Usine sidérurgique de Florange
ArcelorMittal : bureaux saccagés, unité bloquée
Les « Mittal » continuent d’occuper les Grands-Bureaux de l’usine sidérurgique de Florange et ont bloqué, hier, l’unité de couplage. Face aux rumeurs de plan social, le mouvement s’est encore durci. Deux bureaux ont été saccagés.
« Ça, c’est le cheminement d’un plan social. Noir sur blanc ! » Le tableau de travail est planté devant la salle du conseil d’administration du site florangeois occupée par l’intersyndicale (CGT-CFDT-FO), depuis mardi soir.
Les militants n’ont pas eu de mal à le décrypter. PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) s’y affiche en toutes lettres. « Qu’est ce que vous voulez de plus pour comprendre ? », ironise Edouard Martin (CFDT).
Alors, face au silence de la direction, la colère des « Mittal », contenue depuis des mois, a explosé dans la nuit. Les syndicalistes ont saccagé les bureaux du directeur du site et du DRH. Vitres brisées, mobilier et plantes vertes renversés… Au petit matin, certains regrettaient déjà et ramassaient les débris.
Mais la colère n’était pas retombée pour autant. « Le site intégré est viable ! Nous ne voulons pas être consultés, après-coup sur un PSE. Le sujet, c’est bien la perte des emplois et la survie de toute une vallée », martèle inlassablement Jean Mangin (CGT), et d’appeler les salariés à « un sursaut d’orgueil ».
Questions sans réponse
Avec le sentiment de « n’avoir plus rien à perdre », les troupes ont pris le chemin des usines à froid du site Sainte-Agathe.
L’action du jour : bloquer le couplage, point stratégique empêchant le traitement ou l’expédition des bobines d’acier après la sortie du laminoir. « On alerte d’abord les salariés pour que tout soit fait en sécurité. On n’est pas là pour casser ! », insistent les militants.
La ligne est arrêtée dans le calme. Mais le dialogue avec les salariés en poste reste ardu. Incompréhension mutuelle. « Comment peuvent-ils ne pas se sentir concernés ? Si ce n’est pas aujourd’hui, dans un an, deux ans, la filière froide sera à son tour menacée… »
La mobilisation générale n’est pas au rendez-vous. Pourtant, les syndicalistes ne lâcheront rien ! « Nous, on pense à nos gosses, à toute la vallée, et on aura notre conscience pour nous », assure Céline (CFDT). « On ne s’interdit plus rien. Les actions seront à la mesure de l’indifférence, insiste encore Jean Mangin. Le préfet a un rôle à jouer, le gouvernement doit arrêter de tergiverser, Mittal n’attendra personne ! »
Mais, hier soir, les questions sur l’avenir du site étaient toujours sans réponse. La direction n’est sortie de son silence que pour regretter les dégâts occasionnés.
Alors, les sacs de couchage ont encore été déroulés…
Leur presse (Lucie Bouvarel, Republicain-Lorrain.fr, 13 septembre 2012)
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Leur presse (Republicain-Lorrain.fr, 13 septembre 2012)