Antifascisme, Des milices boutées hors du métro lyonnais
Des groupuscules fascistes essaient de monter des milices « anti-racailles ». À Lyon, ils ont dû battre en retraite face aux libertaires unis d’Alternative libertaire, de la CGA et de la CNT.
Le groupuscule Génération identitaire (anciennement Jeunesses identitaires) est coutumier du « happening » médiatique sans lequel il ne serait pas très visible. Leur dernier coup n’est rien de moins qu’une tournée dite « de sécurisation » des transports en commun qui n’est qu’un prétexte à une propagande raciste.
Le lundi 14 avril, des militantes et des militants de la Coordination libertaire antifasciste (Claf) ont perturbé, avec l’aide des habitantes et des habitants du quartier de La Guillotière, la pseudo action de « sécurisation » des identitaires lyonnais.
Après Lille, un essai à Lyon
Les faits ont déjà eu lieu à Lille le 14 mars, et à Lyon le 25 mars. Il est à noter que ce groupe fasciste n’en est pas à son coup d’essai puisqu’en juillet 2010, il procédait à la même provocation raciste sur les berges du Rhône.
Comme toute action de ces militants d’extrême droite, elle n’a pour objectif que d’avoir lieu une unique fois, et face caméra si possible, les médias servant de caisse de résonance à une opération de communication qui vise à les faire connaître du grand public.
Faute de chemises noires, des gilets jaunes !
À Lyon leur première virée dans le métro avait été un flop en terme de couverture journalistique. Mais le lundi 14 avril, les Identitaires avaient conviés la presse régionale quotidienne et un « grand » média (Canal+) pour les suivre.
Complaisance policière
La Coordination libertaire antifasciste (avec AL, CGA, CNT) a donc décidé le soir de leur « action » du lundi 14 avril, de distribuer un tract (en pièce jointe) à Bellecour rappelant qui étaient les nervis de Génération identitaire et surtout les nombreuses agressions dont ils ont été auteurs.
La police s’est chargée de les protéger, alors même qu’ils déversaient leur propagande raciste dans le métro. Elle a par contre procédé à un contrôle d’identité sur des personnes qui se rassemblaient contre cette milice place Bellecour puis a tenté de leur arracher les tracts qu’elles diffusaient. L’attitude de la police était nettement plus complaisante avec les militants identitaires.
Vers 20 heures, l’information est donnée que la milice identitaire est dans le métro et qu’elle se dirige vers Guillotière. Les militantes et les militants de la CLAF les y ont accueilli comme il se doit, avec le soutien des habitantes et des habitants du quartier en scandant « Milice fasciste hors du métro, milice raciste hors du métro » et « Oui à l’autodéfense, non aux fachos ! »
Les fascistes se sont alors repliés dans la rame de métro (arrêté un quart d’heure) protégés par la police nationale, la BAC et les agents des TCL. Le métro est resté à l’arrêt alors que les usagers sortaient au fur et à mesure que nous expliquions qui étaient cette « milice identitaire », auteurEs d’agressions racistes prétendant « sécuriser » le métro. Le tout sous l’œil avide des journalistes bien présents. Ce fut donc un total échec de leur communication.
On notera que la police nationale aux ordres du Parti « socialiste », que les agents TCL de messieurs Rivalta (Sytral) et Baverez (Keolis), que la police municipale de monsieur Collomb ont collectivement concouru à protéger une milice fasciste dans le métro des Transports en commun lyonnais (TCL), mais on notera aussi qu’un élan populaire des habitantes et habitants du quartier Guillotière et des usagères et usagers ont mis en déroute le plan de communication du groupuscule fasciste Génération identitaire.
Alternative Libertaire (AL), Coordination des Groupes Anarchistes (CGA) et Confédération Nationale du Travail (CNT) – A-Infos, 17 avril 2014 | Voir aussi Rebellyon, 15 avril
Lyon : l’opération « anti-racailles » sème le trouble dans le métro
POLÉMIQUE – Ce lundi soir dans le cadre de sa campagne « Génération anti-racailles », le mouvement d’extrême droite Génération Identitaires a mené une « opération de sécurisation » du métro. Mais la police est intervenue avant que les choses dégénèrent.
Vestes jaunes sur le dos, ils patrouillent dans les transports en commun. Ce lundi soir à Lyon, une douzaine de membres de Génération Identitaire, mouvement politique proche de l’extrême droite, a effectué, dans le cadre de sa campagne « Génération anti-racailles », une « opération de sécurisation » dans le métro.
« Nous ne remplaçons pas la police, mais c’est notre façon de dénoncer le manque de moyens humains dans les transports en commun. Si une agression se produit, nous pouvons nous comporter comme des citoyens solidaires. C’est notre devoir de citoyens vigilants », explique Damien Rieu, le porte-parole de Génération Identitaire Lyon. Sauf que ce genre d’initiative improvisée n’est évidemment pas du goût de tout le monde, et la tension est quelque peu montée sur la ligne D lundi soir. Des usagers ont d’abord interpellé verbalement les identitaires entre les stations Bellecour et Guillotière.
« Il y a des limites à ne pas franchir »
À Guillotière, ce sont des militants d’extrême gauche qui ont scandé « milices fascistes, hors du métro ! » La rame a dû être immobilisée plusieurs minutes, la police s’assurant que la situation ne dégénère pas. Les forces de l’ordre ont finalement fait descendre les « anti-racailles » à la station Saxe-Gambetta avant de procéder à des fouilles et à des relevés d’identité. « La sécurité sur la voie publique est de la compétence de l’État. Ce genre d’opération de sécurité sans cadre juridique et faite par ce qui s’apparente à une milice n’est pas acceptable, réagit Christophe Merlin, commissaire divisionnaire à la DDSP du Rhône. Nous leur avons fait savoir qu’il y a des limites à ne pas franchir. Cette fois ils n’étaient pas armés, mais parfois ils ont des bombes lacrymogènes ou des couteaux. »
Même son de cloche du côté des TCL. « Les transports publics doivent rester un espace apolitique. On ne peut pas se permettre ce genre de débordement », souligne Patrick Aujogue directeur de la sécurité chez Keolis, l’exploitant du réseau. Lequel rappelle que « toutes les statistiques montrent que les transports en commun lyonnais sont parmi les plus sûrs de France. »
Leur presse (Pierre-Alexandre Bevand, MetroNews.fr, 15 avril 2014)