[L’histoire du terrorisme est écrite par l’État] Le marché de la vidéoprotection dans le Boulonnais

La vidéoprotection tisse sa toile dans les communes du Boulonnais

Souriez (ou pas), vous êtes de plus en plus filmé quand vous vaquez à vos occupations dans le Boulonnais. Vingt ans après l’apparition des premières caméras sur le secteur, même les plus petites communes s’équipent en systèmes de vidéoprotection. Focus sur trois cas de figure.

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Les avant-gardistes

Dans le Boulonnais, Saint-Léonard fut la première commune à ouvrir ses rues à la vidéoprotection, il y a plus de 20 ans. Pas étonnant qu’elle soit aujourd’hui l’une des mieux équipées, avec vingt caméras sur son territoire. Elles sont situées « essentiellement autour des bâtiments publics et sur les voies piétonnes un peu isolées, pour éviter les histoires, explique le maire, Jean-Loup Lesaffre. À chaque fois qu’on réalise un nouvel équipement, on y implante une nouvelle caméra. On en a une ou deux en projet. » Il y en aura par exemple au niveau de la coulée verte qui devrait être aménagée en 2015-2016.

Équihen-Plage fut la deuxième commune à suivre. Christian Fourcroy, le maire, avait choisi cette option après une série de dégradations, « pour protéger les biens de la commune ». Et à l’écouter, ça a marché. Aujourd’hui, on voit des caméras partout : au cimetière, au stade et même aux abords de l’église. À l’entrée du camping, ce sera pour bientôt.

Les converties

Boulogne a mis du temps à se décider face aux réticences dogmatiques de Frédéric Cuvillier. Elle a fini par se convertir à la vidéoprotection sous l’aire de sa maire intérimaire Mireille Hingrez-Céréda. Désormais, huit caméras équipent le centre-ville, ce qui en fait la commune la moins bien pourvue du secteur (une caméra pour 5350 habitants). Dix autres seront bientôt installées.

Wimille et Desvres feront également bientôt partie du clan. Pour répondre à la demande des riverains, une première caméra surveillera bientôt le quartier de la Colonne à Wimille. Quant à Gérard Pécron, le maire de Desvres, il était contre la vidéo au départ, mais les gendarmes l’ont convaincu et il a fini par changer d’avis pour lutter contre les dégradations récurrentes. On ne sait pas encore combien de caméras seront installées, mais le centre-ville sera bientôt équipé aux abords de l’hôtel communautaire, de l’église et de la mairie.

Les résistantes

D’autres mairies opposent une farouche résistance à la vidéoprotection, à l’instar de Saint-Étienne-au-Mont. « Ça se passe bien, je ne vois pas ce que ça nous apporterait, clame la maire, Brigitte Passebosc. On subit bien sûr quelques incivilités mais dans les communes où il y a de la vidéosurveillance, la délinquance n’a pas cessé. » L’élue évoque aussi « une question d’éthique ». « On est déjà suivis partout ! On n’envisage pas de rentrer dans le système, c’est une question de principe. Je préfère travailler sur l’éducation à la citoyenneté. Sans oublier que la vidéosurveillance a un coût, et ce n’est pas notre priorité. »

Sans y être hostile, le maire d’Isques, Bertrand Dumaine, n’envisage pas pour l’instant d’avoir recours à la vidéo. « Le besoin ne s’en fait pas ressentir. Je n’ai pas reçu de demandes en ce sens et nous n’avons pas de lieux qui posent problème. » C’est le cas aussi de nombreuses communes rurales comme Hesdigneul, Wissant, Ambleteuse, Audinghem…

Publié par des larbins de la maison Poulaga (lavoixdunord.fr, 16 février 2015)

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