(…) Les forces de police ont mené des assauts sur la place principale de Kiev cette nuit. Les affrontements continuent ce mercredi tandis que le président Ianoukovitch dénonce une « insurrection ».
Maïdan brûle. Haut lieu de la contestation en Ukraine, la place occupée par des manifestants depuis trois mois subit les assauts des forces de l’ordre depuis mardi soir. Les affrontements ont fait 25 morts, dont des policiers, des civils et un journaliste du quotidien ukrainien Vesti. 241 personnes ont par ailleurs été hospitalisées, parmi lesquelles 79 policiers et cinq journalistes, selon le ministère ukrainien de la Santé. Les services spéciaux ont ouvert une enquête pour tentative de prise illégale du pouvoir. Ianoukovitch a par ailleurs décrété une journée de deuil national jeudi.
Les troupes antiémeute ont lancé un nouvel assaut au petit matin. Ils ont avancé et pris position autour du monument qui se trouve au milieu de la place, peu après 4h00 du matin (2h00 GMT) après une pluie de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Les tentes situées autour du monument ont pris feu les unes après les autres.
Pour se protéger des forces de l’ordre, les contestataires ont dressé un mur de feu. Derrière ce rideau de flammes, des opposants, casqués, équipés de gourdins et de boucliers en métal semblables à ceux des policiers, formaient une première ligne de défense. (…)
Publié par le savoir-faire français (LExpress.fr, 19 février 2014 à 7h29, mis à jour à 11h15)
(…) Scènes de guerre sans précédent depuis plusieurs décennies dans une capitale européenne, régions occidentales du pays au bord de l’insurrection, bâtiments publics et dépôts d’armes pris d’assaut : l’Ukraine semble au bord du gouffre ce mercredi matin, au lendemain de heurts qui ont fait 25 morts à Kiev. En effet, rien ne laisse présager une sortie de crise, après que le président Viktor Ianoukovitch s’est adressé à la nation dans la nuit à la télévision, accusant les dirigeants de l’opposition, qu’il aurait reçu quelques instants auparavant, d’avoir appelé à une « lutte armée » pour prendre le pouvoir en « violant la Constitution par la violence et les meurtres ». Tous les contacts semblent donc rompus entre le pouvoir et l’opposition, alors que manifestants et policiers se font toujours face sur la place Maïdan, haut lieu de la contestation depuis trois mois.
Les forces anti émeutes, appuyées par des camions de canons à eau et en deuxième échelon des unités armées de fusils d’assaut, ont repris une partie de la place mais ne contrôlent apparemment pas tout le périmètre. Prêtres, artistes et hommes politiques se sont succédés toute la nuit sur la tribune toujours en place. Plusieurs étages de la Maison des syndicats, QG des manifestants, sont en feu. Le risque d’un embrasement généralisé est accru par l’emploi avéré de tirs à balles réelles, tant de la part des policiers que des manifestants, ainsi que par la situation quasi insurrectionnelle à Lviv, dans la partie occidentale du pays traditionnellement tournée vers l’Europe. Près de 5000 manifestants y ont pris le contrôle de dépôts d’armes. (…)
Publié par le savoir-faire français (Yves Bourdillon, LesEchos.fr, 19 février 2014 à 12h46, mis à jour à 15h)
(…) Plusieurs actions de protestation ont eu lieu mercredi dans des villes de l’ouest de l’Ukraine. À Lviv, des manifestants se sont emparés de plusieurs bâtiments publics (administration régionale, siège de la police locale et siège des services spéciaux).
L’assemblée régionale de Lviv, une ville de 750’000 habitants, bastion du nationalisme ukrainien, a diffusé un communiqué dénonçant la « guerre ouverte » lancée par le gouvernement contre les manifestants de Kiev et annoncé qu’elle assumerait désormais localement le pouvoir exécutif, proclamant son autonomie de facto : « Le Parlement prend sur lui-même la responsabilité de l’avenir de cette région et de son peuple. »
D’après la Pologne, des Ukrainiens bloquaient également le poste-frontière de Korczowa, près de Lviv, et selon les médias locaux des bâtiments publics ont été envahis par des opposants dans d’autres villes d’Ukraine occidentale : à Khmelnitski, Ivano-Frankivsk, Oujorod et Ternopil. (…)
Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer et Reuters, 19 février 2014 à 13h02, mis à jour à 19h17)