Lara Comi

Alors qu’en Sardaigne des familles enterrent leurs morts après le passage du cyclone, la droite italienne s’est encore distinguée en franchissant une limite qui indique qu’il n’y a justement plus de limites au mépris des édiles de la nouvelle modernité politique. En particulier à « Forza Italia », Silvio Berlusconi ne s’étant pas contenté pendant plus d’une décennie de baiser l’Italie et les italiens et de forniquer des soubrettes, il a modernisé la vie politique et médiatique en favorisant l’émergence des plus jolies courtisanes politiciennes de la péninsule qui offraient, sur la seule foi de visages taillés pour la dictature de l’image, de jambes galbées et de culs potelés, l’avantage de ne craindre aucun regard, d’aller sur des terrains toujours plus obscènes prouver par l’équivoque d’une plastique bien proportionnée, qu’il n’y a justement plus de règles de proportionnalités à la rapine, à la langue politique et médiatique. Ils ont été recrutés pour cela, pour leur capacité à aller aussi loin que possible.

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Lara Comi

Lara Comi, c’est son nom, est issue de ce nouveau meilleur des mondes où l’arrivisme est une vertu, d’entre toutes la plus précieuse, parce qu’elle autorise à tout et sans plus aucune limites. Ce qui est précisément servir le mieux la donne politique.

Lara Comi a fait ces déclarations sans ambages, que le parti Forza Italia, face à la colère des Sardes, tente aujourd’hui vainement de minimiser en prétextant d’une extravagante « instrumentalisation » : « Nell’Isola sono morti anche perché ignorano l’Abc della sicurezza” (« En Sardaigne ils sont morts AUSSI parce qu’ils ignorent l’ABC de la sécurité ») et encore “Ma quella persona che è andata nello scantinato, ma le sembra il caso? Qui manca l’educazione. Mica in Giappone quando c’è un terremoto vanno in ascensore…” (« Mais cette personne qui s’est réfugiée au sous-sol, franchement? Il y a un manque d’éducation. Au Japon lorsqu’il y a un tremblement de terre ils ne prennent pas l’ascenseur. »)

Pour mieux parer aux critiques Lara Comi prend les devants et elle fait semblant d’ignorer que l’aménagement du territoire a été complètement délaissé depuis des décennies au profit du secteur touristique. Elle occulte non seulement un fait, mais elle le retourne d’une façon odieuse, à savoir qu’il y avait des personnes qui vivaient dans les sous-sols parce qu’elles ne pouvaient rien se permettre d’autre. Lara Comi elle a de gros moyens et en particulier parce qu’elle a toujours favorisé le tourisme. Il y aussi les morts en voiture ou ce policier qui a senti le pont s’écrouler sous ses pieds, alors qu’il venait de permettre à une ambulance de passer.

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Michela Brambilla

 

Voilà qu’avec Lara Comi la langue politique s’autorise au saccage du deuil des familles de victimes, voilà qu’on entre de plein pied dans une langue qui peut à l’occasion profaner des tombes, salir des morts mais pas n’importe quels morts. Il s’agit des morts que la politique italienne, que « Forza Italia » a fait en délaissant volontairement l’aménagement du territoire au profit du seul tourisme, c’est-à-dire au profit de Lara Comi elle-même et de ses amis. Les morts qui ne peuvent rien sont responsables de la cupidité sans bornes, de la « négligence » criminelle de ceux qui peuvent tout et par un enchantement idéologique dont toute la politique et le médiatique ont le secret, ceux qui peuvent ne sont jamais responsables de rien. Ils sont autorisés à jouir du mal qu’ils infligent, de la mort qu’ils sèment, ils sont autorisés à saccager des deuils, à profaner des tombes, à souiller des morts et dans l’alcôve à faire hurler putains, catins, truies, porcs parce qu’il ne reste d’eux que cela, ce frère porc et cette sœur truie.

L’Italie est le pays qui a assassiné l’auteur de Salo et qui quelques décennies plus tard a porté au pouvoir toute la porcherie. Il n’y a pas de limites au règne porcin et au grouinement du goret et de la truie : “Nell’Isola sono morti anche perché ignorano l’Abc della sicurezza”.

(Observatoire des évidences – France – 21 novembre 2013)

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