Brique par brique : retour sur le premier chantier collectif en vue du déménagement des Tanneries
L’été aura été placé sous le signe de la brique. En juillet nous nous sommes rendu-e-s aux festivals de l’Acipa à Notre-Dame-des-Landes, puis à Châlon dans la rue avec la cantine mobile « le couteau entre les dents » pour y cuisiner, entre autres, quelques milliers de bricks. Celles-ci étaient vendues en soutien à la construction des Tanneries 2 et au projet d’aller à Calais faire à manger gratuitement pendant 10 jours en août pour quelques centaines de migrant-e-s.
Fin août nous, nous sommes lancé-e-s dans un chantier de fabrication de briques, en terre cette fois, ainsi que dans le tri d’une partie de nos actuels hangars en vue du déménagement des Tanneries. À l’issue de deux semaines de chantier, nous avions moulé près de 11’000 briques de terre crue destinées aux cloisons des Tanneries 2. Que ce soit avec des briques ou des cloisons en terre/paille, l’idée est d’éviter le placo et les matériaux industriels prémâchés, et de chercher du côté de techniques appropriables avec des résultats plus chaleureux et moins onéreux.
L’épopée briques, cela a été 70 tonnes de terre, tamisées, pelletées, tractées, mêlées à du sable et de l’eau, une dizaine d’allers retour en poid lourd à la déchetterie, un gymnase de roller derby monopolisé entièrement pour l’occasion, des dizaines de personnes venues travailler sur toute la période…
Il y a eu de beaux moments, notamment avec les voisins migrants du Pôle Emploi squatté en face de chez nous, venus prêter main forte et dont pas mal étaient coutumiers de techniques diverses de fabrication de briques. Il y a eu de belles rencontres aussi avec des personnes ayant parfois parcouru des centaines de kilomètres pour mettre les mains et les pieds dans la terre. Et puis on a succombé sous les falafels, gratins et bières artisanales à gogo pour se reposer le dos. Au final, nous avons atteint l’objectif avec un chantier sûrement un peu plus exigeant et fatigant que les précédents et des hangars qui retrouvaient une fonction de production quasi industrielle. Mais cela valait la peine de se concentrer : des palettes de petits parallélépipèdes ocres prêt à l’usage sèchent aujourd’hui sagement en attendant de s’élever. Merci à tous et toutes pour ce joyeux moment et à bientôt pour les prochains chantiers Tanneries 2. Ce sera dès le déménagement, a priori prévu pour janvier, puis tout au long de l’année prochaine !
Espace autogéré des Tanneries – mailing, 23 décembre 2014