[Révolution tunisienne] Des nouvelles du bassin minier de Gafsa

Bassin minier : Confrontation entre les habitants et la police

Selon plusieurs sources du bassin minier, des affrontements ont eu lieu, tôt ce matin, entre les habitants et les forces de police.

Les forces de l’ordre veulent protéger les convois de transport du phosphate de la région, alors que les transporteurs du phosphate en grève veulent bloquer ces opérations.

D’importants renforts policiers ont été dépêchés de la ville de Gafsa afin de faire face à toute opposition.

Leur presse (African Manager, 5 janvier 2015)

 

Gafsa : 1700 agents de la Société de transport de la CPG en grève

Depuis le 13 décembre, 1700 agents de la Société de transport de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), soit près de 90% du personnel, sont en grève, nous a indiqué ce samedi 3 janvier Ali Houchati, responsable de l’information à la CPG. « Ils demandent à être intégrés à la CPG« , nous explique-t-il.

Depuis la révolution, suite à l’abolition du statut de la sous-traitance dans la fonction publique, la CPG a tenté de régulariser la situation de certains salariés en créant une société parallèle à la CPG, chargée du transport du phosphate depuis les carrières jusqu’aux unités de transformation.

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VOIR LA VIDÉO | The Phosphate Curse — Leur presse (Yasmine Ryan, Al-Araby, 18 décembre 2014)

Les employés se sentent fragilisés, sans statut clair

D’après Ali Abdallah, de l’UGTT à Gafsa, les employés de la Société de transport demandent à intégrer la Compagnie des Phosphates pour avoir une situation où leurs droits syndicaux soient garantis.

« Il y a une différence salariale mais ce n’est pas pour ça qu’ils demandent à être intégrés à la CPG, car ils y seront payés la moitié de leur salaire… Par contre avec la CPG, ils auront aussi les primes et surtout une situation plus rassurante. »

M. Abdallah explique qu’il y a eu un accord avec le gouvernement pour annuler la sous-traitance et intégrer les employés dans « la société mère », mais ces 1700 employés constituaient « l’exception ».

« Pour le moment, nous finalisons la loi organique de la société de transport des produits miniers, il est prêt à 90 % mais il reste quelques points encore à régler avec le ministère des Affaires sociales. L’un des points les plus importants est de savoir si cette société de transport sera affiliée au ministère du Transport ou au ministère de l’Industrie. C’est pour cela que les employés font grève, leur situation n’est pas claire pour eux mais nous continuerons les négociations avec le gouvernement pour garantir leurs droits syndicaux. »

Cette grève touche « presque tous les sites, mais surtout Metlaoui », précise Ali Houchati, de la CPG.

« La direction [de la CPG] a refusé de les intégrer, parce qu’il n’y a aucune raison de les intégrer« , tranche le chargé de l’information de la compagnie, reconnaissant pourtant que les employés de la CPG ont « plus d’avantages » et « un meilleur statut » que ceux de société de transport.

Pertes de 20 millions de dinars depuis le début de la grève

En attendant, le transport du phosphate est « totalement paralysé« , affirme Ali Houchati, qui assure que la direction de la CPG a tenté de négocier, mais que les grévistes campent sur leur position et refusent de revenir sur leur revendication d’intégrer la compagnie.

Les salariés grévistes considèrent le syndicat relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), en cours de négociations avec le gouvernement, « conciliant » avec la direction de la CPG qui souhaiterait mettre fin à la grève. De son côté, M. Abdallah estime que les employés exagèrent puisque la centrale poursuit la défense de leur droit vis-à-vis du gouvernement.

Dans un communiqué relayé par l’agence TAP hier, vendredi 2 janvier, la Compagnie des phosphates de Gafsa affirme avoir perdu 20 millions de dinars depuis le début de la grève.

Leur presse (Perrine Massy & Lilia Weslaty, Webdo, 3 janvier 2015)

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