« Le communiste, quant à lui, ne se demande pas si son action est “indispensable” ou “inutile”. Il ne peut plus vivre dans la société actuelle, comprend qu’une solution individuelle ne serait qu’illusion. »
La théorie révolutionnaire séparée prouve sans cesse ses limites dans l’action ou praxis que certains considèrent comme « l’ordalie » du fameux mouvement réel. Or la réponse du réel est implacable.
Celle-ci est simplement irrecevable parce que cette merde fait système. Il est plus opératoire de pratiquer la charité, car la résonance et le retour est immédiat, mais aussi parce qu’elle s’inscrit dans la logique d’une réponse intégrable.
Entre confusions et flou volontairement entretenus, la théorie idéologisée fait écho à des tentatives publicitaires et folkloriques des milieux militants, ainsi :
L’activité « pratique théorique » militante s’affirme d’années en années comme une somme d’hagiographies où l’onomastique communiste, anarchiste flirte avec la philologie marxienne et la scolastique libertaire.
En ces temps, elle se fait d’ailleurs plus littéraire qu’historienne. On y romantise l’histoire de ses échecs en quadrichromie.
Ce « maitronisme » s’affirme d’ailleurs comme un moment important des activités des « révolutionnaires ». Les théoriciens du communisme s’amusent à exhumer d’improbables fragments d’une littérature désuète déjà subvertie par le capital. Ces nouveaux gnostiques, quelques fois archéologues cherchent dans la théorie le salut d’une vie aliénée et démontre par là leur extériorité au prolétariat.
Le comble de la saloperie est bien quand !
Les enfants de la bourgeoisie, les profs, les universitaires appointés au CNRS, théorisent sempiternellement la dernière parousie. Ceci à la seule fin de s’en faire les prophètes, plus certainement les experts.
Quand la dernière solution à la mode proposée, et prônée, n’est autre que d’être un animateur à mégaphone, un boutiquier alternatif équitable ou un épicier radicalement bio et autogéré ;
Quand la frugalité, l’éloge de la « simplicité volontaire » et les traités « Maussiens » sur le renoncement au quantitatif s’affichent dans de nombreuses librairies radicales, c’est que la soumission à l’ordre dominant s’annonce des plus fantastique.
L’éloge du qualitatif dans la société capitaliste n’est ni plus ni moins que le retour de l’Homo œconomicus qui revient par la fenêtre !
L’audience des discours, leurs diffusions, n’est pas sans nous faire penser que le prochain « serrage de ceinture » sera pour le prolétariat ! Qui, c’est bien connu, ne s’achète que des écrans plasma avec ses 900 euros. Il n’y a qu’un pas pour penser que l’idéologie qui vient est toujours l’idéologie de la classe ascendante, c’est-à-dire celle qui annonce la prochaine offensive contre les exploités.
Une gestion plus locale du vieux monde ou une redistribution plus équitable des miettes, n’y changera rien, la rupture ne s’affirmera pas dans l’éloge des nouvelles féodalités affinitaires et auto-organisées où les nouvelles chefferies informelles côtoient la gestion joyeuse de la pénurie de ceux qui ont été élevés dans l’opulence, et qui font du cénobitisme culpalisant un chemin vers la destruction automatique des communautés factices du capital.
Le projet communiste dans son moment d’élaboration s’affirme négativement, en opposition à ce qu’il ne veut pas, et s’articule à la nécessité d’en finir immédiatement. Mais ceci toujours par rapport à des besoins très pratiques, peut-être trop pragmatiques, n’en déplaise aux « communisateurs » ces nouveaux réformistes qui sont à la théorie ce que Garcimore est à la prestigitation.
Quand le théoricisme ou la théorie idéologisée rencontre la pensée magique de la révolution c’est que de nouveaux totems sont prêts à s’ériger !
Voilà pourquoi !
Si le prolétariat est contraint historiquement d’assumer la tâche de détruire le capitalisme ou de disparaître, il aura obligatoirement à faire face au Droit et à l’État, à sa police et à ses armées, à son idéologie et à ceux qui la produise, ceci d’une manière INDUSTRIELLE !
Les capitalistes nous laisseront-ils vraiment « communiser » par l’opération du saint-esprit ? Ils n’ont que foutre des néo-mormons de l’auto-réduction. L’atomisation Tarnac-ienne permet toutes les brutalités. À nous d’en tirer les leçons.
Entre répression et salariat, chômage et précarité, animalisation et crainte de sa propre mort à petit feu, la peur de perdre le peu qui n’est rien est déjà toute une politique, voire un dispositif.
Il faut bien avouer que l’absence de programme du et vers le communisme, celui qui doit se distinguer de cette « alternative » qui consiste à reformer l’irréformable, à surenchérir démagogiquement sur des mots d’ordre radicalement catégoriels et utopico-keynesiens, d’un service public plus public ou d’une « équité » plus égalitaire, ne facilite pas les choses.
Peut-être est-il plus bandant de rêver éternellement, en secret, de rouler en Maserati ou de gagner au Loto dans un monde où l’Entrepreneur est un modèle où chacun a sa chance sur le papier, plutôt que d’entrevoir un improbable communisme militarisé pour le bien de tous, psalmodié par des fils et des filles à papa, ou des « ultra-gauche » salonards qui scandent des formules magiques et des incantations tirées des saintes écritures pro-situs ou néo-staliniennes.
Redéfinir la lutte et le programme de la révolution pour le communisme est plus que jamais une affaire d’organisation ceci pour sa capacité d’offensive et de résistance face à la contre-révolution qui EST.
Nous sommes conscients, comme l’écrivait Paul Mattick, « qu’il y aura antithèse entre l’organisation et la spontanéité tant que se perpétueront et la société de classes et les tentatives de l’abattre » mais nous sommes aussi persuadés que nous ne pouvons pas ne pas réagir puissamment contre les coups qui nous sont portés quotidiennement.
Voilà pourquoi nous choisissons d’assumer, ceci sans avant-gardisme ou quelques prétentions à l’éclairage de consciences embrumées, la construction d’une organisation anti-hiérarchique et classiste qui aura pour fonction de définir les taches pratiques du communisme et les moyens d’y parvenir, ceci dans la tradition de la gauche communiste et du communisme de conseils.
Pour suivre l’élaboration de nos positions et de notre activité.
Tract distribué le 1er mai 2009 – Vosstanie
Un peu d’érudition ça fait du bien. Je peux te conseiller les positions de Vosstanie lue ce matin ça fait du bien dans la confusion actuelle.
Noyer le discours sous neologismes, circonvolutions et mots pseudo-savants n’aide pas a grand chose, si ce n’est donner une image elitiste et de contestation de salon justement. Quand on a rien a dire on se tait et on ecoute : deux oreilles et une bouche.
« ceci dans la tradition de la gauche communiste et du communisme de conseils. »
Et la tradition, c’est la tradition.
D’où sortent ces « communisateurs » (lesquels au fait) ? Respectent plus rien.
« Si le prolétariat est contraint historiquement d’assumer la tâche de détruire le capitalisme ou de disparaître… »
Donc le prolétariat doit s’ériger en classe dominante. Par contre si le prolétariat et le capital doivent être abolis, c’est la communisation qui pour lutter contre le capital abolit le rapport capitaliste en abolissant les classes. Il n’y a pas d’organisation ni d’établissement d’un programme, ni d’unité préalables, c’est le mouvement qui définit son « programme », etc…