« En France, plus qu’ailleurs (…) il n’y a pas de respect de la police » LOL

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Bouches-du-Rhône : quand la force publique devient illégitime…

39 cas de violences policières ont été relevés en 2012 et 2013 dans le département

Pendant huit mois, ils avaient nié. Et leurs collègues avaient complaisamment fermé les yeux. Il avait fallu toute la persévérance d’un procureur entêté, et la vigilance de l’Observatoire départemental sur les violences policières illégitimes (OVPI), pour que l’affaire éclate au grand jour et se termine devant le tribunal correctionnel. Deux policiers avaient roué de coups un vendeur à la sauvette dans les locaux de l’Évêché. L’un d’eux lui avait enfoncé le canon de son arme dans la bouche avant de lui jeter un drapeau tricolore sur les épaules. La scène avait même été immortalisée par une photo prise à l’aide d’un téléphone portable détourné d’un scellé ! L’ADN de la victime retrouvé sur le Beretta d’un fonctionnaire avait sifflé la fin de leur carrière. Fin 2006, ils écopaient de 3 ans de prison dont 1 an ferme…

Cette sordide affaire qui avait fait trembler les murs de l’Hôtel de police a-t-elle modifié les comportements ? « Les violences policières dans les commissariats et dans les geôles ont quasiment disparu [sic – NdJL], note, 8 ans plus tard, Chantal Mainguy de la Ligue des Droits de l’Homme, coordonnatrice de l’OVPI. En revanche, elles s’exercent toujours autant sur la voie publique ». Selon le dernier rapport d’activité de cette structure créée en 2001, 39 cas, dont 9 issus du centre de rétention, ont été recensés au cours des années 2012 et 2013.

« Beaucoup de personnes, persuadées d’être le pot de terre contre le pot de fer, ne donnent pas suite aux violences. Elles sont persuadées qu’on ne leur viendra pas en aide », souligne Chantal Mainguy, en remarquant, néanmoins, quelques améliorations. La présence de l’avocat en début de garde à vue, la possibilité de saisine de l’IGPN par la victime depuis quelques mois, l’initiative de citoyens qui n’hésitent plus à filmer des « bavures » ou encore l’affaire de la Bac Nord auraient rendu les policiers plus prudents. « Mais malgré ces avancées, nous avons constaté que des personnes interpellées sont encore victimes de « violences gratuites », à savoir exercées après leur immobilisation ». Menottes excessivement serrées, gifles, coups de pied, passage à tabac, étranglement… « Toutes ces violences étaient inutiles et elles n’ont jamais été sanctionnées, martèle-t-elle. La hiérarchie n’intervient jamais et trop souvent, les juges condamnent les victimes. L’esprit de corps règne toujours… »

« On est la profession la plus contrôlée de France, rétorque David-Olivier Réverdy, secrétaire zonal du syndicat Alliance. On a une obligation d’exemplarité que l’Administration entend bien faire respecter. On voit souvent des faits montés en épingle…  » « Le métier de policier est compliqué, et en France, plus qu’ailleurs car il n’y a pas de respect de la police, déplore Pierre-Marie Bourniquel, patron de la sécurité publique. En 2013, il y a eu 32’425 interpellations sur tout le département. Donc, ces quelques cas qui posent problème, je les regrette…  » Toutes les plaintes sont traitées, assure Jean-Jacques Fagni, procureur adjoint. Mais les faits dénoncés ne correspondent pas toujours à de véritables infractions. Être maîtrisé par la force est souvent assimilé à une violence ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Laetitia Sariroglou, LaProvence.com, 10 avril 2014)

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