Partie 47
À l’époque où j’étais avec Jade, elle était au courant pour le Décathlon qu’on avait braqué, mais ce qu’elle ne savait pas c’est que je n’étais pas à mon premier coup d’essai, on avait braqué une grande surface près de chez elle, c’était ce braquage que je vais vous raconter il s’est passé en deux étapes :
Je parle de mon plan à Kamel qui était toujours partant, je propose mon plan à un autre soldat du quartier voisin, qui après réflexion accepte de me suivre, j’étais encore débutant dans les vols à main armée, j’étais précoce et j’apprenais sur le tas, on se donne rendez-vous à 6 heures du matin au foyer Sonacotra, au milieu des clandos personne se douterait qu’on préparait un casse à 100 km de là, je donne le top puis on prend la direction de Rouen, cagoule, armes et surtout la musique à fond nous a mis l’ambiance pendant une heure, Jade pensait que j’étais chez mes parents alors que j’étais à deux minutes de son lit à vol d’oiseau de ma princesse, elle était loin d’imaginer que son prince charmant qu’elle pensait posé en apparence se transformait la nuit tombée en braqueur multirécidiviste, mais la pauvre ne se doutait de rien ma Normande.
Arrivé sur les lieux du crime moi et mes deux acolytes on se met en planque dans des vieux containers qui étaient posés devant la grande surface, on avait une vue directe sur l’entrée du grand magasin, en planque pendant une heure toujours rien, soudain la lumière s’allume à l’intérieur, on n’avait rien compris, on n’avait pas bougé fixant l’entrée du magasin, comment ils avaient pu entrer sans qu’on les remarque, mais c’était sûr il y avait du mouvement à l’intérieur, notre plan était tombé à l’eau, le personnel rentrait avec une porte dérobée sur le côté de la grande surface, on avait missionné planqués pendant des heures mais l’affaire venait de nous passer sous le nez, j’avais le seum mais tant pis ce n’était que partie remise je rentre à Mantes bredouille la rage au ventre, j’aimais pas rester sur un échec du coup je décide de remettre ce plan au lendemain, Kamel et moi toujours partants mais le troisième ne sentait plus l’affaire, du coup il a renoncé j’ai recruté dans l’urgence un soldat de mon quartier qui m’a fait confiance et décide de me suivre cette fois-ci il était hors de question que je me loupe dans mes plans, j’ai observé la porte où le personnel rentrait mais il n’y avait aucun endroit pour se cacher sans être vu, dans l’urgence j’ai improvisé et trouvé une idée qui s’avérera très efficace, je place dans la nuit à proximité de la porte dérobée un énorme carton que j’ai trouvé dans une benne à ordures, on a posé des poubelles dessus pour qu’il se noie dans le décor, puis on rentre à trois dedans les armes aux poings, cagoule sur la tête, on avait fait juste un trou pour guetter l’arrivée du personnel, on était plus que prêts, on s’impatientait, jambes engourdies, à genoux on pétait les plombs on étouffait dans ce quartier mais il était hors de question de se louper deux fois d’affilée, silence complet on était fondus dans le décor, à 7 heures du matin, personne ne faisait attention à ce qui semblait être un entassement de poubelles, 8h15 après des heures d’attente, le directeur accompagné de deux adjoints, s’approche de nous et jette son mégot de cigarette sur l’amas d’ordures c’est là qu’on décide de sortir de notre terrier pour lui souhaiter un joyeux Noël LOL une vision d’horreur pour le directeur, canon sur la tempe on l’entraîne dans la salle des coffres du magasin, on lui fait ouvrir la lourde porte blindée du coffre, on charge les sacs, on prend aussi des rouleaux de pièces de monnaie par cartons, on enferme le personnel dans une salle, puis on disparaît dans la nature.
On venait de frapper un grand coup, on s’est rendus direct chez une copine qui avait un appart dans le 78 elle nous avait laissé les clés puis avait été au travail, elle se doutait pas une seconde de qui on était, on place 5000 euros en rouleaux de monnaie sous son clic-clac, on avait des liasses à gogo, c’était le festival de Cannes, on a dévalisé le Lacoste, on flambait, on a enrichi Foot Locker, on a meublé l’appart de la meuf de A à Z, Jade n’a jamais rien su de cette histoire bien évidemment.
2001, j’étais le premier à aller chercher des billets en euros tout neufs, sortis de l’Imprimerie nationale, j’avais l’impression que c’était des billets de Monopoly, ça me paraît loin cette époque de fou, ça fait déjà dix ans, quand je vous raconte cette histoire ça m’amène tout naturellement à penser à Kamel qui sera libérable en 2012 inchallah, on reformera l’équipe mais cette fois pour du 100 % hallal.