Depuis le 7 janvier dernier, « l’unité nationale pour la liberté d’expression » n’en finit plus d’être le bras armé pour des opérations de répressions et de restrictions des libertés tous azimuts.
Dès le 8 janvier, des élèves sont convoqués par la police sur dénonciation de leurs enseignants. Dans le même temps, des animateurs et animatrices sont mis à la porte pour ne pas avoir respecté la minute de silence.
Dans le même temps, les enseignants sont sommés d’organiser des débats dans leur classe et ont à subir les dénonciations de parents d’élèves tels Jean-François Chazerans à Poitiers qui est immédiatement suspendu et déplacé d’office par décision rectorale.
La CNT FTE dénonce ce climat sécuritaire et moraliste qui engendre des conduites délatoires et isole les personnels, les élèves et les parents entre eux. C’est l’ère du soupçon généralisé. Les référents Laïcité mis en place à la rentrée 2014 vont-ils se transformer en référents Bonne Parole, en censeurs, en divulgateurs de la Bonne Pensée, du Bon Enseignement et de la Bonne Éducation ?
Il n’est évidemment pas possible d’envisager une quelconque action éducative ou d’enseignement dans ce contexte délétère. Nul, enfant ou adulte, ne peut prendre le moindre risque d’apprendre s’il ne peut compter sur la bienveillance et la confiance de la communauté qui est censée le protéger.
Parents et travailleuses-eurs des écoles, des collèges, des lycées, des structures de loisirs doivent pouvoir se parler, dans un climat apaisé.
Car l’école publique a besoin de tous ses acteurs -parents, élèves et personnels- pour faire entendre ses revendications. Ce flicage qui nous divise affaiblit les luttes collectives, syndicales, sociales et pédagogiques.
Communiqué de la Fédération CNT des travailleur-euse-s de l’Éducation réuni-e-s en commission administrative le 3 avril 2015