[Collectif Feignasse] Fête des chômeurs à Saint-Étienne

Co-organisation de la Fête des chômeurs

Exclus, invisible, oublié, une personne sur trois n’a pas d’emploi. Et pourtant nous sommes bien là. Laissés‑pour‑compte, nous ne sommes pourtant pas coupable. Toute victime doit être présumée innocente. Nous ne voulons plus être ceux que nous sommes forcés d’être. Nous ne voulons plus survivre dans le stress, la culpabilité, l’angoisse, la souffrance et la misère mais vivre dignement et pleinement.

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Nous ne sommes pas les marchandises du marché de l’emploi, et refusons l’asservissement à un travail avilissant. Notre activité doit être libérée de l’emprise des exploiteurs. Nous voulons l’égalité des revenues et la répartition du temps de travail.

Dans cette société en ruine, un chômeur n’est plus qu’un profiteur assisté, un parasite qu’il faut ficher, numéroter, informatiser, surveiller, contrôler, maltraiter, infantiliser, humilier, apeurer, isoler, victimiser, stigmatiser, rabaisser, dénigrer, harceler, accuser, culpabiliser, sanctionner, radier, exclure, condamner, sacrifier, punir, pour le rendre plus honteux, dépressif, désespéré au point de s’immoler… Nous ne sommes pas coupables mais les victimes d’un système inhumain qui engraisse une petite caste, ces 1 % d’obsédés de l’argent facile, malades de la fortune à tout prix, cupides pathologiques, mafieux affairistes qui appauvrissent et martyrisent les populations, en détruisant l’économie, la société et la planète.

Ces escrocs ont produit un enchaînement de dettes sans fin pour spéculer sur l’incertitude et rafler des sommes gigantesques, en ruinant un futur en décomposition. Les pompes à fric de la finance engloutissent les liquidités et assèchent une économie qui se rabougrit. Dans les circuits de la finance de l’ombre, les monstrueuses richesses sont devenues invisibles. Aussi, les inégalités n’ont jamais été aussi énormes, infâmes et révoltantes.

Nous ne croyons plus au bourgeoisisme, propagande médiatique des dominants, ni aux divinités économiques qui nous sacrifient. Nous ne respectons plus la hiérarchie, car l’autorité est toujours un abus de pouvoir. Nous ne voulons plus de ce monde de rivalité compétitives, où il n’y a pas d’autre choix qu’entre l’esclavage du travail et la misère du chômage.

Ne nous laissons pas tromper ! De l’argent il y en a beaucoup trop pour ceux qui n’en n’ont pas besoin. Les parasites de la société sont les rentiers, les capitalistes fraudeurs, les prédateurs usurpateurs, les banquiers assistés, les actionnaires profiteurs, la délinquance financière, les spéculateurs escrocs… Les pervers narcissiques du « chacun pour soi » en éliminant les autres, ces fous de la compétition à outrance fragmentent la société en unités guerrières, déstructurant une civilisation déjà agonisante.

Au nom de la vie, refusons ce système barbare ignoble, moribond, destructeur et sans aucun devenir.

Sans emploi, nous ne sommes pas les « en trop » du système, mais ensemble, nous sommes la solidarité réinventée, la cohésion sociale en marche vers son devenir à reconstruire.

« La cérémonie funèbre achève sa représentation. La pub mégalo crie victoire ! C’est alors que l’info s’affaire à liquider la mémoire et que les bouffonneries politiques jouent aux gentils animateurs. La population râle et tire sur son sort ainsi ta réalité entreprise ramasse les dividendes. C’était écrit dans le programme.

La croyance religieuse au spectacle des objets calculables et cumulables s’effrite par endroits à l’envers du décor, et certains s’aperçoivent qu’on voudrait nous faire croire qu’il n’y a plus d’autres choix, que tout ailleurs est bloqué et sans issue.

Mais au cours de leurs dérives, certains hérétiques s’abandonnent à rêver et inventent des incroyances, car quand plus rien n’est vrai, tout devient possible. »

Les chômeurs ne sont pas des exclus du marché, mais bien des êtres humains qui affirment leurs droits de vivre et le prennent pour un bon moment ensemble. Exclus, chômeurs, précaires et tous ceux qui sont privés de moyen d’existence, ne survivons plus comme des esclaves !

Ce qui est en jeu, c’est la libération de notre temps de vie. C’est elle seule qui nous permettra d’avoir plus de plaisir et plus de satisfaction. Ce dont nous avons besoin, c’est plus de temps pour l’amour, l’amitié, le jeu et les enfants, plus de temps pour réfléchir, inventer, s’épanouir ou pour paresser, et plus de temps pour décider ensemble comment s’auto‑organiser et produire ce qu’il nous plait, et aussi de nous occuper ceux que nous aimons.

Réinventons la vie sociale dans la liberté, l’égalité, la solidarité, l’auto-organisation, la démocratie directe.
Nous sommes le nouveau monde qui se réalise dans la révolte.
Debout tous les sans emploi de la vie ! « Désirons tout et n’attendons rien ! »

Le Collectif feignasse appelle tous les sans-emploi, précaires, et tous ceux qui sont privés de moyen d’existence à prendre le droit d’être heureux ensemble, en s’appropriant la fête des chômeurs, en venant à la réunion de co-organisation

MARDI 6 MAI 18 H À LA FABRIQUE
14 rue Édouard Vaillant, St-Étienne
(derrière la FAC de Tréfilerie).

Collectif Feignasse (contact), 1er mai 2014

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