[Montpellier] La Cimade travaille

Montpellier : l’indigne îlot Du-Guesclin évacué dans le calme

Le squat de l’îlot Du-Guesclin, à Montpellier, a été évacué mercredi matin. Une soixantaine de réfugiés somaliens et érythréens y squattaient depuis deux ans, en l’attente d’un relogement.

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Même parti de la Cimade, J.-P. Nunez était aux côtés des évacués.

Seize mois. C’est le temps qui se sera donc écoulé entre la décision rendue par la justice et son application concrète. Car c’est finalement mercredi, à partir de 8h, que le squat dit de l’îlot Du-Guesclin, indigne, crasse et contemporaine variation d’une sorte de Radeau de la Méduse, situé le long de la rue éponyme, des voies SNCF et des rails du tramway, a été évacué. Dans le calme entre agents d’une entreprise de sécurité, interprètes et minibus venus chercher les occupants du lieu.

« Une mise à l’abri qui n’est pas un domicile »

Pourquoi tant de temps pour évacuer cet immeuble insalubre, propriété de la société ferroviaire ? « Nous avons fait un choix de pédagogie. Ce sont plusieurs mois de travail dans lequel la Cimade a été associée », objecte sobrement le préfet Pierre de Bousquet. Une fois hors du bâti, les cinquante ressortissants somaliens et érythréens ont été soit conduits vers des hôtels (pour les quinze qui sont en situation régulière), soit, pour les quarante-cinq autres, vers les locaux du Cedip, un ancien centre de formation, de l’Équipement (derrière le lycée Mermoz). Pour ces derniers, le préfet de Bousquet a assuré « que les situations seraient appréciées individuellement. Nous n’excluons pas qu’une partie d’entre eux soit stabilisée sur le territoire ».

Pour cela et outre les services préfectoraux, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et l’association Gammes devraient épauler les intéressés dans leurs démarches. Un cheminement dont l’issue reste hypothétique. De même que la question de leur relogement. Car si cette « mise à l’abri, qui n’est pas un domicile », leur a permis de quitter « un squat pourri », estime le préfet, leur nouveau toit tient du provisoire. Car en dehors de la période estivale, ce bâtiment est dédié à l’accueil d’étudiants étrangers. Mais pour l’heure, aucune solution pérenne n’a été avancée au-delà de ces six prochaines semaines de répit.

« C’est la démonstration que l’on peut évacuer un squat autrement que par la force »

« Nous avons opéré de la façon la plus classique qui soit, mais en respectant les recommandations qui nous sont faites. Nous ne nous contentons pas de sortir les gens. On essaie de leur trouver une solution », argue le préfet.

« Je trouve que bon… Pour une fois… C’est la démonstration que l’on peut évacuer un squat autrement que par la force », a, de son côté, souligné Jean-Paul Nunez, l’ex-figure emblématique de la Cimade, cette association d’aide aux sans-papiers qu’il a quittée il y a peu, et présent sur place hier matin. Mais l’homme de poursuivre et nuancer : « Même si cela ne règle rien sur le fond. Mais cela dépasse le préfet. »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Jean-François Codomié, MidiLibre.fr, 4 juillet 2013)

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