Réquisition à Bourg-en-Bresse
Hier matin [lundi 8 juillet], le collectif dont fait partie RESF 01 a procédé à la réquisition d’un bâtiment pour héberger les demandeurs d’asile abandonnés à la rue par la préfecture de l’Ain, obligés de s’abriter dans des garages depuis des mois, comme l’année dernière. Les propriétaires, appuyés par le FN, et encouragés par la mairie PS de Bourg, ont porté plainte et obtenu des expulsions…
Mailing – 9 juillet 2013
Une réquisition de logement a eu lieu ce matin. Le but était de reloger la soixantaine de demandeurs d’asile qui vivaient dans des garages et des conditions de vie indigne depuis des mois. Cette action a été coordonnée par le Collectif Migrants de Bourg.
La CNT 01 demande, dans les jours qui viennent, à toutes celles et ceux qui le peuvent de passer soutenir cette réappropriation car les premières journées sont cruciales pour éviter l’intervention de la police et l’expulsion (…)
Mailing – 9 juillet 2013
Bourg-en-Bresse : un collectif réquisitionne des locaux privés vides pour abriter des demandeurs d’asile
Plusieurs dizaines de personnes du collectif Solidarité migrants de l’Ain ont investi lundi matin à Bourg-en-Bresse des locaux privés non utilisés rue Marc-Seguin, l’ex-siège social de l’Adapei.
Composé d’une douzaine d’associations, syndicats et partis politique, le collectif a décidé de « réquisitionner » le bâtiment pour mettre à l’abri une quinzaine de familles de demandeurs d’asile.
Une soixantaine d’hommes, femmes et enfants, essentiellement ressortissants du Kosovo et d’Albanie, vivent depuis mars dans des garages privés du centre-ville à Bourg, dans des conditions précaires et insalubres, générant l’hostilité des propriétaires et riverains.
Une première ordonnance d’expulsion d’un garage a été rendue le 5 juillet par le tribunal d’instance, d’autres devraient suivre fin juillet. Le collectif espère interpeller le nouveau préfet de l’Ain pour que les services d’État qui pilotent l’accueil des demandeurs d’asile, proposent des solutions d’hébergement décent.
Leur presse (LeProgres.fr, 8 juillet 2013)
Demandeurs d’asile : quinze jours pour quitter un garage, et après ?
Bourg. Le juge des référés ordonne l’expulsion d’un box où s’est réfugiée une famille kosovare. Un même jugement devrait suivre fin juillet pour dix autres familles.
Un premier jugement est tombé vendredi matin concernant l’occupation de garages privés à Bourg, où s’abritent des hommes, femmes et enfants sans toit. Le juge des référés a ordonné l’expulsion du box 33 de la résidence Goujon, où la famille de Bahri s’est réfugiée en mars. Venue du Kosovo avec cinq enfants, pour demander l’asile, la famille est tenue de quitter les lieux « dans un délai de quinze jours à compter de la signification du commandement d’avoir à libérer les lieux », a dit le président Frédéric Dumas. Le juge a raccourci le délai procédural de deux mois. Le même tribunal d’instance, saisi en référé par les propriétaires de 17 autres garages et par le syndicat de copropriété, rendra probablement une décision similaire le 25 juillet.
« Je vais où ? Sur la route avec les enfants et les bagages et tous les gens qui nous regardent, a dit Bahri, 49 ans, le regard désabusé. Les garages, c’est pas bien, mais je n’ai pas de solution. Je voudrais avoir le statut de réfugié pour pouvoir travailler et vivre. »
Certains propriétaires excédés avaient menacé d’évacuer leurs locaux manu militari voici quelques semaines. « Nous sommes très satisfaits de ce jugement. La justice s’est rangée du côté des valeurs normales, c’est-à-dire du droit à la propriété, a dit Christophe Maître, l’un des propriétaires. Cela nous laisse espérer un jugement dans la continuité pour les autres garages. Et on ne peut pas laisser vivre des gens dans une situation aussi précaire. Si les procédures ont été si longues, c’est parce que les pouvoirs publics se sont organisés pour les héberger, je pense. »
Rien ne laissait penser, hier, que les pouvoirs publics organisent la mise à l’abri prochaine d’une soixantaine de personnes, dont beaucoup d’enfants, qui campent dans les garages. L’État est chargé d’assurer des conditions de vie décentes, le temps qu’une demande d’asile débouche ou non sur le statut de réfugié : 24 mois d’attente en moyenne, sans droit au travail. Dans l’Ain, l’accueil des arrivants est délégué par le préfet à l’association Alfa3A.
« Les seules consignes qu’on a, c’est de ne plus prendre personne », affirmait vendredi matin Guy Bianciotto, responsable du dispositif à Alfa3A. « Notre enveloppe 2013 a diminué alors que nous avons doublé nos capacités d’accueil. Fin juillet, si l’on n’a pas d’enveloppe complémentaire, on arrête l’activité pour les 800 personnes qu’on héberge et qu’on accompagne. On a des places qui se libèrent, oui, mais qui paie le service ? »
« On ne va pas se battre pour que les personnes restent dans les garages mais pour qu’une solution soit trouvée, commentait, vendredi, Bernadette Perraud (Réseau éducation sans frontières). Si les pouvoirs publics ne veulent pas prendre la mesure de la situation, des citoyens et le collectif Solidarité migrants prendront des dispositions. Les personnes ont des droits et pourtant, on accepte de voir fleurir des bidonvilles. C’était dans les grandes villes jusqu’à présent. On a beau maltraiter les personnes, cela n’endigue pas les flux migratoires qui sont réguliers. Il y a entre 30’000 et 60’000 demandeurs d’asile par an, il n’y a pas plus de personnes qui entrent sur le territoire français pour des demandes d’asile. »
Leur presse (Fabienne Python, LeProgres.fr, 6 juillet 2013)
(…) Jeudi [4 juillet] à 9h00, une audience aura lieu au tribunal de Bourg suite aux plaintes déposées par les propriétaires des garages. Lors de la dernière audience, nous avons découvert que les proprios étaient soutenus par des fachos (FN et autres) apparemment très remontés pour agir violemment contre les demandeurs d’asile et ont fixé ce jeudi comme ultimatum. (…)
Mailing – 2 juillet 2013