! Car pour inaugurer ce machin,
c’est le MEDEF qui invite (54 euros la soirée quand même).

Ce sera le lundi 4 juillet, sous le titre parfaitement cynique de « Jouons collectif »
http://www.medef-44.fr/evenements/jules-verne-de-lentreprise
http://www.medef-44.fr/programme-23e-jules-verne-de-lentreporise-4-juillet-2011.html

Pour cette charmante soirée, il y aura bien entendu le gratin du patronat nantais, la présence du Préfet et de quelques élus, sans oublier la caution inévitable d’un bureaucrate de la CFDT, et l’apport indispensable de Jean Blaise himself pour la culture touristiquée, sans oublier, pour le supplément d’âme, un philosophe télégénique, Vincent Cespedes [Vincent Cespedes ? Voici comment l’un de ses livres était analysé par le journal Le Monde.  LA CERISE SUR LE BÉTON, violences urbaines et libéralisme sauvage, de Vincent Cespedes. Article paru dans l’édition du Monde du 03.05.02, par Jean Birnbaum : Curieux mélange de néologismes en cascade, de rhétorique antiaméricaine et de prose crypto-ésotérique, ce pamphlet rédigé par un jeune enseignant en philosophie laisse une étrange impression. Dénonçant « l’incitation médiatique à la sauvagerie urbaine » et l’absurdité d’un « Système » qu’il rebaptise « l’empire mondialo-cannibalo », il mobilise en les reformulant bon nombre d’arguments de la nébuleuse dite « antiglobalisation ». Mais dans le même mouvement, il n’hésite pas à reprendre à son compte nombre d’idées traditionnelles du conservatisme répressif le plus ardent, comme celle de « l’impunité » totale dont bénéficieraient les délinquants en France. Bien plus, il fait de l’insécurité le produit d’un « complot absolu » et d’« une imbattable politique de dépolitisation et d’américanisation », auxquels participeraient des médias « écroués par le néo-totalitarisme » et rongés, entre autres maux, par un « antiracisme pro-bordéliste gauchisant »…], presque aussi beau gosse que BHL, pour faire croire qu’on peut être de gauche sans déranger personne.

Jules Verne, réveille toi, nous aussi, nous serons de la Fête.

Le lundi 4 juillet 2011 à partir de 17 heures, il serait heureux de réunir tous les narquois et les narquoises de Nantes face au ponton du Nantilus, pour observer le ballet des arrivants, pour huer tous les affreux, pour partager sur place l’apéro des manants, pour illustrer le génie de la France d’en bas, pour montrer que n’est pas encore morte Nantes-la-belle-et-la-rebelle

(Faites passer ce message à vos amis d’ici lundi…)

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Une réponse à « MEDEF 44 et Nantilus » contre « le Reste du monde » : Victoire nette du populo dans la première manche du match contre la Barge des privilégiés, ce soir à Nantes

  1. Zernin dit :

    Camarades, je trouve votre action très XIXe s. mais bon enfant. Mais cela ne va pas plus loin, car vous vous méprenez – faute de l’avoir lu – sur la nature de l’intellectuel que vous fustigez gratuitement, à savoir Vincent Cespedes. Vous ressortez pour cracher sur lui un vieil article (2002) de sieur Birenbaum, truffé de coquilles du reste (Cespedes parle d’empire « mondialo-cannibale », et non d’un clownesque « mondialo-cannibalo », un thème anar s’il en est), mais vous feriez bien de lire de près ses livres, et de prendre note du discours qu’il sert aux patrons que vous honnissez bien caricaturalement. Cespedes est un espoir, et sa télégénie évidente ne doit pas vous dissuader d’accéder au CONTENU de sa pensée, ce serait une belle preuve de probité intellectuelle de votre part. Et tout commence par là.

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