Défilé à Lyon contre l’extrême-droite
Entre 700 et un millier de personnes, selon la police ou les organisateurs, ont défilé cet après-midi à Lyon contre l’extrême droite, une semaine après l’agression au couteau de deux adolescents par cinq jeunes, sympathisants pour certains du mouvement identitaire. « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour nos fachos », « le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », scandaient les manifestants venus notamment à l’appel du collectif 69 de vigilance contre l’extrême droite.
Dans le cortège, encadré par un important déploiement de gendarmes mobiles et de CRS, les drapeaux de la CGT, du Front de Gauche, du PCF, de Solidaires et de la FSU voisinaient avec les militants anarchistes, visage parfois masqué d’un foulard. En tête de la marche, plusieurs d’entre eux portaient une large banderole bariolée proclamant « Meurtres et agressions jusqu’à quand, Reprenons la rue », tandis que fusaient des slogans comme « Violence fasciste, Collomb (Gérard Collomb, le maire de Lyon, ndlr) complice » , ou « Fascistes assassins, État complice ».
Derrière eux, des militants de la CGT portant le drapeau rouge scandaient « contre le fascisme et la misère, c’est la lutte sociale qui est nécessaire ». Le long du cortège, plusieurs manifestants brandissaient des fumigènes, rouges, vert ou encore violets, tandis que des pétards explosaient par endroits.
Malgré un face à face un peu tendu entre les manifestants et les forces de l’ordre dans une rue huppée du centre-ville, à mi-parcours, aucun incident n’a perturbé la manifestation. Les organisateurs s’étaient aussi dotés d’un dissuasif service d’ordre, armé de manches de pioche. Parti vers 15H30 de la place Gabriel-Péri, sur la rive gauche du Rhône, le cortège a sillonné les rues traversant le centre-ville sous l’oeil des badauds avant d’arriver, deux heures plus tard sans incident, jusqu’à la place de l’hôtel de Ville où il devait se disperser.
Dans la soirée du 14 février, deux adolescents de 16 et 17 ans, militants d’extrême gauche selon des organisations antifascistes, avaient été agressés au couteau lors d’une rixe dans le quartier Saint-Jean, où est implanté un local du mouvement identitaire.
Cinq suspects étaient en cours de présentation samedi après-midi à un juge d’instruction. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour « violences avec arme par plusieurs personnes » ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de 8 jours.
« Depuis plusieurs années, les attaques physiques imputables à l’extrême droite ne cessent de se multiplier », écrit dans un communiqué la Coordination libertaire antifasciste, évoquant l’affaire Méric, une attaque à l’arme à feu à Clermont-Ferrand le 17 janvier et des agressions « islamophobes, antisémites et homophobes ». Le collectif de vigilance 69 contre l’extrême droite s’inquiète de son côté de voir « des membres de groupuscules fascistes » s’approprier le quartier de Saint-Jean, sur la rive droite de la Saône, déplorant leur « violence » et leur « sentiment d’impunité ».
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 22 février 2014)